Fayçall Sawadogo après son combat victorieux.

Il a été couronné d’or chez les moins de 80 kg à l’Open d’Autriche de taekwondo, organisé le dimanche 29 mai dernier. Grand espoir du taekwondo burkinabè, Fayçal Sawadogo, 25 ans, espère travailler à donner à cette discipline ses lettres de noblesse au Faso. Pour cela, il a des objectifs à atteindre.

 On imagine ton sentiment d’avoir offert cette médaille au Burkina…

Tout à fait, je suis animé d’un sentiment de joie et de très grande fierté d’avoir fait flotter haut le drapeau du Burkina en Autriche.

En allant à cette compétition, croyais-tu que tu pouvais décrocher cette médaille d’or ?

Je n’y croyais pas entièrement car il y avait l’Egyptien champion d’Afrique de la catégorie qui était aussi présent mais j’étais determiné. Sans oublier le Kazakh champion d’Europe des clubs de la catégorie. Avec eux, il fallait bander les muscles et se préparer mentalement.

Quelles sont les étapes que tu as franchies jusqu’à l’obtention de cette médaille d’or ?

J’ai affronté des Allemands pour mes deux premiers combats. En demi-finale, je devais défier un Kazakh. Pour le combat final s’est dressé un Croate.

Cette médaille change-t-il ton classement mondial ou bien aura-t-elle une répercussion sur les prochaines grandes échéances comme les Jeux Olympiques et j’en passe ?

Elle change beaucoup. En remportant la médaille d’or, cela me permet d’engranger 20 points dans le classement mondial. Elle me permet de me maintenir dans le top 20 mondial et accroit mes chances de qualifications pour Paris.

As-tu le soutien du Burkina pour ces genres de compétitions ou bien tu y participes à tes propres frais ?

J’ai le soutien du Burkina avec la bourse du ministère des Sports pour les prises en charge de première nécessité. Mais, je n’ai pas de budget pour mes compétitions. J’ai dû avancer avec l’aide de mes parents pour pouvoir vite reprendre les entraînements de haut niveau et participer aux grandes compétitions afin de ne pas sortir du top 32. En mars, j’étais passé à la 27e place mondiale. Maintenant, j’occupe la 18e place sur le plan mondial. Si tout se passe bien, je pourrais entrer dans le top 15.

Qu’en est-il de ta bourse olympique ?

J’ai été déclaré éligible à la bourse olympique qui est en phase préparatoire. Je vis présentement grâce à une bourse de l’Etat burkinabé qui permet de couvrir partiellement mes besoins élémentaires. Ce qui est insuffisant pour faire face aux réalités des compétitions de haut niveau qui demandent un budget que je n’ai pas.

Quand prend-t-il fin ta bourse ?

Elle prend fin après les Jeux Olympiques

« je suis animé d’un sentiment de joie et de très grande fierté d’avoir fait flotter haut le drapeau du Burkina en Autriche.  » Sidwaya Sport. Editions Sidwaya.

Que comptes-tu faire à la fin de cette bourse ?

J’étudie parallèlement l’économie, avec l’option sport-études que m’offre mon université afin de ne pas trop affecter mon calendrier sportif.

Qu’attends-tu des autorités sportives burkinabè ?

J’attends d’elles un soutien complet afin d’être au même niveau que mes adversaires de haut niveau. Pour que je ne rate aucune compétition importante. Je fais un sport de combat très difficile, et sans un soutien complet, c’est difficile souvent d’aller jusqu’au bout.

Cela faisait qu’à même un bout de temps qu’on attendait plus parler de toi avant cette compétition. Qu’est ce qui s’était passé ?

C’est exact, je reviens d’une grande fracture au bras survenue lors de mon combat aux Jeux Olympiques contre le numéro 1 mondial. Ce qui m’avait d’ailleurs beaucoup handicapé lors de mon combat pour le bronze. Cette blessure m’a éloigné des tatamis pendant plus de 7 mois. Et certaines compétitions sont incontournables pour pouvoir rester bien classé.

Quels sont tes objectifs ?

Les principaux objectifs se résument aux succès lors mes prochaines compétitions. Je veux parler du championnat d’Afrique au Rwanda, au prochain Grand prix de Paris, aux jeux universitaires, aux prochains Opens internationaux qui se détermineront avec mon staff ce mois-ci. Tout cela pour entrer dans le top 16 mondial afin de pouvoir prendre part au dernier Grand prix qui regroupera les 16 meilleurs au monde, et être bien classé pour les prochains championnats du monde. Tout ça dans la perspective de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris  2024.

Fayçal pense-t-il qu’après lui, il y a une bonne relève du taekwondo burkinabè ?

Je pense que oui.  Mon souhait est que tous ces jeunes puissent jouir de leur art sans être affectés par d’autres stress. Que leur seul stress à gérer soit uniquement celui de la compétition.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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