La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a animé une conférence de presse, le vendredi 22 décembre 2018 à Ouagadougou. A l’occasion l’organisation de lutte contre la vie chère a fait le point des deux rencontres tenues avec le gouvernement suite à la flambée des prix des hydrocarbures.
La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a la conviction que les raisons avancées par le gouvernement burkinabè pour augmenter les prix des hydrocarbures ne sont pas justifiées. Pour elle, la décision répondait en partie à une injonction du FMI. La CCVC l’a relevé au cours d’une conférence de presse qu’elle a animé, le vendredi 22 décembre 2018 où, elle a fait le point des rencontres du 10 et 17 décembre 2018 avec le gouvernement.
Le 1er vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré a indiqué que sa structure sort insatisfaite de ces deux rounds de négociations. Car, le gouvernement n’a pas accédé au principal point revendication à savoir le retour des prix des hydrocarbures à la date du 08 novembre 2018. De son avis la partie gouvernementale a été à court d’arguments convaincant à l’issue des discussions et a invoqué des engagements pris vis-à-vis de la Banque mondiale et du FMI.
Pour M. Zougmoré, cet argument vient lever le doute sur la position de sa structure. « Nous avons dénoncé, le 29 septembre 2018 au cours de notre meeting que le gouvernement burkinabè exécute au quart de tour les injonctions des institutions de Breton Woods. Voilà qui est et sèchement dit », a-t-il martelé.
Ces mesures visent en réalité, a-t-il poursuivi, à pressurer les populations pour honorer le service de la dette, dont on ne ressent nullement pour l’essentiel des prêts, les retombées de l’utilisation sur le développement de notre pays. Le 1er vice-président de la CCVC a aussi regretté le fait que le gouvernement n’a pas pris la pleine mesure que les points 2 à 6 de la plate-forme sont des leviers d’intervention pour accéder au point principal.
La dette de la SONABHY pose problème
Face aux effets de la hausse des prix hydrocarbures couplés à la batterie de taxes et impôts annoncée par le gouvernement qui vont impacter négativement les conditions de vie déjà déplorables, la CCVC soutient que la lutte est la seule option. Elle invite par conséquent, les populations à demeurer en état de veuille et à se mobiliser pour d’éventuels mot d’ordre et formes d’actions. Quelles ont été les raisons avancées par le gouvernement sur les points de la plateforme revendicative ? A cette question des journalistes, le Secrétaire général du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID), Grégoire Nongo Traoré, a signifié que le gouvernement est resté vague dans ses réponses.
« A chaque fois ce sont des intentions alors qu’ils y a des questions qui nécessitent des réponses précises », a-t-il fait remarquer.
Sur les trois raisons annoncées au début pour justifier la hausse des prix à savoir soutenir les efforts de guerres, la dette de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (SONABHY) et le coût du baril de pétrole élevés, seuls les deux derniers seront avancés par le gouvernement. « Le gouvernement parle de 240 milliards de F CFA de dettes de la SONABHY, mais n’est pas parvenu préciser la période de couverture de cette dette. Nous avons cherché à comprendre pourquoi ces dettes ne sont pas payées annuellement dans la mesure où, elles sont budgétisées ? Le gouvernement n’a pas pu nous répondre », a déclaré M. Traoré.
Concernant le second point le SG du SNAID relève que le prix du baril du pétrole est de 50 dollar alors qu’il était à 70 lorsque le gouvernement prenait la mesure. Il tire donc la conclusion que cet argument ne tient plus.
Abdoulaye BALBONE