Reconnaissance nationale et défis

A chaque célébration de la fête nationale du 11-Décembre, le Burkina Faso exprime sa reconnaissance à ses filles et à ses fils, issus de tous les secteurs d’activités, pour leur contribution au développement, à la paix, à la sécurité et à la souveraineté nationale. Cette tradition, solidement ancrée dans l’histoire de la Nation, traduit la volonté collective de magnifier l’engagement, l’abnégation, le sens du devoir et du service bien rendu à la patrie. Cette année encore, dans le cadre de la commémo-ration du 11-Décembre, le ton a été donné, le 3 décembre 2025, par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. En plaçant les décorations sous le sceau de l’exemplarité, du mérite et de l’engagement patriotique, le capitaine Traoré a rappelé que la distinction honorifique n’est ni une faveur
ni un privilège, mais la reconnaissance d’un parcours, d’un sacrifice, d’un service rendu à la Nation dans un contexte exigeant, marqué par les défis sécuritaires, économiques et sociaux.

Le choix des récipiendaires s’opère parmi des millions de Burkinabè tout aussi méritants. Dans les champs, les ateliers, les salles de classe, les centres de santé, sur les chantiers, au front ou dans l’administration, d’innombrables femmes et hommes servent quotidien-nement le pays avec la même ferveur, souvent dans l’ombre. La décoration, en ce sens, consacre une responsabilité accrue et rappelle que l’honneur reçu engage, qu’il oblige davantage. Dès lors, la médaille devient un défi. Un défi personnel pour celui ou celle qui la reçoit, mais aussi un défi collectif pour la Nation. Elle interpelle les consciences et pose des questions fondamentales : qu’avons-nous fait pour mériter parmi tant de Burkinabè ? Que ferons-nous de notre médaille ? Est-elle un aboutissement ou un point de départ ? Une consécration ou un appel à aller plus loin dans le don de soi et le sacrifice pour la Nation ?

Au fond, une décoration nationale devrait être vécue comme une dette morale envers le peuple. Celle que l’on rembourse chaque jour par un comportement exemplaire.
C’est dire que la satisfaction légitime des récipiendaires d’hier et d’aujourd’hui exige d’eux, d’être des repères, des phares qui éclairent le chemin des jeunes générations. Leur parcours doit inspirer, leur comportement doit édifier, leur engagement doit se renforcer. Dans une société en quête de modèles positifs, la médaille doit se traduire en actes, en probité, en loyauté et en engagement constant au service de l’intérêt général.

Mais, au-delà des décorés, c’est l’ensemble des Burkinabè qui est interpellé. La reconnaissance nationale ne se limite pas aux distinctions officielles. Chaque citoyen, décoré ou non, porte en lui, une part de responsabilité dans la construction du Burkina Faso nouveau. L’heure est à l’unité, à la solidarité et au travail collectif. Face aux épreuves, le salut ne viendra ni de l’attentisme ni de la division, mais de l’engagement commun et du refus de la résignation. Parce que personne ne le fera à notre place, le développement du Burkina Faso repose avant tout sur la capacité de ses filles et fils à croire en leur potentiel et à agir ensemble. C’est en cela que les décorations du 11-Décembre sont un appel renouvelé à servir la patrie avec honneur, fierté, courage et détermination.

Par Assetou BADOH

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