La conférence ministérielle sur la promotion des dessins et modèles industriels dans les Etats membres de l’OAPI s’est tenue, le samedi 26 octobre 2024, à Ouagadougou.
Les Dessins et modèles industriels (DMI) ne sont rien d’autres que les objets utilitaires tels que les motifs de pagnes, le mobilier d’ameublement, les articles en plastique. Les experts, tout comme les ministres des Etats membres de l’Organisation africaine de la protection intellectuelle (OAPI), sont unanimes pour reconnaitre que les industriels et artisans bien que très prolixes ne songent pas à protéger les fruits de leur génie créatif. Afin de changer la donne, la réunion des ministres de l’OAPI, qui s’est tenue le 26 octobre 2024, a été consacrée aux dessins et modèles industriels. Pour le président du conseil d’administration de l’OAPI Thierry Patrick Akoloza, cette rencontre représente une nouvelle occasion non seulement de réaffirmer l’importance de la propriété intellectuelle dans l’économie du monde et en particulier celle de l’espace OAPI mais aussi et surtout de tracer de nouveaux sillons notamment la valorisation des produits de l’artisanat africain.
« Il s’agit en outre de nous pencher sur les stratégies à mettre en place pour permettre à ces produits de conquérir de nouveaux marchés au delà de nos frontières », a-t-il poursuivi. Le président du conseil d’administration de l’OAPI a souligné que la propriété intellectuelle, notamment les dessins et modèles en tant qu’instruments marketing est d’un apport inestimable qui doit être encouragé pour permettre aux Etats membres de tirer profit des avantages compétitifs dont ils disposent. « Notre espace qui compte à ce jour 17 Etats membres présente un vaste potentiel de créativité et d’innovation dans le domaine des dessins et modèles notamment dans la mode, l’artisanat, la bijouterie, le textile, les articles ménagers et l’ameublement. Malgré cet héritage, la protection de ces créations n’est pas à la hauteur du potentiel. A titre illustratif, alors que le nombre de dépôts de dessins et modèles industriels reste relativement faible, avec un ratio de moins de 25 demandes par pays, le Maroc a enregistré 4800 en 2023 », a détaillé M. Akoloza.
Une initiative saluée par le gouvernement burkinabè
Le directeur général de l’OAPI Denis Bohossou, a relevé qu’au cours des dernières années, une dynamique encourageante de protection des DMI a été observée au sein des Etats membres de l’OAPI. « Or, le potentiel et les créations sont énormes, ce qui illustre l’ampleur de la tâche qui est devant nous », a-t-il insisté.
Le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le chef du gouvernement Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela a salué la clairvoyance de l’OAPI d’arrimer la réunion ministérielle à la 17e ,édition du SIAO. « L’artisanat, le textile et le design sont des secteurs à forte potentialité économique. C’est en cela que cette activité vient à point nommé car devant permettre d’asseoir une stratégie pour accroitre la valeur ajoutée de ces activités économiques et en faire des leviers de développement », a-t-il indiqué. Pour le premier ministre, il est essentiel de rappeler que les dessins et modèles industriels ne sont pas seulement des créations esthétiques, mais des leviers stratégiques pour la consolidation de notre tissu industriel.
« En protégeant l’innovation et en encourageant la créativité, nous favorisons un environnement où les entreprises peuvent prospérer et contribuer à un développement durable », a-t-il ajouté.
Selon lui, à l’image des indications géographiques dans l’espace OAPI, Ouagadougou va continuer à porter l’initiative des dessins et modèles industriels.
En effet, les indications géographiques dans l’espace OAPI ont été lancées à Ouagadougou en 2005. Du reste le chapeau de saponé est la première
indication géographique protégée du Burkina.
Nadège YE