Le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) a organisé, le dimanche 26 mai 2019, à Ouagadougou, un atelier national sur la gestion rationnelle des ressources humaines.
Au Ministère en charge de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), la gestion du personnel préoccupe. Avec l’appui du département chargé de la fonction publique, il a été réalisé un recensement géographique des agents et une description des postes de travail. Les résultats provisoires dudit recensement ont été présentés, le dimanche 26 mai 2019 à Ouagadougou, à un conseil de cabinet élargi aux structures centrales, déconcentrées et rattachées du ministère. Il est ressorti, à titre d’exemple, que 928 enseignants sont effectivement présents dans 461 salles de classe, au niveau préscolaire. Au primaire, 62 999 enseignants s’occupent de 52 230 salles de classe. Mathématiquement, en appliquant la règle d’un enseignant par classe, aucun déficit de personnel ne devrait se poser, a noté le ministre en charge de l’éducation nationale, Stanislas Ouaro. Mais, à côté de la pléthore d’agents constatée dans certaines structures, on assiste parallèlement à un manque de personnel dans d’autres, a-t-il ajouté. Pr Ouaro a souligné, le cas de cet établissement professionnel où le volume horaire le plus élevé des enseignants est de 11 heures. D’autres n’ont seulement que deux heures par semaine, alors qu’ils devraient faire 22 heures. «En plus, il y a les enseignants qui sont dans les bureaux. Et, il y a ceux qui ne font rien depuis un certain temps, à cause du contexte sécuritaire. Mais à coté de ceux-ci, il y en a qui ne font véritablement rien du tout. Ils sont là depuis des années, mais ils ne font absolument rien», a déploré le ministre Ouaro. Pour rectifier le tir, il envisage de redéployer ces agents, «de façon progressive (…) et avec toutes les précautions de justice sociale et d’équité». Le ministère chargé de l’éducation nationale, c’est un effectif de plus de 110 000 agents, soit plus de la moitié des agents de l’Etat. Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Pr Séni Mahamadou Ouédraogo a relevé une «inéquitable répartition» de ceux-ci, avec une grande concentration dans les centres urbains ou les chefs-lieux de région et un déficit dans les zones rurales. Pour lui, les résultats provisoires du recensement invitent à repenser le mode de gestion des agents publics en faisant une répartition géographique et administrative juste et équitable de ceux-ci. «Il faudra particulièrement veiller à ce que chaque agent occupe effectivement le poste de travail correspondant à sa fiche de poste», a souligné Pr Ouédraogo. Le présent atelier national vise à définir une feuille de route qui permettra d’aller de façon consensuelle vers un redéploiement du personnel. Celle-ci sera transmise au département de la Fonction publique pour être soumise en Conseil des ministres.
L’hommage du Premier ministre
En sus de la gestion des ressources humaines, le conseil de cabinent du MENAPLN s’est penché sur l’organisation des examens de fin d’année scolaire et du prolongement de quatre jours de la fin de l’année scolaire pour les compositions des examens de passage. La gestion des cantines scolaires, confiées aux communes et le nouvel organigramme et la question des langues nationales ont été examinés. Le ministère a également soumis à la centaine de participants sa stratégie de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires. A la date du 17 mai 2019, 1933 établissements scolaires sont fermés, déscolarisant ainsi 326 152 élèves et affectant 9042 enseignants, a indiqué le ministre Stanislas Ouaro. «Au moment où il faut se mettre en ordre de bataille pour de nouveaux défis, les attaques terroristes vident nos élèves des classes, saccagent nos infrastructures scolaires et tuent nos braves et jeunes enseignants», s’est indigné Pr Ouaro. Le Premier ministre, Christophe Dabiré, présent à l’ouverture des travaux, a témoigné son attachement et traduit ses encouragements au personnel de l’éducation. «Après les populations et les Forces de défense et sécurité, ce sont les enseignants qui ont payé le lourd tribu des terroristes», a-t-il soutenu.
Djakaridia SIRIBIE
dsiribie15@gmail.com