Journaliste, ancien rédacteur en chef de Sidwaya Sport, Bérenger Ilboudo est décédé, le 17 novembre 2022, des suites de maladie à l’âge de 50 ans. Le lendemain, c’est dans la tristesse que sa famille, ses amis et ses collègues l’ont conduit à sa dernière demeure au cimetière route de Saponé.

On le savait malade depuis un bout de temps mais l’on espérait qu’il parviendrait à vaincre le mal qui le rongeait. Hélas, la maladie a fini par avoir raison de notre collègue et ami Bérenger Ilboudo dans la matinée du 17 novembre 2022 à Ouagadougou.

Bérenger Ilboudo n’est plus. La pilule est dure à avaler pour sa famille, ses amis, ses connaissances et ses collègues de service. Après une veillée de prière à son domicile dans la soirée, le jour de son décès, et l’absoute le lendemain à l’église Notre Dame des Apôtres de la Patte d’Oie, l’expérimenté journaliste sportif des Editions Sidwaya a été accompagné à sa dernière demeure en fin de matinée, au cimetière route de Saponé.

Parents, amis et collègues sortis nombreux pour accompagner Bérenger Ilboudo à sa dernière demeure.

C’est dans un silence pesant, les visages fermés, que ses collègues journalistes et les membres de l’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB) ont porté sa dépouille sur la plus d’une centaine de mètres qui séparent la porte du cimetière à sa tombe.

« C’est un bien douloureux devoir que celui qui m’incombe aujourd’hui, de venir adresser un suprême adieu à notre cher collègue… », telle a été l’introduction de l’oraison funèbre lue par le directeur des ressources humaines des Editions Sidwaya, Abou Barro.

Le DRH des Editions Sidwaya, Abou Barro, lors de l’oraison funèbre : « Ton départ constitue donc une grosse perte… ».

Le défunt, a-t-il insisté, était un travailleur apprécié par sa hiérarchie, ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être rédacteur en chef de l’hebdomadaire de 2013 à 2018.

« Bérenger, tes collègues et supérieurs retiennent de toi un collaborateur affable, disponible, dévoué et plein d’initiatives. Tu as été un passionné de ton métier et surtout du sport. Tes articles, tes chroniques et tes analyses au style enlevé vont manquer aux colonnes de Sidwaya Sport », a ajouté Abou Barro.

Une grosse perte

En effet, Bérenger Ilboudo a passé toute sa carrière de journaliste, environ une vingtaine d’années, à la rédaction de Sidwaya Sport.

Il a rejoint la « maison commune » alors que Sidwaya Sport venait de pousser ses premiers vagissements. Son engagement, son abnégation au travail, son professionnalisme et sa rigueur ont contribué à faire grandir le « canard », aujourd’hui le seul journal sport du Burkina Faso.

Les fidèles lecteurs de Sidwaya Sport l’on certainement remarqué, le talent de narrateur, de chroniqueur et de commentateur de Bérenger Ilboudo n’est plus à démontrer. Même affaibli par la maladie, sa plume est toujours restée fine. En témoigne son dernier article pour Sidwaya Sport datant de juin dernier, un portrait du sélectionneur des Etalons Dames, Pascal Sawadogo, premier entraineur burkinabè à avoir qualifié une équipe féminine à une CAN.

Son œuvre, « Pascal Sawadogo et le football féminin : un amour incommensurable » avait battu des records de vue et de commentaires sur la page Facebook du journal. Ainsi, nous sommes d’avis avec ce passage de l’oraison funèbre : « Ton départ constitue donc une grosse perte pour nous ».

Bérenger Ilboudo repose désormais au cimetière route de Saponé.

Et encore plus pour ses proches et surtout son épouse et sa fille Misha. Adieu Bérenger.

