Dans le cadre des Récréatrales, l’une des icônes de la danse Salia Sanou présente son dernier spectacle intitulé ‘’A nos combats’’ où la danse et la boxe se rencontrent pour inciter les Burkinabè à la résilience et au vivre ensemble.

En 1974 à Kinshasa, Mohamed Ali met au tapis George Foreman. Ce combat qualifié de « combat du siècle » a fortement marqué le chorégraphe burkinabè Salia Sanou qui s’en est inspiré pour créer son tout dernier spectacle intitulé : ‘’A nos combats’’.

« Je suis allé à Kinshasa pour fouiller dans les archives. J’ai visité le lieu où a eu lieu ce combat, j’ai regardé des photos et même rencontré des groupes de musiciens qui ont joué à cet événement », explique-t-il.

‘’A nos combats’’ sera un spectacle participatif dans la cour de l’INAFAC

A propos du spectacle ‘’A nos combats’’, le chorégraphe indique qu’il s’agit : « de danse et de boxe portées par des femmes. En me remémorant et en observant des combats de boxe (notamment le combat mythique entre Mohamed Ali et Georges Foreman à Kinshasa), je suis toujours et encore fasciné par le mouvement, l’agilité, l’esquive… La boxe est souvent représentée comme un sport masculin, or de plus en plus de femmes s’y adonnent avec brio. Je souhaite révéler cette part féminine au public en travaillant les harmonies, l’esthétique et l’énergie. Autant de prétextes à libérer l’imagination où les frontières entre fiction et réalité seront une invitation à regarder un combat dansé (…)».

Durant trois jours, du 30 octobre au 1er novembre 2022, sur un ring installé dans la cour de l’INAFAC, deux boxeuses – Marlène Guivier, ancienne vice-championne de France, et Fatou Traoré, danseuse professionnelle – se battront pour une rencontre entre le sport et la culture d’une part, pour la résilience, le respect de l’autre et la compétition, d’autre part.

Certaines danseuses sont des ménagères du quartier Gounghin

Pendant le spectacle, d’une durée de 55 minutes, les deux dames seront portées par 80 figurants dont 60 issus du quartier Gounghin, chauffées par un commentateur sportif (Moussa Petit Sergent).

Pour Salia Sanou, ce spectacle prévient que la lutte contre le terrorisme ne doit pas uniquement reposer sur l’armée.

« Le titre a été choisi par rapport au contexte du Burkina Faso. Nous avons un combat à mener et personne ne gagnera ce combat si on n’est pas uni. Le combat ne doit pas être seulement militaire, il faut que la culture soit là. La guerre traduit aussi un échec de l’éducation culturelle », affirme-t-il.

’’A nos combats’’ est un partenariat entre l’Institut français de Paris, l’Organisation International de la Francophonie (OIF), la Compagnie Mouvement Perpétuels et le Centre de danse chorégraphique (CDC) « La Termitière ».

Alassane KERE

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