Produits de santé sexuelle et reproductive : Une étude du projet SEMA Reproductive Health relève les lacunes du marché

Le projet SEMA Reproductive Health a présenté aux Hommes de médias les résultats de son étude d’évaluation du marché des produits de santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso à l’occasion d’un café-débat le jeudi 30 novembre 2023 à Ouagadougou.

Le marché des produits de santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso présente des lacunes notamment celles de l’investissement endogène et l’engagement limité du secteur privé selon les conclusions d’une étude diligentée par le projet SEMA Reproductive Health  qui ont été présentés le jeudi 30 novembre 2023 à une dizaine de journalistes, communicateurs et acteurs du domaine.

Le café-débat a été animé par le coordonnateur du projet SEMA au Burkina Faso, Dr Charlemagne Tapsoba et Dr Noélie Konseibo, une chercheuse associée à Recherche pour la santé et le développement (RESADE). La rencontre  a consisté à la présentation desdits résultats, suivie de débat avec les différents participants.

 

Selon le Coordonnateur du projet SEMA au Burkina Faso, Dr Charlemagne Tapsoba, les résultats de l’étude ont relevé cinq principaux aspects du marché burkinabè des produits de santé sexuelle et reproductive. Il s’agit entre autres de la dépendance primaire à l’égard des ressources des donateurs, de l’engagement limité du secteur privé, du manque de données sur les préférences des consommateurs et du nombre limité de fabricants SSR.

Dans sa présentation, le coordonnateur a expliqué que le manque de données sur les préférences des consommateurs empêche de prendre des décisions éclairées et de planifier l’achat. Il a ajouté que l’engagement limité du secteur privé s’explique en partie par les politiques qui entravent la concurrence du marché et le manque de données sur les préférences des consommateurs. Quant à la dépendance primaire à l’égard des ressources des donateurs, Dr Tapsoba a relevé que cela « compromet la durabilité et accroit la vulnérabilité aux fluctuations du financement ».

« Le manque de données sur les préférences des consommateurs, représentent des lacunes dans les fondements essentiels du marché et entravent la coordination et le partenariat », Dr Noélie Konseibo.

De l’avis de Dr Noélie Konseibo, tous ces aspects représentent des lacunes dans les fondements essentiels du marché et entravent la coordination et le partenariat.

L’étude a donc formulé des recommandations pour pallier ces lacunes. Il s’agit de travailler à ce que la grosse part du financement soit endogène, en lançant une campagne de plaidoyers auprès des parties prenantes et du gouvernement burkinabè pour mobiliser les ressources.

Pour assurer la sécurité de l’approvisionnement et la qualité des produits sur le marché national les résultats de l’étude suggèrent aussi d’organiser un forum des fabricants afin de promouvoir la participation des acteurs nationaux et internationaux au marché des produits de SSR au Burkina Faso.

Enfin, pour améliorer la participation du secteur privé l’étude propose d’identifier et de mettre en œuvre des mesures incitatives.

En tout état de cause, SEMA Reproductive Health entend travailler pour améliorer l’accès équitable aux produits de santé sexuelle et reproductive (SSR) au Burkina Faso.

A la suite de cette communication, les échanges sur les résultats ont porté essentiellement sur les lacunes, les priorités du marché, les idées d’investissement.

Les Hommes de médias ont aussi fait quelques recommandations, notamment, pour la prise en compte des personnes vivant avec un handicap. Ils ont également suggéré au projet d’accentuer sa communication sur le numérique.

 

L’étude d’évaluation du marché des produits de santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso a été menée de juin 2022 à juillet 2023 sur toute l’étendue du territoire national avec l’appui de Recherche pour la santé et le développement (RESADE), Results for développement (R4D) et le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME).

 

Augustin Sogoh SANOU

Sidwaya.info

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