Comme un seul homme, chefs coutumiers, acteurs du monde culturel, artistique et de la communication, personnel de l’administration et acteurs de la veille citoyenne ont donné au Théâtre populaire Désiré-Bonongo de Ouagadougou, un nouveau visage. Lieu de mémoire, ce temple de création et de diffusion de la culture burkinabè, ouvert en 1986 sous la Révolution était tombé dans les oubliettes. Mais grâce à un appel lancé au plus haut niveau, il a été nettoyé, ce samedi 26 juillet 2025 au cours d’une « Opération Mana-mana ». Organisée par l’initiative présidentielle Faso Mêbo, en collaboration avec le ministère en charge de la Culture, cette opération de salubrité s’inscrit dans une vision gouvernementale ambitieuse de réhabiliter les espaces publics, autrefois emblématiques de la vie culturelle nationale, selon le ministre chargé de la Culture, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, représentant le Premier ministre.
Dans un contexte où la Révolution progressiste populaire (RPP) se déploie en s’appuyant sur nos valeurs endogènes, donner un nouvel air au Théâtre populaire vient rappeler à chacune des consciences, la nécessité de « ressusciter », à travers le territoire national, les Théâtres populaires qui ont été des symboles forts de la politique culturelle du Président Thomas Sankara. Cette dynamique doit être portée par des projets ambitieux à même de redonner vie à ces hauts lieux de la mémoire collective et d’offrir aux acteurs culturels des espaces de promotion de leurs œuvres et par conséquent, de la culture burkinabè.
Le coup de balai donné au Théâtre populaire dans un engagement patriotique est aussi une adresse forte aux Burkinabè : il s’agit d’accorder à la salubrité publique et l’hygiène, une place de choix de leurs cadres de travail et de vie. Cette préoccupation à la fois sanitaire et citoyenne est appelée à être un devoir accompli par tous, mais sans contrainte. En d’autres termes, la brigade Laabal qui « opère » déjà dans des quartiers de la capitale Ouagadougou aurait pu se déployer sur d’autres chantiers, si chaque Burkinabè, à domicile, dans son quartier, en circulation ou dans son lieu de travail, adoptait un geste simple mais combien important, en jetant les ordures et autres eaux sales dans des endroits dédiés.
Toutefois, l’espoir est permis d’autant qu’individuellement ou en groupe, les citoyens s’organisent de plus en plus pour nettoyer les allées de leurs quartiers ou des espaces publics ou encore pour boucher des nids de poule sur les voies. Ces initiatives citoyennes doivent se multiplier pour faire d’une pierre deux coups, parce qu’en luttant contre l’insalubrité, les Burkinabè engagent du coup le combat contre certaines maladies, dont le paludisme qui tue des milliers de personnes chaque année.
En somme, pour se construire et se développer, le Burkina Faso a besoin de citoyens disciplinés, mais aussi et surtout en bonne santé. C’est dire, que nettoyer son cadre de vie, c’est contribuer à construire son pays.
Par Assétou BADOH