Situation de la Nation : « Un avenir sécuritaire plus rassurant… », Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela

Le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, a prononcé, pour la deuxième fois à l’Assemblée législative de Transition (ALT), son discours sur la situation de la Nation, le vendredi 1er décembre 2023 à Ouagadougou.

Après sa déclaration de politique générale en mai dernier, le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, a sacrifié à un second devoir constitutionnel en cette fin d’année. Il était à l’Assemblée législative de Transition (ALT), vendredi 1er décembre 2023, pour son discours sur la situation de la Nation axé sur la situation sécuritaire du pays. En effet, le chef du gouvernement, en ce qui concerne la sécurité, a indiqué que des combats acharnés ont opposé ces six derniers mois, les Forces combattantes aux forces du mal, des citoyens sont parfois tombés, victimes « des hordes barbares », mais à chaque fois, les soldats « ont pu apporter une réplique adéquate, malgré les perfidies de l’ennemi et la surprise des attaques ». L’hôte de l’hémicycle, dans sa présentation, a fait ressortir que de nouveaux moyens de combat beaucoup plus sophistiqués sinon « de dernières générations » ont été acquis et de nouveaux dispositifs ont été mis en place, en témoigne la mise en place opérationnelle des Bataillons d’intervention rapide (BIR) et les Groupements des unités mobiles d’intervention (GUMI).

« Des hommes ont été formés et du matériel a été acquis pour l’équipement des bataillons et des unités spéciales. Sur le terrain, des innovations sont en cours pour une meilleure protection du territoire », a-t-il précisé tout en rendant hommage à la Russie, la Turquie et la Chine pour leur coopération militaire. Selon le chef du gouvernement, ces nouvelles articulations au niveau de la protection et la défense du territoire national permettent d’envisager l’avenir sécuritaire avec plus d’assurance. Sur le plan économique et financier, Me Kyélem a indiqué que compte tenu de la situation sécuritaire, le pays connaît un niveau économique et financier moins reluisant mais le gouvernement travaille à faire face aux « problèmes économiques et socio-culturels en vue de l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ». A l’écouter, le taux d’inflation qui était de l’ordre de 14,1% en 2022 est en baisse en 2023, avec une moyenne estimée à 1,9%, malgré l’augmentation du prix du carburant en début d’année.

« Vive les partenaires intéressants »

Par leurs différentes questions, les députés ont été rassuré des efforts consentis par la Transition pour non seulement garantir la sécurité mais aussi enclencher un processus de développement socioéconomique durable.

Au niveau diplomatique et consulaire, le Premier ministre a fait savoir que les « relations avec des partenaires intéressants » ont été renforcées et consolidés. Ainsi, il a fait savoir que l’Iran et le Burkina ont chacun ouvert une ambassade, respectivement à Ouagadougou et à Téhéran. Aussi, l’ambassadeur du Nicaragua avec résidence à Ouagadougou vient de déposer ses valises et une Commission mixte Venezuela-Burkina s’active dans la perspective de renforcer les relations de coopération entre les deux pays, a-t-il assuré. De la Constitution adaptée pour la refondation de l’Etat, le chef de l’exécutif, après avoir situé les enjeux, a affirmé que l’écriture d’une nouvelle loi fondamentale est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Car, « nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui. Nul ne peut tracer son propre chemin à partir de règles établies par autrui. La Constitution, de laquelle toutes les autres lois tirent leur essence, doit donc être le reflet de la société. C’est ce manque d’adéquation que nous vivons actuellement au Burkina Faso avec pour résultat une instabilité institutionnelle chronique depuis l’indépendance », a-t-il déclaré.

Au niveau de l’industrie et le commerce, le Premier ministre a insisté sur le fait que la Transition est dans une dynamique de l’entrepreneuriat national, avec un accent particulier sur la transformation des produits, avec l’opérationnalisation de l’usine d’engrais de Koupèla, la pose de la première pierre d’une usine de transformation de la tomate à Bobo-Dioulasso et celle à venir à Tenkodogo, une usine d’extraction minière à Gaoua, la reprise par l’Etat de la sucrerie de Banfora (SN-SOSUCO) entre autres. Aussi, des textes règlementaires ont été pris pour fixer les prix de certains produits de grande consommation et l’achat des produits locaux. Au niveau de l’artisanat, la politique du port de la tenue scolaire en « Faso danfani » est déjà en marche et va favoriser l’essor de la chaine des valeurs dans ce domaine. Dans le domaine de l’énergie que le chef de l’Etat prend à cœur, a-t-il indiqué, des négociations sont entreprises pour l’installation d’une centrale nucléaire au Burkina.

Wanlé Gérard COULIBALY

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