
La direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a présenté à la presse, la situation des échanges économiques et financiers du Burkina Faso avec le reste du monde en 2024, le vendredi 12 décembre 2025, à Ouagadougou. Il ressort que le Burkina a bouclé l’année 2024 avec une balance commerciale excédentaire de 178,6 milliards F CFA, alors qu’en 2023, il enregistrait une balance commerciale déficitaire de 56,7milliards F CFA.
Après deux années de repli, le Burkina Faso a enregistré un excédent commercial en 2024, c’est-à-dire avec des exportations plus importantes que les importations. En effet, au cours de l’année écoulée, les exportations du pays se sont établies à 3 708,3 milliards F CFA, en augmentation de 499,3 milliards F CFA par rapport à 2023, soit un taux de progression de 15,6% ; contre des importations chiffrées à 3 529,7milliards F CFA, en hausse de 264 milliards F CFA. Il en ressort une balance commerciale excédentaire de 178,6 milliards F CFA, alors qu’elle était déficitaire de 56,7 milliards F CFA 2023 et de 3,9 milliards F CFA en 2022. Le taux de couverture des importations par les exportations, s’est alors amélioré de 6,8 points de pourcentage pour atteindre 105,1% en 2024.
Avec un volume de 64.674 kg d’une valeur de 2 815 milliards F CFA, soit 78,6% des exportations totales en 2024, l’or reste le principal produit d’exportation du pays. Il est suivi par le coton (5,5%), les animaux sur pied (2,1%), la noix de cajou (1,8%) et le sésame (1,2%). En 2024, l’Europe, avec 55,2% des exportations, a été la principale destination des ventes du Burkina. Viennent ensuite l’Asie (26,7%), l’Afrique (9,7%) et l’Amérique (0,4%). Si la Suisse est la principale destination des exportations burkinabè, « le Mali demeure la principale destination africaine des exportations burkinabè avec une valeur de biens achetés de 100,2 milliards, en baisse de 83,0 milliards sur un an. La valeur des expéditions d’or, principal produit exporté vers ce pays, s’est établie à 70,4 milliards contre 105,5 milliards en 2023 ».
Pour ce qui est des importations, les produits énergétiques, avec une part de 37,9% du total des importations, occupent la première place. Suivent les biens d’équipement (18,9%), les biens intermédiaires (18,7%), les biens alimentaires (12,6%) et les autres biens de consommation courante (8,5%). S’agissant de la provenance des importations, l’Afrique reste le principal fournisseur du Burkina Faso avec une part de marché de 39,3%. Elle est suivie par l’Asie (27,9%), l’Europe (27,7%) et l’Amérique qui fournit 4,8% des importations au pays des Hommes intègres. Dans la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire est le principal fournisseur du Burkina Faso, avec une part de marché de 18,9% en 2024.
Miser sur la diversification et la transformation industrielle
Si la balance commerciale est excédentaire, la balance courante qui mesure la capacité de l’économie nationale à faire face à ses besoins courants par rapport au reste du monde, a affiché un solde déficitaire de 556,8 milliards FCFA en 2024, contre un déficit de 617 milliards FCFA en 2023, soit une baisse de 60,2 milliards F CFA. Ce solde a été financé par les flux nets de ressources tirées des opérations financières qui se sont établies à 777,8 milliards FCFA, explique la BCEAO. Quant au solde global de la Balance des Paiements qui englobe à la fois les transactions courantes et les transactions financières, il a enregistré un excédent de 455,5 milliards FCFA en 2024, alors qu’il affichait un déficit de 347,7 milliards FCFA en 2023.
In fine, en 2024, la Position extérieure globale (PEG) du Burkina Faso, qui représente le patrimoine ou l’endettement net du pays vis-à-vis du reste du monde, a affiché un solde négatif de 5.234,5 milliards F CFA, en hausse de 544,4 milliards F CFA par rapport à 2023. Une donnée qui traduit une confiance accrue des investisseurs étrangers au pays.
Face à cette structure globale des échanges extérieurs du Burkina, le comité national de la Balance des Paiements a formulé des recommandations devant contribuer à améliorer davantage la performance de l’économie nationale. Il s’agit notamment de la nécessité d’identifier des filières à fort potentiel sous-exploité, en vue de diversifier les exportations, de poursuivre la mise en œuvre des politiques publiques orientées vers la transformation industrielle nationale et le renforcement de l’attractivité de l’économie, tout en préservant la dynamique de souveraineté.
La présentation de ces comptes extérieurs 2024 du Burkina Faso a été présidée par le conseiller juridique Richard Kima, représentant du directeur national de la BCEAO, Armand Badiel. Entouré du chef de service des études et de la statistique à la BCEAO, Sibiri Traoré, et du chargé de la Balance des paiements, Alidou Guigma, M. Kima a indiqué que ces échanges s’inscrivent dans la nouvelle approche de vulgarisation des données relatives à la balance des paiements du Burkina, consistant à s’appuyer sur les hommes et les femmes de médias. « L’objectif fondamental est de fournir aux journalistes les instruments nécessaires à la bonne compréhension des statistiques de la balance des paiements et permettre leur accessibilité au grand public », a-t-il indiqué.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmai.com





