Mise en place de la force unifiée de l’AES : les Chefs des Etats-majors généraux des trois pays en conclave à Ouagadougou

Pour le CMGA du Burkina, le GAL Moussa Diallo (milieu), cette réunion est la matérialisation de la volonté des chefs d’Etat des trois pays d’ériger une défense commune de l’espace.

Les chefs d’Etats-majors généraaux des armées du Burkina, du Mali et du Niger se sont réunis à Ouagadougou, le mardi 15 avril 2025 afin d’échanger sur la mise en place de la Force conjointe de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Après Niamey, le 7 mars 2024 et Bamako le 8 novembre 2024, c’est Ouagadougou qui a accueilli la réunion des chefs d’Etats-majors généraux des armées de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Tenue le mardi 15 avril 2025, cette rencontre a réuni les chefs d’Etats-majors généraux des armées du Mali, du Niger et du Burkina ainsi que des experts des armées des trois pays. Dans un contexte marqué par une menace terroriste persistante, cette rencontre, selon le Chef d’état-major général des armées (CMGA) du Burkina, le général Moussa Diallo, revêt une grande importance dans la construction commune par les trois Etats d’une réponse ordonnée, souveraine et résolue à la crise qu’ils traversent.

En effet, a-t-il indiqué, cette réunion est la matérialisation concrète de la volonté des chefs d’Etat des trois pays d’ériger une défense commune, autonome et souveraine de la confédération des Etats du Sahel qui devrait répondre aux aspirations des populations d’avoir un espace sécurisé et prospère. De façon concrète, a fait savoir le Gal Diallo, cette rencontre a été le lieu pour les CMGA des trois pays, de discuter de la validation de l’évaluation des plans, du protocole additionnel du pilier défense et sécurité et des modalités de la mise en place de la force de l’AES.

Et ce, conformément à la volonté des trois chefs d’Etat de faire de l’AES plus qu’un cadre de coopération politique. « Nous pouvons aller au-delà de nos mots pour poser les bases concrètes de notre coopération militaire à travers le partage de renseignements, des opérations conjointes, des formations communes, des équipements adaptés et des stratégies unifiée », a-t-il estimé.

Des orientations politiques claires

En plus des chefs d’Etats-majors, les experts des armées des trois pays ont pris part à la rencontre.

Il a noté, par ailleurs, que la mise en place de la force conjointe sera la manifestation du refus catégorique des trois Etats de dépendre des solutions extérieures et de leur volonté farouche de prendre en main le destin et la sécurité de leurs pays. Le Gal Moussa Diallo a dit ne pas douter que les échanges au cours des travaux seront constructifs et porteurs
d’espoir pour l’avenir de l’espace commun. Du côté des autres pays de l’AES, l’optimisme est aussi de mise.

Le CMGA du Mali, le général de division Oumar Diarra a
reconnu que la mise en place de la force conjointe est un long chemin dans lequel ils sont engagés mais qui va bientôt porter ses fruits. « Les orientations politiques sont très claires. C’est à notre niveau qu’il faut travailler d’arrache-pied pour que cette force soit une réalité », a-t-il indiqué. Pour lui, cette réunion constitue une occasion de se retrouver pour faire un retour d’expériences et mettre à jour les données dans le cadre de la constitution de la force conjointe.

D’ores et déjà, il s’est réjoui de la forte coopération qui existe déjà sur le terrain entre les trois armées. « Nous opérons ensemble que ce soit en aérien, sur le plan terrestre ou dans d’autres domaines. Les partages de renseignements ont permis de mener à succès beaucoup d’actions militaires et cette rencontre est l’occasion de faire le point », a-t-il soutenu. Dans le même temps, il a fait savoir que les armées de l’air des trois pays sont également réunies à Bamako afin de mutualiser davantage leurs forces pour mieux défendre leur espace.

Nadège YAMEOGO

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