Acteur culturel et premier Bâtonnier du Burkina Faso, Me Frédéric Titinga Pacéré, est décédé, vendredi 8 novembre 2024, à Ouagadougou, à l’âge de 81 ans.
Le Barreau du Burkina Faso et le monde de la culture est en deuil. En effet, le doyen des avocats, homme de culture et des lettres, Me Frédéric Titinga Pacéré, né le 31 décembre 1943 à Manéga, dans la province de l’Oubritenga, s’est éteint ce vendredi 8 novembre 2024, en fin de matinée, à l’âge de 81 ans, à Ouagadougou. Le Naaba Panantougri de Manéga Me Frédéric Titinga Pacéré, premier avocat burkinabè et ancien Bâtonnier de l’Ordre, était une personnalité respectée et influente, tant dans le domaine juridique que culturel. Sa disparition laisse un vide immense dans le milieu juridique burkinabè, où il s’est illustré par sa passion pour la justice et son engagement indéfectible au service de la paix. Dans un communiqué officiel, le Bâtonnier, Batibié Benao, a exprimé ses plus sincères condoléances à l’épouse, aux enfants et à la famille de Me Pacéré. « Prions pour le repos de son âme », a-t-il ajouté, tout en annonçant que le programme des obsèques sera communiqué ultérieurement. Grand promoteur de la culture burkinabè, il a été fait trésor humain vivant par le ministre en charge de la Culture. Il laisse derrière lui un héritage inestimable dans le domaine des arts et des lettres, en plus de son engagement pour la justice.
Dans un communiqué, le gouvernement a salué ce 8 novembre 2024, la mémoire de cet homme qui a marqué de manière indélébile le monde judiciaire, littéraire et artistique et culturel du Burkina. « Par l’immensité de son œuvre, il a non seulement contribué à l’édification du droit et de la justice dans notre pays et sur le continent, mais aussi à l’enrichissement du patrimoine culturel national et à la reconnaissance des expressions artistiques africaines », souligne le communiqué du gouvernement. Avocat au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, Tanzanie et écrivain, Titinga Frédéric Pacéré est titulaire de la Licence ès-sciences juridiques de droit public et de la Licence ès-lettres et sociologie obtenues à l’université de Rennes en 1972, ainsi que du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, option droit public sciences politiques de cette même université. Il est fondateur des « Avocats sans frontière » créé à Bruxelles, le 24 janvier 1992, et défenseur des enfants de la rue. Avocat international désigné des Nations unies pour les procès sur les crimes du Burundi de 1996 à 1998 près les cours d’appel et chambres criminelles de Bujumbura et de Gitéga, il a été aussi porte-parole des avocats et bâtonniers d’Afrique à pratiquement tous les congrès internationaux auxquels il a pris part depuis 1991. Maître Pacéré a été, par ailleurs, fondateur du Musée de Manéga pour la préservation et la défense de la culture africaine et pour s’opposer à l’hémorragie dans la disspation des objets d’art du continent. Il est Chevalier de l’Ordre national du Burkina Faso, Officier de l’Ordre national du Burkina Faso, Officier des Arts et Lettres du Burkina Faso, Chevalier de l’Ordre de Mérite de la Jeunesse et des Sports et enfin Commandeur de l’Ordre national.
Soumaïla BONKOUNGOU