L’heure de la reprise des activités a sonné pour le gouvernement. L’exécutif a effectué sa rentrée, le mercredi 9 septembre dernier, sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. L’intermède aura été des plus brefs. Cette année, rares sont les ministres qui ont pu s’accorder un bol d’air. Les questions d’actualité brûlante ont certainement contraint les ministres à revisiter les dossiers pour les trois prochains mois. La lutte contre le coronavirus avec son impact sur l’ensemble des secteurs socioéconomiques et la prise de mesures d’atténuation, les crises sécuritaire et humanitaire et l’organisation d’élections apaisées sont assurément les têtes
d’affiches de cette actualité nationale. En plus de ces questions, d’autres préoccupations subsistent, telles que la célébration de la Fête nationale le 11 décembre prochain à Banfora. Ces défis nécessitent la présence de tous les ouvriers pour pétrir la farine afin de servir un plat apprécié par la majorité. Déjà, l’exécutif a le souci permanent d’être plus proche des couches vulnérables. Ainsi, le gouvernement a déclaré
« l’état de catastrophe naturelle” , instruit « le ministre en charge des finances de mobiliser cinq milliards
(5 000 000 000) de F CFA au profit du Fonds national de solidarité pour assurer la prise en charge des personnes sinistrées » et appelé l’ensemble des Burkinabè à une solidarité agissante en faveur des sinistrés. Un besoin qui sera satisfait à
travers un sursaut patriotique au moment où le Burkina est confronté à des inondations avec les dommages que cela engendre. Cette rentrée gouvernementale annonce de fait, toutes les rentrées: scolaire, académique, judiciaire… La rentrée des classes se fera sur la base de la feuille de route 2020-2021. Elle intervient quasiment après six mois d’interruption pour cause de COVID-19. Si le pays a
réussi l’organisation des examens avec des taux exceptionnels (le taux de succès au CEP a bondi de 10 points passant de 55% en 2019 à 66% et celui du Baccalauréat de 36% à 39%), cette rentrée ne présente pas moins de défis. Le risque de transmission de la maladie à coronavirus est important dans les zones à regroupements massifs, telles les écoles. Le dernier rapport de situation du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) atteste que la maladie continue de gagner du terrain. A la date du 9 septembre 2020, 12 des 13 régions sont désormais touchées, avec des cas actifs dans neuf d’entre elles. Le retour en classe devrait donc s’effectuer dans des
conditions de sécurité
sanitaire maximales avec un regard particulier sur les frais
d’inscription, qui pourraient connaître des augmentations injustifiées dans certains établissements. Si on ajoute la situation politique chez le voisin malien avec lequel nous partageons les mêmes défis sécuritaires, on doit redoubler d’efforts et de résilience.
Par Mahamadi TIEGNA
mahamaditiegna@yahoo.fr