Le projet « Eau et Croissance Économique Durable dans le Sahel, Burkina Faso » (ECED-Sahel), d’un coût total d’environ 8 milliards FCFA, a été mis en œuvre grâce à l’appui financier de Affaires Mondiales Canada (AMC), de la société minière IAMGOLD Essakane SA et de la Fondation One Drop. Après quatre années (2017-2020) de mise en œuvre, le projet semble avoir eu un impact positif sur le développement socioéconomique de la région. Zoom sur des acquis de ECED-Sahel.
La société minière IAMGOLD Essakane S.A, dans le cadre de sa responsabilité sociale, s’est engagée à accompagner le développement de la région du Sahel. Dans cet objectif, elle a contribué à la mise en œuvre du projet « Eau et Croissance Économique Durable dans le Sahel, Burkina Faso » (ECED-Sahel).
Ce projet vise à réduire la vulnérabilité des populations au changement climatique, en améliorant l’accès et la gestion de l’approvisionnement en eau, la diversification des moyens de subsistance, l’augmentation des revenus et l’amélioration de la santé. Bref, il vise à appuyer la croissance économique durable de la région de Sahel, en utilisant l’eau comme levier de développement.
Fruit de la demande des communautés de base, ECED-Sahel répond à un besoin critique d’eau dans la région qui handicap sérieusement le développement socio-économique de la région. Il comporte trois composantes, à savoir le développement d’activités génératrices de revenus (AGR), l’approvisionnement en eau Potable, hygiène et assainissement (AEPHA) et le renforcement de la gouvernance.
D’un coût total de 8 milliards F CFA, sous forme de dons, ce projet a été cofinancé par Affaires Mondiales Canada (AMC) à hauteur de 6 milliards FCFA, la société minière IAMGOLD Essakane S.A à un milliard FCFA et par la Fondation One Drop, à un milliard FCFA également.
197 millions F CFA pour les AGR
Après quatre années de mise en œuvre (2017-2020), malgré le contexte sécuritaire difficile, le projet a permis d’engranger des résultats sur le terrain, indique le rapport de capitalisation. En matière de développement des AGR, 24 unités économiques ont bénéficié des appuis financiers évalués à 197 millions F CFA, à côté des apports personnels des porteurs de projets estimés à 88 millions F CFA.
Dans les domaines agricoles et maraichers, réhabilitation, construction d’ouvrages et fourniture d’équipements de micro-irrigation sur cinq sites de production ont été réalisées au profit de 310 femmes et 50 hommes. Ces réalisations ont permis le doublement des rendements des différentes spéculations produites (oignon, pomme de terre, chou, tomate, aubergine, laitue, oseille, carotte, gombo), qui sont passés de 14 t/ha à 23.4 t/ha. Avec pour conséquence, une augmentation des revenus qui varient 70 000 entre 220 000 F CFA.
Dans le domaine de l’élevage, 318 personnes, dont 291 femmes, ont bénéficié d’un accompagnement en matière d’embouche. Ce qui leur a permis de vendre, à des prix rémunérateurs, plus de 2 000 ovins et 100 bovins sur le marché, entre janvier 2017 et septembre 2019. Deux unités semi–industrielles de fabrique d’aliments bétail portées par « Djenga-Wella » de Gorom-Gorom et « Yapabou » de Kargono ont également été réalisées.
Au total, ECED-Sahel a permis à 714 femmes sur 828 membres de groupements impliqués de bénéficier des appuis en AGR.
« Un impact positif, mais… »
Quant à la sous-composante approvisionnement en eau potable (AEP), elle a permis de réaliser une station de traitement d’eau potable de Dori d’une capacité de 230 m3 /h et d’un réseau d’approvisionnement pour desservir une population estimée à plus de 54 000 habitants en 2016, à plus de 60 000 habitants en 2019 à la fermeture du projet et projetée à 84 000 habitants à l’horizon de 2030. L’infrastructure a été remise, clé en main à l’ONEA.
D’un coût environ 3 milliards F CFA, soit 40% du budget total du projet ECED-Sahel, le volet AEP vise à assurer l’alimentation en eau potable de la ville de Dori et des villages environnants, à partir du barrage de Yacouta.
Selon le maire de Gorom-Gorm, Ibrahim Ag Attahir, ECED-Sahel a permis de construire, dans sa commune, 1706 ouvrages d’assainissement (latrine vip, latrine sanplats, puisards), sensibiliser environ 3 230 personnes aux bonnes pratiques d’hygiène, de faire la vidange de 195 latrines pleines. Le projet a également permis de réhabiliter des périmètres maraîchers et une boucherie avec des équipements de congélateurs solaires, et de doter des associations féminines en équipements pour la transformation de lait local. « Sur le plan de l’hygiène et de l’assainissement, il a eu beaucoup de réalisations et l’impact est très positif », a confié M. Ag Attahir
Mais en matière d’eau potable, le bilan est mitigé, car les études réalisées au cours de la première phase du projet n’ont été suivies d’actions, a-t-il fait savoir. « Notre souhait est de voir l’objectif premier du projet, à savoir, l’adduction d’eau potable pour la ville de Gorom-Gorom et les villages environnants, se réaliser », a conclu le maire.
Mahamadi SEBOGO