Mamadou Kabré, de la CONSEMEL « Nous doutons des chiffres d’enrôlement de la CENI »

Les responsables de la Conscience pour un moratorium électoral (CONSEMEL) étaient face à la presse, le mercredi 29 juillet 2020, à Ouagadougou, pour encore une fois de plus, émettre leur vœu d’un report des élections.

Tenir ou pas les élections, le 22 novembre 2020? Depuis quelques mois, cette question fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein de l’opinion nationale. Si certains sont pour l’organisation du scrutin à la date prévue, d’autres en revanche, demandent son report. Sont de ceux-là, la Conscience pour un moratorium électoral (CONSEMEL). Face à la presse, le mercredi 29 juillet 2020, à Ouagadougou, ses premiers responsables ont plaidé pour la deuxième fois pour un report pur et simple des élections. Se fondant sur les articles 37 et 80 de la Constitution, Mamadou Kabré du PRIT-LANNAYA, parti membre de la CONSEMEL, a insisté sur le fait que la loi autorise le report des élections pour raison d’insécurité. Pour lui, le suffrage universel prôné par la Constitution ne pourra pas être réalisé du fait de l’insécurité. Et dans ce cas, a-t-il poursuivi, les suffrages issus des élections seraient nuls et non avenus. Par ailleurs, a-t-il indiqué, la tenue du scrutin dans le contexte sécuritaire actuel pourrait conduire à la reconnaissance de nouvelles frontières imposées par des forces externes. Au vue de tous ces éléments, le conférencier a insisté sur le report des élections et la mise en place d’une transition avec pour principale mission de trouver une solution endogène et définitive à l’insécurité. Pensez-vous qu’un report des élections est encore possible vu que le processus est déjà en marche du côté de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a d’ailleurs réussi le pari de tenir l’enrôlement dans la plupart des villages et communes en dépit de l’insécurité ? En réponse, M. Kabré a dit d’abord douter de la véracité des chiffres de la CENI qui affirme avoir pu effectuer l’enrôlement dans 83% des villages et 94% des communes.
« Je ne crois pas que ces chiffres soient exacts car les villages qui sont actuellement sous l’emprise des terroristes sont très nombreux. Même si la CENI s’est déportée à certains endroits par hélicoptère, je ne suis pas sûr qu’elle ait pu se rendre dans 83% des villages », a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’essentiel n’est pas l’enrôlement mais le vote. « Le tour n’est pas encore joué, car le plus important ce n’est pas d’enrôler les gens mais de permettre à ceux qui ont pu s’inscrire de voter tranquillement sans être inquiétés», a laissé entendre le président du PRIT-LANNAYA.
Mamadou Kabré a appelé les adeptes du report à tenir bon et à continuer leur combat par des regroupements organiques, des plaidoyers et lobbying et même des actions en justice contre ces élections « parcellaires à forte odeur de partition ». « Nous accueillons toute initiative allant dans le sens du report des élections. Nous avons déjà écrit au président du Faso pour souhaiter l’ouverture d’un dialogue national inclusif conformément à la recommandation de l’Assemblée nationale », a-t-il dit.

Nadège YAMEOGO

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