Gestion des ressources naturelles du Sahel: l’agence belge Enabel réunit des acteurs autour d’un forum

Les participants ont été invités à trouver des pistes d’amélioration de la gestion des ressources naturelles du Sahel.

L’Agence belge de coopération internationale (ENABEL) organise le forum régional des acteurs de la gestion durable des ressources naturelles, du 15 au 17 septembre 2025, à Ouagadougou.

Des acteurs de la gestion des ressources naturelles se réunissent à Ouagadougou, du 15 au 17 septembre 2025. En effet, ils vont échanger lors d’un forum régional organisé par l’Agence belge de coopération internationale (ENABEL) sur le thème : « La synergie au service de la résilience socio-écologique du Sahel ».

L’évènement s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre des initiatives en faveur de la résilience socio-écologique au Sahel a été ouverte par le secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Bouraïma Kouanda, lundi 15 septembre 2025, dans la capitale. Représentant le ministre chargé de l’Environnement, Roger Baro, M. Kouanda, d’entrée de jeu, a salué l’importance que les participants accordent, par leur mobilisation, aux ressources vitales que sont : l’eau, la terre, les ressources ligneuses et non ligneuses.

« Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du Sahel, est confronté à une crise écologique majeure : désertification, variabilité climatique, appauvrissement des sols, disparition de la biodiversité et pressions démographiques. Face à ces menaces, nous avons choisi d’agir », a-t-il déclaré. Bouraïma Kouanda a énuméré les acquis de la stratégie nationale de résilience issus de la 7e Journée nationale de l’arbre (JNA) à travers des initiatives novatrices comme : l’heure patriotique pour reverdir le Faso, « Une province, un bosquet médicinal », « Une école, un jardin botanique », « Le coup de pédale pour l’arbre ».

« Ces actions, portées par l’ensemble des forces vives, montrent que la gestion durable des ressources naturelles n’est pas seulement un concept, mais une pratique en marche, visible et mesurable », a-t-il indiqué. Le représentant du ministre chargé de l’Environnement a ajouté que chaque année, ce sont 20 000 hectares (ha) de terres qui sont récupérées au Burkina Faso. Le directeur-pays de Enabel pour le Burkina Faso et le Mali, Danny Denolf, s’est interrogé sur la réponse que les générations actuelles vont, dans 20 ans, donner à leurs enfants quand ceux-ci leur demanderont : pourquoi les sols se sont épuisés, les forêts ont disparu, l’eau est devenue rare ?

« La dégradation des ressources naturelles n’est pas une abstraction. C’est du concret, observable chaque jour. Elle menace la sécurité alimentaire, l’emploi des jeunes, la paix sociale. Elle détermine si une communauté reste sur ses terres ou est contrainte à migrer. En finalité, elle conditionne la richesse nationale, donc les écoles, les hôpitaux et les emplois de demain », a-t-il soutenu.

Penser au-delà des frontières

Danny Denolf a invité les participants à penser au-delà des frontières nationales, car l’eau, les forêts, les pâturages, les vents du Sahel ne connaissent pas de frontières. Il a également rappelé qu’il faut oser confronter les pratiques actuelles, même celles qui paraissent confortables, et accepter d’en changer. Formuler des solutions concrètes et applicables, qui vont inspirer les gouvernements, les partenaires, mais surtout les populations est aussi un défi à relever, aux dires de M. Denolf. L’ambassadeur de Belgique au Burkina Faso, Erwin De Wandel, a laissé entendre que la dégradation des ressources naturelles, les défis humanitaires et sécuritaires affectent directement les systèmes de production, la sécurité alimentaire, la biodiversité et, en définitive, la résilience des populations.

« Au-delà de ces constats amers, nous devons aussi voir l’immense potentiel que recèle le Sahel. Les expériences et initiatives menées, parfois à petite échelle mais avec beaucoup d’ingéniosité, démontrent qu’il est possible de restaurer les terres, de mieux gérer l’eau, de diversifier les sources d’énergie et de développer des activités génératrices de revenus respectueuses de l’environnement et de contribuer à la résilience socio-écologique dans la région Sahélienne », a fait comprendre Erwin De Wandel. C’est la raison pour laquelle, à l’entendre, que la Belgique soutient des actions « concrètes » au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal à travers le Portefeuille thématique Climat Sahel mis en œuvre par Enabel sur la période 2022–2027.

Quant au représentant du Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouagadougou, Yacouba Traoré, il a relevé la nécessité de préserver les ressources naturelles pour garantir un avenir meilleur aux populations. Dans cette dynamique, pour lui, Ouagadougou est déjà en avance avec le Parc urbain Bangr-Wéogo et la ceinture verte qui sont, entre autres, des remparts contre la déforestation. Le forum connait la participation du Burkina Faso, du Niger, du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et du Luxembourg.

Boukary BONKOUNGOU

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