Journée mondiale contre le travail des enfants: protéger les enfants dans le contexte de crise

Le SG du ministère en charge de la protection sociale, Rodrigue S. Oboulbiga et la SG de la région du Centre-Nord, Bernadette Adényo/Sermé, remettant un kit d’installation à Aymar Sawadogo formé en électricité bâtiment. 

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a commémoré, vendredi 27 juin 2025, à Kaya, la Journée mondiale contre le travail des enfants placée sur le thème : « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts ! ». 

Instituée en 2002 par l’Organisation internationale du travail (OIT), la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants (JMTE) est commémorée chaque 12 juin. Pour cette 24e édition, le Burkina Faso l’a célébrée en différé, vendredi 27 juin 2025, à Kaya, sur le thème : « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts ! » Pour le patron de la cérémonie, le Secrétaire général (SG) du ministère en charge de la protection sociale, Rodrigue S. Oboulbiga, par ailleurs représentant son ministre, cette commémoration marque une halte pour faire le bilan des progrès vers l’élimination du travail des enfants.

Pour lui, la lutte contre le travail des enfants est un combat pour la justice, la dignité et l’avenir et ce combat ne peut être gagné qu’en synergie d’actions entre les acteurs de la lutte. Selon le SG Oboulbiga, le thème de la JMTE traduit à la fois la reconnaissance des résultats obtenus et l’appel pressant à intensifier les actions pour être au rendez-vous des engagements mondiaux à l’échéance de la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD) : Eradiquer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025. Après avoir salué les efforts consentis par les acteurs œuvrant contre le phénomène du travail des enfants, Rodrigue S. Oboulbiga les a donc exhortés à redoubler d’efforts pour relever les défis dans ce contexte de crises sécuritaire et humanitaire.

A ses dires, selon les dernières estimations conjointes de l’ONU et de l’UNICEF publiées en 2020, 160 millions d’enfants à travers le monde sont engagés dans le travail des enfants. Parmi eux, 79 millions effectuent des travaux dangereux menaçant leur santé, leur sécurité et leur développement moral. Au Burkina Faso, a poursuivi le SG du ministère, la prévalence des enfants économiquement actifs est estimée à 40,3% et celle des formes dangereuses à 18,6%. La porte-parole des enfants, Sawadogo Natacha, 16 ans, nouvelle brevetée, a indiqué que cette Journée leur permet d’élever une fois de plus leurs voix contre les Pires formes de travail des enfants (PFTE) et d’attirer l’attention des plus hautes autorités ainsi que des partenaires au développement sur l’urgence d’accélérer l’action contre le travail des enfants au Burkina Faso.

Pour elle, le choix du thème est pertinent en ce sens qu’il permet d’intensifier la lutte pour l’éradication du travail des enfants. De ce fait, Natacha a traduit toute sa reconnaissance à l’endroit de l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour la réalisation d’un Burkina Faso de paix et exempt des PFTE. Dans ce contexte de crise sécuritaire où les femmes et les enfants paient la plus lourde tribu, Sawadogo Natacha et ses camarades ont souhaité que la lutte contre le travail des enfants soit réinscrite sur la liste des priorités et lancent par conséquent un appel à la remobilisation sur la question.

Pour le représentant des Partenaires techniques et financiers (PTF), le directeur-Pays de Educo-BF, Ollo Oscar Palé, cette commémoration leur offre une opportunité de renouveler leur engagement collectif pour la protection et la promotion des droits de l’enfant au Burkina Faso. Tout en saluant les efforts consentis sur le terrain en matière de protection des droits de l’enfant, M. Palé a aussi exprimé la solidarité des PTF à l’égard de tous les enfants affectés par les crises sécuritaire et humanitaire, notamment ceux exposés aux PFTE. Pour lui, la mobilisation de tous les acteurs de défense des droits des enfants est la preuve tangible d’une prise de conscience collective et d’un engagement partagé pour venir à bout du travail des enfants au Burkina Faso. Malgré la crise sécuritaire, selon Ollo Oscar Palé, des progrès significatifs ont été réalisés.

« Les dernières données nationales indiquent une baisse de la prévalence des enfants économiquement actifs de 41,1 % en 2006 à 40,3 % en 2022. Mieux encore, l’incidence des formes dangereuses de travail des enfants est passée de 35,8 % à 18,6 % sur la même période (ENTE 2022, INSD) », s’est-il félicité. Cependant, il a avoué que ces acquis demeurent fragiles et appellent à redoubler d’efforts pour l’atteinte de la cible 8.7 des ODD d’ici la fin 2025. Cette commémoration a été également ponctuée par une remise de kits d’installation à 195 adolescents (es) formés (es) en électricité, plomberie, mécanique moto et auto, tissage, coupe couture et coiffure par un consortium d’ONG constitué de Educo BF, Plan International Burkina, Save The Children, Terre des Hommes, World Vision, etc.  

Emil Abdoul Razak SEGDA

Segda9emil@gmail.com

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