Considérés comme l’un des favoris à la course finale de la 22e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) U20, les Etalons n’ont pas pu honorer ce rang. Quoiqu’éliminée en quarts de finale, l’équipe junior burkinabè a laissé voir de bonnes choses qui augurent de lendemain meilleur, malgré quelques déceptions.

Ils ont cru. Vous avez cru. Nous avons cru. Tout le monde a cru. Finalement, le rêve a été brisé en quarts de finale par une formation volontaire et chanceuse des Cranes de l’Ouganda. Pour cette 22e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) U20, les Etalons ont connu des résultats en dents de scie. Face à la Tunisie d’entrée, la formation des moins de 20 ans burkinabè a joué avec le frein en main face à un adversaire qui était pourtant à sa portée. Surtout en 2e période où les garçons d’Oscar Barro ont plus maîtrisé leur sujet. A la fin, aucun but n’a été marqué. La Centrafrique a été le 2e adversaire du Burkina Faso. Ce jour-là, les Etalons sortent l’artillerie lourde. Le début du match est pourtant difficile. Les Fauves sont d’ailleurs les premiers à ouvrir la marque. Juste avant la pause, les poulains d’Oscar Barro rétablissent la parité au score. Ensuite, ils déroulent pour l’emporter finalement 3-1. Avec cette victoire, Moustapha Yassir Ouédraogo et ses coéquipiers avec 4 points ont un pied en quarts de finale. Opposés à la Namibie pour leur dernière sortie de poules, ils n’ont pas failli. Là aussi, tout s’est dessiné en 2e partie, avec le but de la victoire inscrit dans les ultimes instants. En quarts de finale face à l’Ouganda, les Etalons ont bâclé leur football durant les 45 premières minutes. Comme d’habitude, ils retrouvent leurs marques lors de la dernière partie. Cette fois-ci, aucun but n’a été inscrit. Ils sont restés muets lors des 2×15 mn de prolongation. Aux tirs au but, les jeunes Ougandais se sont montrés plus adroits en s’octroyant le gain de la partie 3-5. En réalité, l’Ouganda n’a jamais réussi au Burkina Faso. Toutes leurs confrontations face à ce pays ont toujours été difficiles. Le plus souvent, c’est le Burkina qui baisse pavillon ou au mieux grappille un match nul. Le bilan des Etalons à cette CAN U20 est de quatre matchs, deux victoires pour autant de matchs nuls. Ils ont marqué quatre buts et n’ont encaissé qu’un seul.

Joffrey Bazié, Yacouba Djiga, Yves Ouédraogo, Eric Chardey se sont révélés
La grande satisfaction burkinabè à cette CAN U20 est sans conteste le jeune Joffrey Bazié dit « Nino ». Le sociétaire de SALITAS a, au cours de la compétition, fait étalage de son savoir-faire footballistique. Face à la Centrafrique, c’est lui qui redonne vie à son équipe en trouvant la jonction juste avant la pause. Il a aussi été le passeur pour le 2e but. « Nino », c’est une technique pure, une bonne percussion, une bonne vision de jeu. Lors des quatre rencontres des Etalons, il est élu deux fois (contre la Centrafrique et l’Ouganda) homme du match. A côté de lui, il y a Yacouba Nasser Djiga. Le défenseur de Vitesse a été crédité d’une bonne CAN. Très sérieux et appliqué, il a toujours pris le dessus sur son vis-à-vis que ça soit au sol ou dans les airs. Très bon dans les relances, il a été d’un grand appui dans le dispositif d’Oscar Barro. Que dire d’Yves Clovis Ouédraogo. Remplaçant lors du tournoi de l’UFOA-B, le milieu de l’EFO a été étincelant dans l’entrejeu des Etalons. Que ce soit comme milieu défensif, relayeur ou milieu offensif, il s’en est bien sorti tant bien que mal. Un garçon comme Eric Chardey est aussi plein d’avenir.

Ibrahim Bancé, Nathanio Compaoré…n’ont pas répondu
La grande déception de cette CAN, côté burkinabè, est sans conteste Ibrahim Bancé. Auréolé d’une bonne compétition à Cotonou au tournoi de l’UFOA-B, le sociétaire de l’ASEC d’Abidjan n’a pas existé à Nouakchott. Après une prestation mi-figue mi-raisin face à la Tunisie, le porteur du dossard n°10 des Etalons a été l’ombre de lui-même face à la Centrafrique où il a cédé sa place en cours de partie. C’est tout logiquement qu’il n’a pas été reconduit face à la Namibie. Titularisé à nouveau en quarts, c’est encore une copie médiocre qu’il a laissé voir. Personne n’a d’ailleurs compris son maintien sur le terrain tout le temps qu’a duré le match face à l’Ouganda. A côté de Bancé, il y a Nathanio Kompaoré. Lui, a été le véritable flop. Appelé en renfort en tant que l’un des rares expatriés de l’équipe, le sociétaire d’Anderlecht était très attendu. Juste 48 minutes médiocres d’entrée face à la Tunisie et puis c’est tout. Très déçu de son comportement, le coach ne l’a plus aligné et il n’a même plus été aperçu sur le banc de touche. Il a suivi le reste de la compétition dans les gradins. Autre joueur très attendu et qui n’a pas répondu aux attentes est Jean Fiacre Botué Kouamé. Lui, bénéficie des circonstances atténuantes. Aude-là du fait qu’il n’a pas fait la préparation avec l’équipe, il l’a en plus rejointe en cours de compétition. Il a, certes, marqué un but opportuniste, mais n’a pas été flamboyant.

Un groupe est né
Nonobstant l’élimination en quarts de finale, les Etalons ont laissé à cette compétition une bonne image du football burkinabè. Dans leur production d’ensemble, les jeunes footballeurs burkinabè n’ont pas été ridicules. Ils ont forcé l’admiration faisant d’eux après les matchs de poules, l’un des favoris au titre. Cette CAN a surtout vu la naissance d’un groupe. Des jeunes de moins de 18 ans tels Abdel Rachid Zagré, Sébastien Tou, Nagaro Dao, Mohamed Congo, Raouf Dao, Ladji Sanou, Faad Sana, Alassane Zeba, Karamoko Bamba, Joffrey Bazié et autre Eric Chardey constituent l’avenir des Etalons pour les futures échéances. Pour peu qu’il y ait un suivi. Aussi, bien qu’il y ait eu beaucoup à dire dans le coaching, le duo Oscar Barro-Amadou Sampo lors du match contre l’Ouganda, il a été globalement une satisfaction. Par leur bonne connaissance du football burkinabè, leur maîtrise du groupe, leur vécu et leur complicité, Oscar et Amadou n’ont pas encore fini d’écrire les plus pages du football burkinabè.

Yves OUEDRAOGO
De retour de Nouakchott

 

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