Exposé du Premier ministre sur la situation de la Nation : des Burkinabè apprécient

Le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, a prononcé, le vendredi 1er décembre 2023, son discours sur la situation de la Nation, devant l’Assemblée législative de Transition (ALT). Interrogés, des Burkinabè de plusieurs régions du pays se prononcent sur le fond et la forme de cette adresse du chef du gouvernement burkinabè.

Omar Belemgnégré, président de Jeunesse consciente du Faso, section du Kourittenga : « Nous avons foi en ce gouvernement » « Le discours du Premier ministre a été plus qu’à la hauteur de mes attentes. Car il a dit haut et fort ce que nous pensons au fond de nous. Il l’a dit en notre nom et nous sommes fiers. Où est-ce que les terroristes qui sont en brousse, circulant avec des blindés et des armes lourdes capables de détruire des avions de guerre, ont-ils acheté ces matériels de combat ? A ma connaissance, il n’y a pas de ports en brousse. Sûrement qu’ils ont été ravitaillés par des puissances étrangères. En ce qui concerne les questions de développement évoquées par Me Kyélem, nous sommes en train de revenir à nos réalités. Nous assistons un peu partout à des poses de première pierre dans le cadre de construction d’usines. Ce sont des initiatives qui vont aboutir au développement du Burkina. Les Burkinabè ne sont pas des paresseux. Ils avaient juste besoin d’une bonne organisation et de dirigeants dignes pour les orienter autour d’un seul idéal. C’est pourquoi, nous avons foi en ce gouvernement ».

Marie Thérèse Sandwidi, coordonnatrice provinciale des femmes du Kourittenga : « Nous souhaitons être indépendants » « J’ai positivement apprécié le discours du Premier ministre. Dans le volet sécuritaire, je note une grande satisfaction, parce que pour aller en guerre, il faut du matériel. C’est pour dire qu’en ce qui concerne l’équipement de nos forces de défense et de sécurité, le gouvernement a fait un énorme effort. On sent une volonté de nos forces combattantes de poursuivre les actions de sécurisation du territoire. Je prends le cas de l’attaque de Djibo où nos FDS ont fait des merveilles en montrant à l’ennemi qu’elles sont prêtes à mener le combat pour recouvrer l’ensemble du territoire national. Le chef du gouvernement a aussi évoqué des questions de développement. A ce niveau, je salue l’initiative de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire qui va nous permettre de développer durablement et réellement le Burkina Faso. Nous souhaitons être indépendants. Si nous ne voulons pas continuer à faire la manche, il faut que nous fournissions des efforts. Nous devons avoir foi en cette initiative présidentielle. Il faut que nous ayons au moins des usines dans les 13 régions du pays qui puissent aider à lutter contre le chômage de nos enfants qui ont des diplômes de licence et de master. Nous prions Dieu pour qu’il donne le courage à nos dirigeants et à nos forces combattantes pour qu’un jour, l’on puisse parler du terrorisme au passé ».

Aimé Richard Kaboré, infirmier à la retraite (Koudougou) : « Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance » « Le Premier ministre a éclairé les Burkinabè sur beaucoup de sujets. Il a présenté les efforts du gouvernement dans chaque domaine pour répondre aux attentes des citoyens, malgré la crise sécuritaire à laquelle nous faisons face. Des projets de développement endogènes sont en cours pour coller à la vision selon laquelle, les Burkinabè doivent désormais compter sur eux-mêmes pour remettre le pays sur les rails du développement socio-économique prenant en compte les réalités de nos pays africains. Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance et beaucoup de courage dans ce qu’il entreprend pour permettre au pays de sortir du bourbier et de restaurer son image et son intégrité sur tous les plans ».

Faso Nikiema, artiste-musicien (Koudougou) : « un discours qui éveille les consciences » « J’ai apprécié positivement l’intervention du Premier ministre parce que pour moi, ce fut un cours d’éveil des consciences du peuple, notamment chez les jeunes. Tout citoyen burkinabè doit faire preuve de patriotisme dans le contexte sécuritaire actuel et surtout comprendre que nous ne devons plus compter sur l’extérieur pour nous développer mais plutôt entreprendre la construction du pays à partir de nos propres moyens. On n’a pas dit qu’on ne va plus travailler avec les autres pays, mais nous devons choisir nos partenaires librement et en préservant les intérêts du Burkina Faso dans toutes les relations de coopération ».

