Lutte contre la fraude au Burkina: la digitalisation du certificat de mise à la consommation, un enjeu crucial

La centaine de participants se sont accordés sur les modalités de mise en œuvre de la digitalisation des certificats de mise à la consommation.

La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLCF) a tenu sa 2e session ordinaire de l’année, le jeudi 30 octobre 2025 à Bobo-Dioulasso sur le thème : « La digitalisation des certificats de mise à la consommation : enjeux et défis pour les acteurs ». Cette session vise à poser les jalons de la mise en œuvre des réformes engagées pour assécher la fraude au Burkina Faso.

La modernisation de l’administration ainsi que la traçabilité et la sécurité des recettes est une priorité du gouvernement du Burkina Faso. Pour ce faire, des réformes ont été entreprises dans cette dynamique dont la digitalisation des certificats de mise à la consommation afin de garantir une célérité dans le traitement des dossiers et barrer la route à la fraude. C’est dans ce cadre que la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLCF) a réuni, à l’occasion de sa 2e session ordinaire de l’année, une centaine de participants, le jeudi 30 octobre 2025 à Bobo-Dioulasso, pour s’accorder sur la mise en œuvre de cette nouvelle réforme.

Dans son discours, le coordonnateur national de lutte contre la fraude, Dr Mohamadi Compaoré, a rappelé que la digitalisation s’impose comme un « outil stratégique » face à des réseaux de fraude de plus en plus sophistiqués. Quant au représentant du ministre de l’Economie et des Finances, William Toé, la transformation numérique est une nécessité
« impérieuse » et non une option, pour toute administration qui vise l’efficacité et la transparence.

« L’administration douanière, reconnue comme un pivot de nos échanges commerciaux et de la mobilisation des recettes a pris l’initiative d’agir », a fait savoir le représentant du ministre en charge de l’Economie. C’est dans cette optique, a-t-il poursuivi, que la Direction générale des douanes (DGD) a franchi une étape « décisive », le 18 novembre 2024, avec le lancement de la plateforme du Certificat de mise en consommation électronique (e-CMC). « Le passage à l’e-CMC marque un changement de paradigme. Cette digitalisation vise à sécuriser les recettes de l’Etat et à garantir une meilleure traçabilité »,
a indiqué William Toé.

De nombreux avantages

Et au coordonnateur national de lutte contre la fraude de mettre en avant les bénéfices concrets de la digitalisation pour l’économie nationale et les opérateurs économiques. Il a ainsi énuméré la transparence, la traçabilité, la fiabilité dans les procédures, le gain de temps et d’argent pour les opérateurs économiques en écourtant des procédures frontalières auparavant longues. Aussi, aux dires de Dr Mohamadi Compaoré, la digitalisation offre la possibilité de réaliser un contrôle méthodique et de délivrer rapidement les certificats.

Ce système, a-t-il dit, repose sur la numérisation complète des informations relatives aux véhicules et engins à deux roues admis à circuler. « Il permet surtout une transmission électronique directe et sécurisée des données à la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), créant ainsi une synergie d’actions entre les deux entités.
Cette simplification administrative bénéficie directement aux acteurs économiques qui sont les premiers bénéficiaires d’une procédure simplifiée et sécurisée », a mentionné Dr Compaoré.

La session de Bobo-Dioulasso a réuni, outre les membres de la CNLF, l’ensemble des acteurs tels que la douane, la DGTTM, les concessionnaires de véhicules, les transporteurs routiers, les commissionnaires en douane agréés et les faîtières professionnelles. Ces participants à cette session ont été invités à adhérer aux défis qui accompagnent cette transformation.

M. Toué William a insisté sur l’importance de s’accorder sur la méthodologie de mise en œuvre et la communication/sensibilisation autour de cette nouvelle réforme. Trois enjeux, à ses dires sont évidents pour le succès de l’e-CMC. Il s’agit de l’appropriation totale de l’outil par l’ensemble des utilisateurs, de la résilience à la cybercriminalité (un risque inhérent à la numérisation), et de l’adaptation continue face aux futures menaces. Les participants ont été ainsi exhortés à mener des discussions franches et constructives et à partager leurs expériences afin de proposer des perspectives d’amélioration.

Kamélé FAYAMA

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