Naufrage, sauvetage !

Dans le vent qui passe, tu t’en vas avec la poussière du temps

Ce temps qui passe comme la houle sans trace du grand fluide

Dans le feu qui crame tu brûles dans les flammes qui purifient

Sous les larmes torrentielles du ciel qui tombe ton rhombe gronde

Au prétoire des justes, tu es jugée indigne pour ta sublime laideur

Condamnée à tort, tu croupis dans les geôles vitrées du passé emporté

Ta tanière est une fourmilière de ferrailles pétaradantes et étouffante

Dans ton giron sacral se pavanent d’incrédules profanes sans scrupules

Sur le podium du folklore, tu colores le quotidien sans le lien qui honore

Par-dessus ta silhouette, plane le spectre immuable des étants d’antan

L’innocent étourdi marche tête baissée en foulant aux pieds l’ombre des siens

Sous les réverbères aux éclats de miroir s’aventurent d’éphémères vivants

La coutume rase les murs avec amertume, le sacrificateur officie en costume

L’héritage qui traverse les âges à la nage dans une cage n’est pas un gage

La culture porte les boutures d’un futur bâti en dur sur du sable mouvant

Vite une tempête rouspète au large de nos terres, naufrage, sauvetage !

Clément ZONGO

clmentzongo@yahoo.fr

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