Inhumation de Me Titinga Frédéric Pacéré : ultime « audience » à Manèga

Les obsèques de Me Titinga Frédéric Pacéré se sont déroulées, le jeudi 14 novembre 2024 à Manèga, son village natal situé dans la région du Plateau central.

Bien plus qu’un père et un époux, c’est un homme de cœur, un père spirituel, une figure emblématique de la tradition et un défenseur des droits qui s’en est allé. Me Titinga Frédéric Pacéré, l’homme qui s’est battu pour la reconnaissance des valeurs traditionnelles africaines repose définitivement dans son village natal à Manèga, depuis hier, jeudi 14 novembre 2024. Sur la dalle africaine sacrée du quart Monde où était déposé le cercueil, ils sont plusieurs, des avocats, des chefs coutumiers, des écrivains,…qui ont témoigné avoir hérité du savoir de l’homme. Ce jour marquant son inhumation, son fils Franck Pacéré, conservateur à l’Agence nationale du patrimoine africain au Bénin, ses frères et sœurs sèchent leurs larmes et rassemblent toute l’énergie pour implorer les mânes et les ancêtres pour qu’ils puissent intercéder auprès du Tout-puissant, le repos éternel de leur défunt père. Il serait pour lui de se tromper pour trouver des qualitatifs relatifs aux hommages rendus pour son père tels que les avocats l’ont fait au palais de justice. « Papa a fait des grandes œuvres. Etant son fils, c’est aujourd’hui que je réalise qui il était. Un père à la maison, un père professionnel, un père spirituel, un père religieux…C’était un père multidimen- sionnel. Je lui dois énormément du respect de m’avoir ouvert les portes. C’est une fierté de s’appeler Pacéré dans la mesure où ce nom incarne du respect et inspire », a-t-il témoigne.

Les trésors humains vivants étaient présents aux obsèques d’un des leurs.

L’œuvre du défunt père est immense. Elle est continentale. Celui qui représentait tout pour les trésors humains vivants au Burkina Faso est parti rejoindre des amis chefs coutumiers en tous genres. Sur les lieux des obsèques, ces trésors ont rendu leur dernier hommage à Me Pacéré. Un baobab burkinabè, africain et mondial s’est écroulé selon le trésor humain vivant Konomba Traoré. Il a su poser des actes utiles pour la société. « Il était le porte-parole de ses pairs. Un homme généreux, un humaniste qui était prêt à donner des conseils. Sage, d’une intelligence et d’une mémoire incroyables, Me Pacéré était inimitable. En acceptant d’être chef coutumier de son village et construire un musée qui rassemble tous les objets, selon Konomba Traoré, des intellectuels comme lui ne s’engouffrent pas dans ces choses. « Il est intervenu pour que la journée du 15-Mai soit décrété comme celle des traditions. C’est un acte positif et salutaire. Sa mémoire va rester pour
l’éternité », a-t-il affirmé.

Un défenseur du juste

Aussi bien à l’intérieur qu’en dehors de sa profession, les actes posés par le regretté sont reconnus par les avocats, venus présenter leurs condoléances à la famille éplorée. Selon le bâtonnier de l’ordre des avocats, Batibié Benao, sa pluridisciplinarité a fait de lui, quelqu’un d’exceptionnel. Il a vécu libre, digne et surtout utile pour son village, le Burkina Faso voire le monde entier. « Il a été l’un des membres fondateurs des avocats sans frontière, membre fondateur de la conférence internationale des barreaux et le premier avocat burkinabè. Si aujourd’hui, l’on parle de profession d’avocat burkinabè, c’est grâce à lui. Il y a eu des juristes avant lui mais, ils étaient un saut dans l’inconnu. Accepter d’aller dans une profession à l’époque sans salaire, ce n’était pas permis à tout le monde », a-t-il reconnu les mérites. Pour le représentant du ministre d’Etat, ministre de la Communication, des Arts et du Tourisme, Dramane Konaté, l’immensité de l’œuvre de Me Titinga Frédéric Pacéré, est telle qu’il faudrait plusieurs tomes pour lui rendre hommage. Il n’appartenait pas qu’au Burkina Faso mais au monde entier. Par sa célébrité et surtout par son humanisme et engagement, il a défendu la cause noble du juste.

Oumarou RABO

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