Sié Simplice HIEN


Témoignages

Assétou Badoh, Directrice générale des Editions Sidwaya : « Bérenger, c’est la passion et la combativité »

« Nous perdons un collègue, un frère. Bérenger pour moi, c’est la passion et la combativité. La passion du sport qu’il a aimé, pratique, écrit. La combativité car il s’est battu contre un mal, même s’il n’a pas triomphé, il a fait montre de courage et d’abnégation : présent à la rédaction dès que sa santé le lui permettait et écrire ses articles comme il aime le faire. Je retiens de lui cette ardeur et cette bonne volonté face à un corps qui, visiblement, le lâchait progressivement. Nous avons cru qu’il nous reviendrait comme d’habitude après ses crises. Mais hélas ! Nous prions pour le repos de son âme et souhaitons sincères condoléances à sa famille biologique, à sa rédaction et à l’ensemble du personnel des Éditions Sidwaya, au monde du sport et de la presse. Bérenger, que la terre du Burkina Faso te soit légère ».


Raymond Papy Dagba, membre du comité exécutif de la Fédération burkinabè de football : « Nous avons perdu un grand journaliste sportif… »

« Bérenger Ilboudo était un homme bien. J’ai une bonne et longue histoire avec ce monsieur. Ses débuts dans le journalisme sportif ont marqué mes débuts dans le management du football burkinabè au Rail club du Kadiogo. Je me rappelle qu’avec son ami Lassina Sawadogo aujourd’hui journaliste à la télévision nationale, ils voulaient faire le journalisme sportif autrement. Ils m’avaient soumis l’idée d’un journal à l’image de l’Equipe ou France football. Une idée que j’avais trouvée géniale car elle allait faire plaisir au monde du football. C’est un avant-gardiste comme Junior Zongo de Aujourd’hui au Faso qui a marqué la grande histoire de l’apparition du journal sportif au Burkina Faso. Nous sommes restés amis. Il n’y a pas longtemps il était chez moi. Je lui disais que ça me ferait plaisir qu’il m’accompagne à une compétition de jeunes. Il était content et il rigolait quand bien même il savait que sa santé ne lui permettait pas de voyager. C’est un grand journaliste sportif que nous avons perdu, un homme de grand cœur. Que Dieu dans sa miséricorde le gratifie et lui accorde un accueil dans son royaume. Mon frère, repose en paix ».


Christelle Dabré/ Paré, journaliste sportif, membre de l’AJSB : « Malgré sa maladie, il participait aux activités de l’AJSB » 


« Bérenger Ilboudo était quelqu’un que j’affectionnais beaucoup. Il était une personne qui était volontaire, déterminée et aimait ce qu’il faisait. C’est surtout ce que je retiens de lui parce que malgré sa maladie, il participait aux activités de l’AJSB. Je me rappelle que l’année passée à la super coupe AJSB à Banfora, il a tenu à faire le déplacement. C’est dire comment il va au bout de ses engagements ».


Guillaume Doulkom, promotionnaire de Bérenger Ilboudo : « Il était très aimable et serviable »

« On s’est rencontré au Collège protestant de la 6e jusqu’en 3e. Je retiens de lui un monsieur qui avait toujours le sourire, très aimable, serviable et quelqu’un de serein dans ce qu’il faisait.

Il aimait le sport. Un excellent gardien de but de l’équipe, des minimes jusqu’aux juniors du Collège protestant. Il a amené le Collège protestant en finale dans les compétitions à plusieurs reprises. Tous ceux qui étaient au Protestant pendant cette période, il n’y a personne qui ne connaisse pas Bérenger.

Je retiens de lui ces images-là. Depuis le Collège protestant, on ne s’est plus revu si ce n’est hier dans les réseaux sociaux que j’ai appris sa disparition. Je me suis fait le devoir de venir assister à son enterrement. Je souhaite que le Seigneur reçoive son âme au ciel. Je prie pour sa famille. J’ai vu son épouse et sa famille et je suis vraiment très touché ».


Amidou Zagré, un membre de la famille : « Il est parti très tôt… »

« Je retiens beaucoup de choses de lui parce que j’ai vécu avec lui pendant une partie de son secondaire.

Je l’ai connu en tant qu’élève, petit frère, en tant que co-chambrier chez moi quand j’étais jeune enseignant. Je retiens de lui, quelqu’un qui est riant, affable, qui voyait beaucoup sa famille.

