L’urgence de coopérer

Malgré les efforts importants déployés sur le plan sécuritaire par les dirigeants du G5 Sahel, les terroristes continuent leurs actions meurtrières au quotidien. Le 20 janvier 2020, pendant que d’honnêtes citoyens de Nagraogo, dans la province du Sanmatenga (région du Centre-Nord) vaquaient tranquillement à leurs occupations, une horde de barbares a surgi, en ce jour de marché, sans sommation et sans raison valable, et a froidement abattu 32 personnes et incendié des hangars au passage. Ces hors-la loi dans leur repli, ont également tué quatre autres personnes dans le village voisin d’Alamou. Des crimes de sang qui échappent à toute logique humaine. Que veulent ces « fous de Dieu », ivres de leur énergie prédatrice, qui sèment la mort à tout vent ? Pourquoi s’en prendre aveuglément à d’innocentes personnes qui ne demandent qu’à vivre ? Jusqu’à quand et où ira cette triste parenthèse funèbre décrétée par d’obscurs individus ? Cette attaque, on le sait, est intervenue à la veille de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi autorisant le recrutement de volontaires pour la défense de la patrie. Est-ce un message envoyé par les terroristes pour dire que désormais leur barbarie ira crescendo ? Est-ce pour dissuader les bonnes volontés de se faire enrôler pour défendre la patrie ? Pour certains, cela ne fait l’ombre d’aucun doute que les terroristes veulent réaffirmer leurs capacités de nuisance. Quoiqu’il en soit, la nation reste et restera debout. Cette guerre asymétrique, imposée par les terroristes au Burkina Faso et à la région du Sahel, rappelle combien il est urgent que tous les pays fassent preuve de solidarité agissante. Depuis que les groupes terroristes ont fait leur apparition, dans l’espace du G5 Sahel, des initiatives de tout genre voient le jour pour les contrer. Mais la situation ne s’améliore guère. Elle est en passe même de tomber dans la banalité tant les massacres sont légion. Les massacres de Nagraogo et d’Alamou interpellent, une fois de plus, les Burkinabè à s’engager dans la lutte contre les groupes terroristes. Tous les citoyens doivent donc s’impliquer à tous les niveaux, pour aider les Forces de défense et de sécurité (FDS) à venir à bout de l’hydre terroriste.
Ces actes ignobles appellent également à plus de vigilance face à des truands aux méthodes imprévisibles. Chaque citoyen doit être une sentinelle dans un contexte où les forces du mal tentent par tous les moyens d’étendre leurs ramifications destructrices.
Au-delà des efforts entrepris par les cinq pays (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad) du G5 Sahel, soutenus par des forces étrangères, l’implication réelle de certains voisins est plus que nécessaire. Il s’agit principalement de l’Algérie qui a été, pendant la décennie 1990, en proie à un terrorisme sans précédent. Au-delà de son engagement dans les accords de paix inhérents à la crise malienne, la présence de l’Algérie aux côtés des Etats membres du G5 Sahel est nécessaire dans cette guerre contre le terrorisme. Pour contrecarrer les différents groupes terroristes dans la région, il est indispensable que les armées engagées au front coordonnent leurs actions sur le terrain. A ce défi, il faut ajouter la contiguïté frontalière avec l’Algérie. Prendre en compte cette réalité implique une coopération avec les pays du G5 Sahel. Cette collaboration est capitale, si l’on veut que le combat contre l’hydre terroriste au Sahel porte véritablement des fruits. Au-delà de la «méfiance» entre l’Algérie et certains acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, c’est la sécurité de toute une partie du continent qui est en jeu. Ce sont des efforts de développement qui sont entravés au quotidien dans les pays confrontés à cette guerre imposée. Et dire que la menace pourrait s’étendre à d’autres pays de la région, selon les experts, l’on comprend l’urgence d’agir. Espérons qu’avec les nouvelles autorités qui viennent d’arriver au pouvoir en Algérie, l’on assistera à une forte coopération contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les trafics de toutes sortes avec les pays membres du G5 Sahel. Il y va de la sécurité de tous.

Karim BADOLO

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