Une session extraordinaire de la Conférence annuelle du personnel des eaux et forêts sur le thème : « Sécurisation des massifs forestiers et reconquête du territoire national, quelle réarticulation du dispositif du cadre paramilitaire des eaux et forêts ? » s’est tenue, mercredi 24 avril 2024, à Ouagadougou.
Environ 2 mois après la dissolution de l’Unité spéciale d’intervention des eaux et forêts, le 28 février dernier, l’heure est à la réorganisation de ce corps paramilitaire. Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement a organisé, à cet effet, la première session extraordinaire de la conférence annuelle du personnel des eaux et forêts, mercredi 24 avril 2024, à Ouagadougou. Au sein de ce cadre d’échanges institutionnelle, les forestiers ont été invités à se pencher sur le thème : « Sécurisation des massifs forestiers et reconquête du territoire national, quelle réarticulation du dispositif du cadre paramilitaire des eaux et forêts ?». Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, a rappelé que c’est à la suite d’une recommandation de la 1re conférence annuelle du personnel des eaux et forêts que ce corps a réaménagé son dispositif opérationnel en force combattante. Cela s’est traduit par la mise en place de 3 entités à savoir, les Cantonnements forestiers, l’Unité spéciale d’intervention des eaux et forêts et la Brigade régionale des eaux et forêts et les Brigades régionales de l’environnement, des forêts et de la faune. « Ce dispositif a connu un changement majeur à la suite de la dissolution de l’Unité spéciale. Cette nouvelle situation appelle à une réorganisation des eaux et forêts afin que ce corps continue à apporter sa contribution à la reconquête du territoire et la sécurisation des massifs forestiers », a-t-il poursuivi. Il a exhorté les participants à la rencontre à réfléchir sous l’angle des solutions afin de tirer les enseignements de la dissolution de l’Unité spéciale en se projetant sur l’avenir.
Une situation peu reluisante
« Il faut réfléchir pour trouver un nouveau dispositif qui va nous permettre de contribuer à la reconquête du territoire, à la consolidation des zones conquises notamment, les massifs forestiers et contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale en matière de foresterie et de flore », a ajouté le ministre Baro. La situation des aires protégées est peu reluisante, si l’on en croit le chef du département en charge de l’environnement. « Les massifs forestiers sont actuellement envahis par les groupes terroristes et constituent pour ces derniers des repères, des refuges et sans doute des sources de revenus économiques à travers l’organisation du grand braconnage, du pâturage, de l’exploitation minière, etc. », a-t-il relevé. Il faut noter que cette menace vient s’ajouter aux pressions classiques telles que le braconnage, l’exploitation illégale du bois et des ressources halieutiques, le surpâturage, l’exploitation minière artisanale et anarchique et les empiètements agricoles. Le Directeur général des eaux et forêts, chef de corps Barnabé Kaboré, a remercié les représentants des Forces de défense et de sécurité ainsi que les personnes ressources pour leur contribution aux débats. Il a souligné que la conférence annuelle des eaux et forêts est consacrée par l’article 203 de la loi 063/2015/CNT du 15 septembre 2015 portant statut du cadre paramilitaire des eaux et forêts. Elle est un organe de concertation et de gestion participative relative aux questions importantes pour les eaux et forêts. « La diversité et la qualité des participants augurent des échanges francs qui déboucheront sur des solutions dont la mise en œuvre permettra d’assurer la reconquête des massifs forestiers et la reconquête du territoire national », a conclu Barnabé Kaboré.
Nadège YE