Inoussa Bambara, le jeune migrant retourné au bercail

Le rêve d’Inoussa Bambara,  était d’aller à l’aventure loin du pays des Hommes Intègres. L’Italie est la première destination identifiée par le jeune homme. Malheureusement il est bloqué à l’aéroport pour visa non conforme. En 2005, il réussit  à migrer en Pennsylvanie. De retour au pays natal, il est aujourd’hui propriétaire de plusieurs alimentations. Allons à la rencontre de ce jeune.

libataire,  Inoussa  jeune boutiquier installé au quartier Patte d’oie à Ouagadougou caressait le rêve de quitter sa terre natale pour d’autres horizons

Ainsi  en 2005, le jeune Inoussa Bambara, alors âgé de 28 ans va accomplir ce rêve. « Je suis descendu à New York et j’y ai fait 72 heures avant d’aller en Pennsylvanie ».

La Pennsylvanie est un État du nord-est des États-Unis avec un climat continental humide, caractérisé par un été chaud et légèrement humide et un hiver froid. La température en été tourne aux alentours de 21 °C, tandis qu’en hiver, il est de 0°C. Cette situation n’est pas sans effet sur la vie du jeune Inoussa et il raconte. « Connaissez-vous les palettes sur lesquelles on pose les marchandises ? Pour nous, elles sont encore plus lourdes. Je peux réparer 200 palettes par jour puisque les sociétés paient les marchandises sur les palettes et en voulant amener les produits dans certaines sociétés, il y a des bois qui se cassent et c’est cela que je dois remplacer ». Et de préciser : «Je travaille à moins 19°C et ma sueur coule. Et gare à toi si tu arrêtes de travailler. Saviez-vous pourquoi ? Ce n’est pas parce que le patron est méchant mais, parce qu’une fois que tu arrêtes de travailler, tu vas prendre froid et ne plus pouvoir reprendre du service. Tu peux trépasser. Il faut donc continuer à taper pour rester chaud. A la vue de la nature du travail, il n’est pas conseillé de mettre le chauffage dans la société ».

Après cinq années de dur labeur, le jeune burkinabè de la Pennsylvanie décide de rentrer au pays. Et pour quelle raison ? Le problème de la solitude.  « L’ordinateur est devenu mon ami. Après mes journées de travail, je n’ai personne avec qui causé. Regarder le football, les informations du pays et parfois prendre 20 dollars qui ne sont pas petit pour prendre des unités et appeler certains amis du quartier, la famille pour au moins discuter », a-t-il laissé entendre.

« Partir, c’est mourir un peu », disait un poète et romancier français, et les migrants  ne l’apprennent que quand ils veulent retourner au pays. « Lorsque j’ai décidé de rentrer, le président de la communauté burkinabé de Pennsylvanie m’a demandé si j’avais le courage et les moyens nécessaires pour rentrer au pays ? »

En  2010,  Inoussa Bambara foula de nouveau le sol de ses ancêtres avec plein d’ambitions. Aujourd’hui, âgé de 41 ans, il est propriétaire d’une entreprise alimentaire dénommé « Alimentation Le Privilège ». Jouxte à gauche de l’alimentation, il a construit un immeuble R+3 baptisé « Pennsylvanie ». « Cette ville m’a forgé et m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui, je lui dédie ce bâtiment», affirme monsieur Bambara. Grâce à son dévouement, il a ouvert trois autres alimentations dans la ville de Ouagadougou dont la gestion est confiée à ses frères.

Inoussa Bambara est marié et père de trois filles et a plus de dix agents commerciaux qui l’aide dans son business. Rigueur dans le travail, ponctualité, courage, persévérance et abnégation sont les richesses qu’il a acquises à l’étranger et qu’il met à profit dans son pays et avec ses compatriotes restés au Faso.

Aujourd’hui, son ambition est d’évoluer dans l’immobilier.

Bien qu’il soit à l’aise, la Pennsylvanie ne le quitte pas. « Je ne peux pas faire dix nuits sans rêver des Etats unis, la nostalgie de la Pennsylvanie », souligne- t-il.

Wamini Micheline OUEDRAOGO

 

 

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