Sa famille comptait beaucoup pour lui, notamment sa femme et sa fille. Ce que je garde de lui c’est qu’il est parti très tôt. Il n’y a pas d’âge pour mourir mais quand on voit quelqu’un partir à 50 ans, on peut dire qu’il est parti à la fleur de l’âge. Parce que c’est en ce moment qu’on concrétise la plupart de ses projets. Mais tout ce que Dieu fait est bon.

Autant nous l’avons aimé, autant le Seigneur l’a aimé pour l’emmener à ses côtés et qu’il repose en paix. Le réconfort qu’on a, c’est la présence des collègues, des confrères et des amis. Ça réconforte beaucoup la famille Ilboudo qui ne se sent pas seule. Nous avons foi que leur présence à nos côtés sera un très grand réconfort ».


Philippe Tougma (Conseiller aux Editions Sidwaya) : « Il avait une plume alerte »

« J’ai connu Bérenger courtois et respectueux. Je l’ai souvent lu avec beaucoup de plaisir parce qu’il avait une plume alerte. Quand tu lisais Bérenger,tu apprenais toujours quelque chose. Aussi, pour mieux le comprendre, il te fallait parfois un dictionnaire à côté. C’est vrai que c’est le destin de nous tous, mais franchement, c’est vraiment dommage qu’une telle plume soit partie très tôt. Je souhaite qu’il trouve le repos éternel et que vous autres qui êtes ses confrères, vous teniez la plume et que vous le rendiez hommage. Courage à tout le monde ».


Salif Guigma (Vice-président de l’AJSB) : « Bérenger laisse derrière lui un grand vide »

« C’est toujours des moments très difficiles et très douloureux d’être amené à accompagner un proche à sa dernière demeure. Bérenger laisse derrière lui un grand vide.

Personnellement, nous étions très proches. Nos familles sont également proches. Vous n’imaginez pas les choses que nous avons partagées ensemble.

Que ce soit dans le domaine amical, de la vie de confrère ou celle associative, nous avons cheminé ensemble et partagé beaucoup de choses. Que son âme repose en paix ».


Mahamadi Tiégna (Ancien DG des Editions Sidwaya) : « Il est l’une des plus belles plumes de Sidwaya »

« Bérenger c’est quelqu’un qui s’est battu. On savait que la maladie le tenait. Quand on lui avait demandé de se ménager, il avait décidé personnellement de continuer à animer une rubrique dans le Sidwaya Sport et à le faire très bien.

Je pense que c’est l’une des plus belles plumes de Sidwaya et de Sidwaya Sport en particulier. Comme on le dit, ce qui plait aux hommes plait aussi au Tout-puissant.

Nous partageons la douleur de sa famille biologique et celle professionnelle. Qu’il repose en paix. Bon courage à ses collègues de la cellule sport des Editions Sidwaya. C’était une belle équipe. Une des rares équipes qui partage tout ensemble jusqu’au déjeuner.

Je l’ai constaté. J’espère que cet esprit va se perpétuer. Et ce serait la meilleure façon de lui rendre hommage ».


Gustave Taro (Chef de service sport RTB/Radio) : « Bérenger, un homme affable, très serviable et toujours disponible »

« Il était un homme affable, très serviable et toujours disponible. Nous nous sommes connus avant qu’il ne vienne à Sidwaya. Il était à l’Observateur Paalga.

Nous avons eu des opportunités de travailler ensemble. Et une fois à Sidwaya avec Michel Ouédraogo, ancien DG de la » maison commune », celui-la même qui a facilité l’intégration d’un certain nombre de jeunes.

Cette intégration de Bérenger lui a permis de se bonifier en termes de journalisme. C’est une perte énorme pour Sidwaya, l’ensemble du monde sportif et tout naturellement sa famille biologique.

Il serait heureux de là où il est si on arrive à perpétuer sa valeur essentielle qui est celle du service bien fait, de la rigueur absolue et du don de soi. C’est ce que nous retenons de Bérenger qui, malheureusement, nous quitte prématurément parce qu’on avait toujours espoir que ce mal qui le rongeait depuis tout ce temps, il allait finir par le vaincre.

Mais hélas ! C’est vraiment dommage. Puisse son âme reposer en paix ».

Propos recueillis par

Ollo A. C. HIEN

Achille OUEDRAOGO

et Adama SALEMBERE

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