Ismaël Kaboré, enseignant (Koudougou): « Manque de pondération » « L’exposé du Premier ministre a été globalement satisfaisant. Il a fait l’effort de présenter le bilan de la gouvernance. Personnellement, j’ai relevé beaucoup de points positifs, mais il demeure que des efforts doivent être faits pour que le pays puisse retrouver la paix et surtout la sécurité que les Burkinabè attendent avec beaucoup d’espoir. Je les encourage, son gouvernement et lui, à poursuivre dans cette dynamique afin de permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases. Cependant, sur certains sujets, il me semble qu’il a manqué de pondération alors que j’aurai souhaité qu’il ait un ton plus posé ».

Tidiane Savadogo, porte-parole du mouvement Sauvons le Yatenga : « Je lui tire mon chapeau pour son franc-parler » « Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt le discours du chef du gouvernement. Personnellement, je lui tire mon chapeau pour son franc-parler. Nous sentons actuellement, avec les réformes en cours, l’ambition de la refondation d’un Burkina respecté dans le monde entier comme le voulait le père de la Révolution, Thomas Sankara. Nous leur apportons notre soutien total. Pour la réussite de la Transition, j’invite tous les filles et fils du pays à l’union sacrée et à accompagner honnêtement les autorités actuelles pour mettre fin à cette guerre qui nous a été imposée ».

Idrissa Ouédraogo, chargé de communication DREPPNF/Nord : « Nous sentons que nos forces combattantes sont bien équipées » « Je félicite le Premier ministre pour son langage de vérité, son discours patriotique. A travers son discours, il a montré la volonté, l’engagement et la détermination des autorités à œuvrer pour l’indépendance réelle du Burkina. Il y a beaucoup de choses qui sont en train d’être réalisées. Sur le terrain, nous sentons que nos forces combattantes (FDS et VDP) sont bien équipées et très motivées pour la reconquête du territoire national et nous sommes vraiment fiers de cela. Nous recommandons à toutes les forces vives du pays d’accorder le maximum de temps nécessaire aux autorités afin qu’elles tracent les vrais sillons de développement du pays avant de passer la main aux politiciens ».

Léonard Ouédraogo, inspecteur de l’enseignement primaire (Ouahigouya) : « Les autorités actuelles sont sur le bon chemin » « C’est avec beaucoup d’attention et plein d’intérêt que nous avons suivi le discours du chef du gouvernement. C’est un discours très convaincant. Il y a de cela deux ans, la situation du Burkina était très critique mais aujourd’hui, il faut reconnaitre qu’il y a une amélioration nette de la situation. Les autorités actuelles sont sur le bon chemin. Elles veulent réellement débarrasser le pays du joug colonial et de l’hydre terroriste. Nous avons vraiment espoir que le pays des Hommes intègres va retrouver la paix. A tous les fils du Burkina, mettons les intérêts individuels de côté et accompagnons nos forces combattantes pour la libération totale du pays ».

Bienvenu Dembelé, jeune leader (Dédougou) : « Les voyants sont au vert » « C’est sans langue de bois que le Premier ministre s’est adressé aux députés. Et ce, en ce tournant décisif de notre histoire commune. En tant que jeune leader, nous voyons une lueur d’espoir, car le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes dans ce concert des nations marqué par une géopolitique troublante. Dans le volet sécuritaire, les résultats sont palpables avec une montée en puissance des forces combattantes. Cette ascension s’explique par le sacrifice des millions de Burkinabè pour l’effort de paix. Les acquisitions des armes et des vecteurs aériens sont salutaires. Les recrutements massifs ont permis aux jeunes de se sentir acteurs dans la lutte contre l’insécurité. Les voyants sont au vert et nous sommes optimistes que nous vaincrons le terrorisme dans un futur très proche. Sur le volet développement, les efforts sont perceptibles. Les poses de la première pierre d’une usine de tomate à Bobo-Dioulasso et d’une raffinerie d’or à Ouagadougou en sont la preuve. A travers l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC), nous sommes confiants que le développement endogène sera une réalité. Nous plaidons pour sa décentralisation dans les 13 régions puis progressivement dans les 45 provinces pour que toutes les populations puissent bénéficier des avantages de cette belle initiative de développement local ».

