Des arbres pour la vie

En lançant, ce samedi 14 juin 2025 à Guiba dans le Zoundwéogo, la Journée nationale de l’arbre, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a tracé une voie nouvelle dans la lutte pour la restauration de notre couvert végétal. Un acte fort et plein de sens en ce sens que l’opération ne vise que des plantes médicinales.

Sur le thème : « Plantes médicinales: source de résilience sanitaire et climatique des communautés », la Journée nationale de l’arbre 2025 épouse nos réalités sociales et culturelles. Dans nos contrées, l’arbre n’est pas un simple élément de la nature. Il est un compagnon de tous les instants. Il nourrit, soigne, protège, sert de couvert et de gite. De la naissance jusqu’au grand âge, les plantes médicinales sont sollicitées dans le traitement des maladies, la prévention et même dans les rites rythmant la vie des familles.

La nouvelle option, prise dans l’élan national de protection et de restauration de l’environnement, montre le souci d’une adéquation entre la sagesse populaire et la modernité scientifique pour mieux valoriser les savoirs endogènes. D’autant que la médecine moderne elle-même puise dans ces trésors végétaux des principes actifs pour fabriquer des médicaments.

Au Burkina, le Faca, mis au point par l’Institut national des sciences de la santé (INSS), et les produits du laboratoire Phytofla du feu Dr Zéphyrin Dakuyo en sont des exemples concrets et désormais bien connus des populations.
L’ambition nourrie par l’Etat burkinabè ne s’arrête pas là. Elle jette également les bases d’une véritable industrie pharmaceutique nationale en choisissant de promouvoir les plantes médicinales.

Les bosquets, qui vont être implantés dans les 45 provinces du pays, constituent en réalité, de futurs gisements de matières premières. Ils ouvrent des perspectives économiques, car ce sont des initiatives génératrices d’emplois, donc de revenus. Sans oublier que ces plantes médicinales participent au renforcement de la souveraineté sanitaire du pays. Il s’agit de renforcer la cohabitation entre les deux pratiques dans les structures sanitaires afin de boiser la complémentarité et donner la possibilité au citoyen d’opter pour la médecine moderne ou traditionnelle.

Il convient donc de saluer ici une approche globale, qui conjugue environnement, santé publique, développement économique et valorisation du patrimoine culturel. Elle mérite d’être soutenue par l’ensemble des forces vives de la Nation. En ces temps où les défis environnementaux, sanitaires et économiques se croisent, le Burkina Faso démontre qu’il est possible de bâtir des solutions adaptées aux réalités locales. Il suffit seulement de faire preuve d’une écocitoyenneté responsable en puisant dans les ressources que la nature met généreusement à sa disposition.

Depuis des années, les campagnes de reboisement se succèdent sur le territoire national. Organisées généralement dans la ferveur de la saison hivernale, elles ont certes permis de planter des millions d’arbres, mais leur taux de survie reste bien souvent en deçà des attentes. La nouveauté dans l’approche actuelle ne réside pas seulement dans le fait de planter, mais repose dans quoi et pourquoi nous plantons.

Il est à espérer cette fois-ci que les plants mis en terre bénéficient d’un suivi rigoureux, parce que bien souvent, les campagnes de plantation s’achèvent avec la cérémonie de lancement. En cela, le choix de la création de bosquets bien délimités permet de mieux sécuriser les jeunes plants et d’assurer leur entretien dans la durée, avec les services techniques compétents.

Assétou BADOH

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