
Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, Edasso Rodrigue Bayala, a visité le site de production agricole des détenus, situé dans le village de Baporo, région de Nando, vendredi 12 septembre 2025.
Au Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB), localité située dans la région de Nando, les Travaux d’intérêt général (TIG) prennent une dimension nouvelle. Entre apprentissage agricole, discipline collective et espoir de réinsertion, les détenus contribuent à l’ambition nationale d’autosuffisance alimentaire. Encadrés par des agents de sécurité et des techniciens agricoles, ils pratiquent des cultures variées dont le sorgho, maïs, riz, soja, niébé et le sésame sur une superficie de 130 hectares (ha).
Le vendredi 12 septembre 2025, une délégation gouvernementale est allée constater la mise en œuvre des TIG, désormais un pilier de la politique pénitentiaire au Burkina Faso. A l’issue de la présentation des données générales sur le site, la
délégation a visité les spéculations des détenus, structurées en blocs. Pour le
ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, Edasso Rodrigue Bayala, cette visite à un double objectif. En pleine campagne agricole, il était important que le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources
animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, vienne constater les
différentes spéculations produites sur le site.
La présence du gouvernement au CPAB, en outre, illustre la vision du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui souhaite transformer les prisons en centres de
production et non en foyers d’oisiveté. « Baporo est un exemple palpable de la
mise en œuvre des TIG à travers l’administration pénitentiaire. Ici, dans les champs, les détenus qui y travaillent sont vraiment dans l’allégresse de travailler, de contribuer au développement de leur pays.
Au lieu de passer leur journée à se tourner les pouces dans les centres de détention, ils préfèrent travailler », a affirmé le ministre chargé de la Justice. Créé dans les années 1980
mais longtemps tombé en léthargie, ce centre, a poursuivi Edasso Rodrigue Bayala, connaît aujourd’hui une véritable relance. Il est attendu pour la saison humide, une production estimée à près de 250 tonnes, à ses dires.
Briser les préjugés autour des condamnés

Le ministre chargé de la Justice a salué aussi l’effort collectif, en mettant l’accent sur la mobilisation de toute la chaîne pénale notamment les policiers, les magistrats, en passant par les greffiers et la Garde de sécurité pénitentiaire.
« Nous allons démystifier la prison et le condamné. Le détenu reste une personne, capable de contribuer à la société. Les TIG sont une passerelle pour y parvenir. Ce que nous avons fait est bien, mais ce n’est pas suffisant. Il faut continuer à avancer », a-t-il insisté.
Au-delà des récoltes, le défi reste aussi social, car beaucoup d’entreprises privées, selon M. Bayala, refusent encore d’accueillir des condamnés par crainte de récidive.
Il a annoncé que le gouvernement veut changer cette perception. Le directeur du CPAB, Roland Kafando, s’est dit satisfait de la visite de la délégation gouvernementale. Pour lui, Baporo entend devenir un centre de référence pour la formation des détenus, tout en contribuant à l’objectif national d’autosuffisance alimentaire. « Chaque bloc est confié à un groupe de détenus supervisé par des éléments de sécurité.
Avec l’avènement des TIG, nous sentons vraiment un engouement. Ce sont des détenus qui sont réceptifs, qui veulent apprendre et mettre en œuvre ce qu’on leur apprend », a-t-il déclaré. Le directeur du centre s’est dit motivé et galvanisé à aller de l’avant et à corriger les imperfections. Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, a salué les efforts déployés par l’ensemble des acteurs.
« Les résultats obtenus suscitent une grande satisfaction et ouvrent la voie à des
perspectives prometteuses », a-t-il commenté. Toutefois, il a appelé à poursuivre les efforts, pour répondre aux ambitions nationales en matière de production
agricole. Une mention particulière a été faite à son homologue de la justice, qui a joué un rôle déterminant dans la concrétisation de ces initiatives.
Oumarou RABO