Aboubacar Konaté, leader de mouvement associatif (Dédougou) : « La même dynamique de dénonciation des relations impérialistes » « J’ai apprécié le langage franc sur l’implication de la France dans les récentes tentatives de coups d’Etat au Burkina Faso. Le Premier ministre a été clair. Il est resté dans la même dynamique de dénonciation des relations impérialistes. Il a également magnifié nos relations avec nos nouveaux partenaires qui paraissent plus sensibles à notre cause. Grâce à certains de ces derniers, le Burkina Faso a pu acquérir du matériel et de l’ armement nécessaires pour défendre son territoire contre les groupes terroristes. Cela constitue pour moi une bonne chose dans le contexte actuel du pays ».

Clément Kaboré, chef d’entreprise (Banfora) : « Je me réjouis de la reprise de la SN-SOSUCO » « En tant que patriote, j’estime que ce discours est sincère, car ce qu’il avait annoncé lors de son premier passage devant l’ALT, a été réalisé à environ 75%. A mon avis, le gouvernement a fait beaucoup de réalisations, notamment la révision de la loi portant rémunération des membres du gouvernement qui a permis d’économiser plus de 454 millions F CFA. Je pense que le gouvernement est encore allé plus loin à travers d’autres secteurs. Je prends l’exemple de l’opération billetage où il a pu économiser plus de 8 milliards FCFA. Aussi, il faut saluer la réforme du système de bulletin de paie et des marchés publics, où il a pu également engranger quelque chose pour notre économie. Je me réjouis de la reprise de la SN-SOSUCO par l’Etat. Tout cela démontre à souhait la volonté du Premier ministre et par conséquent, celui du capitaine Ibrahim Traoré, de travailler pour la réduction du train de vie de l’Etat en évitant les dépenses inutiles pour améliorer les conditions de vie des Burkinabè ».

Moussa Sirima, agent de la DREPPNF/Cascades : « Un travail doit être fait sur la refondation de l’Etat » « C’est un sentiment de fierté, de satisfaction, de constater le même engagement patriotique et le franc-parler qui ont toujours caractérisé l’homme depuis sa nomination ; surtout la cohérence entre le discours et les actes depuis l’avènement de cette Transition. Ce discours dans sa forme et dans son fond traduit la réalité des faits, l’assentiment des Burkinabè dans leur grande majorité, en ce sens qu’il a abordé en cinq points, l’essentiel des préoccupations et des attentes fortes et légitimes des populations, en même temps orienté sur les perspectives qui donnent encore plus d’espoir pour des lendemains meilleurs à toutes celles et à tous ceux qui ont quitté leurs habitats habituels. Cependant, un travail doit être fait dans le dernier volet, à savoir la refondation de l’Etat. A mon sens, les actes et actions ne sont pas visibles. Tout compte fait, ce discours de consécration, d’assurance, de regain de force et d’espoir doit nous amener à envisager la prolongation de la Transition au regard des nombreux chantiers annoncés. Donc pas de doute ni d’inquiétude à émettre. Le débat sur le comment assurer le bonheur aux Burkinabè devrait l’emporter sur toute autre considération y compris celui sur le délai initialement fixé pour la fin de la Transition que certains tentent de bien vouloir nous rappeler ».

Diloma Traoré, agent de sécurité (CHR/Banfora) : « Il a été à la hauteur des attentes » « A écouter cette adresse devant l’ALT, je me réjouis et je salue le Premier ministre pour son sankarisme et son habillement, ce qui prouve qu’il est un homme de culture et fier d’être Burkinabè. Le discours dans la forme comme dans le fond montre qu’il est rassurant. Je trouve que le choix du Président Ibrahim Traoré sur sa personne se justifie. A mon avis, il a touché à beaucoup de volets tels que l’agriculture, la sécurité et l’économie. Le Premier ministre a été à la hauteur des attentes de presque tous les Burkinabè. Cependant, j’aurais souhaité que le Premier ministre communique sur l’Alliance des Etats du Sahel qui est une dynamique à renforcer pour le bien-être de ces trois pays. J’invite l’ensemble des Burkinabè à vraiment s’aligner derrière cette Transition, car sans elle, le Burkina allait fléchir ».

Lire suite Sidwaya /  4-12-2023

Propos recueillis par les services régionaux/Editions Sidwaya

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