Incarner une nouvelle vision

Ça y est ! Comme il l’avait lui-même annoncé en juin 2018 lors de son bilan de mi-mandat, c’est sans surprise que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu l’onction de sa famille politique, pour défendre les couleurs du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. Au cours de son congrès d’investiture, le samedi 11 juillet 2020, ses «camarades » ne se sont pas seulement mobilisés derrière lui, ils lui ont surtout promis « de le faire reélire au premier tour avec un score au-delà de 60 %, plus confortable qu’en 2015 ». Cela, après un premier mandat marqué par le terrorisme et une fronde sociale permanente. Cette adversité n’a pas empêché que de nombreux acquis soient engrangés, notamment sur les plans social et économique. Nonobstant la situation sociosécuritaire volatile et la multiplicité des candidatures au sein de l’opposition politique (au moins 8 candidats déclarés à quatre mois du premier tour), le vent est plutôt favorable au président-candidat, présenté comme le grand favori de l’élection. Sa candidature étant soutenue par 70 formations et partis politiques membres de l’Alliance des partis pour la majorité présidentielle (APMP). Malgré un sondage en demi teinte du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) réalisé en juin 2020 et qui pointe, entre autres, un niveau d’insatisfaction élevé en matière de gestion de la crise sécuritaire, priorité des priorités des Burkinabè devant la santé et l’éducation, il conserve une certaine popularité. Le président-candidat devra défendre son bilan, en assumant les acquis sociaux et économiques et en developpant de nouvelles idées sur la base desquelles il pourrait s’appuyer, pour conserver le pouvoir d’Etat plus que jamais disputé. En effet, si son premier mandat difficile peut être considéré comme celui du rodage, le second si d’aventure, il venait à être accordé, devrait être celui de l’incarnation d’une vision de développement durable. Ce qui pourrait lui permettre de marquer d’une empreinte indélébile, l’histoire. Le congrès d’investiture a décliné les grandes lignes de cette vision à impulser un développement socioéconomique voulu harmonieux, intégral, continu, irréversible et équitable. Celle-ci sera consignée dans le nouveau référentiel post Plan national de développement économique et social (PNDES). Au-delà de l’insécurité et de la fronde sociale continue, le projet de société de chaque prétendant à la magistrature suprême sera scruté à l’aune des thèmes émergents, tels que l’exploitation minière, la réconciliation nationale, le respect des droits humains, la lutte contre la corruption et la gestion du foncier. Roch Kaboré devrait pouvoir donner des gages solides et apporter des solutions novatrices aux défis du moment.

Par Mahamadi TIEGNA

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