Pour le peuple

Alors que l’obtention du sucre national était en passe de devenir une vue de l’esprit pour les consommateurs en cette période cruciale de Ramadan, le gouvernement a trouvé une parade rapide à cette rareté à travers l’ouverture de boutiques témoins à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Habitués à « fouetter » les populations en cette période sensible où certaines obligations sont dirimantes, les commerçants avaient donc fermé le robinet, attendant certainement que le gouvernement se plie à leur volonté.

C’était sans compter avec les autorités de la Transition pour qui l’intérêt du peuple est un credo. On l’a du reste vu lors des deux dernières Journées consacrées à la femme, au cours desquelles le capitaine Ibrahim Traoré est allé au contact du « pays réel » féminin pour s’imprégner des conditions de vie et de travail de ces braves et dignes femmes afin d’y apporter des solutions immédiates. On est loin des colloques stériles et de la « festiboulance » d’une autre époque où bazin riche et extravagance étaient les « vertus » les mieux partagées.

Dorénavant, il est question de bouleverser qualitativement les statistiques pour faire de la femme un agent du développement, consciente de son importance sociale et sociétale et porteuse de progrès. Et, pour que la famille s’épanouisse davantage, rien de mieux que de s’attaquer à la cherté de la vie, surtout lorsque celle-ci est provoquée. Et comme chacun le sait, quand on s’attaque aux puissances d’argent, on court de nombreux risques d’où la nécessité de renforcer la veille citoyenne et de faire corps avec ses patriotes dont l’action en définitive ne profite qu’au peuple.

En dépit des campagnes médiatiques orchestrées, le peuple qui les a adoubés dès les premiers instants doit garder toujours son sens du discernement en se disant que la Révolution n’est pas un dîner de gala surtout en cette période de guerre impérialiste. Sachant avec le capitaine Thomas Sankara que l’impérialisme est un mauvais élève qui n’a jamais appris les leçons de son échec et qu’il a un esprit retors, seule une conscience citoyenne assumée peut lui faire face victorieusement. Le capitaine Traoré ne disait pas autre chose lors de sa dernière adresse à l’occasion de la montée des couleurs nationales. Le pavillon national, symbole de toutes nos espérances et de notre patriotisme, doit donc être notre référence en ces moments certes difficiles mais passagers, si nous avons une claire perception de notre devoir historique.

C’est dire qu’avec l’ouverture des boutiques témoins de sucre, les spéculateurs de tout acabit apprendront à leurs dépens que les temps de la cynique malice sont en passe d’être révolus. Si tant est qu’on peut parier que le gouvernement ne s’arrêtera pas en si bon chemin, il faudra s’attendre bientôt à des boutiques Faso yaar, emblèmes de la Révolution d’août qui pourraient fleurir partout dans le pays pour le bonheur du peuple.

 Boubakar SY

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