Dans un combat palpitant, Eloi Zerbo (droite) est venu à bout de son adversaire, Romaric Kawané.

La Fédération burkinabè de lutte a organisé, du 21 au 23 avril 2023, à la place Wara-Wara de Bobo-Dioulasso, la 30e édition du championnat national de lutte traditionnelle. Cette édition a vu le sacre de Eloi Zerbo pour la 4e fois au détriment de Romaric Kawané.

Eloi Zerbo dit « le Python » récupère sa couronne de roi des arènes perdue en 2022. C’est l’information majeure de cette 30e édition du championnat national de lutte traditionnelle organisée du 21 au 23 avril 2023 à Bobo-Dioulasso. Pour la 4e fois, « le Python » est sacré champion de la lutte traditionnelle au Burkina Faso à la suite d’un combat palpitant qui l’a opposé à un autre ténor des arènes, Kawané Romaric dit « le Buffle ».

A l’entame de ce combat tant attendu par le nombreux public de la place Wara-Wara, « le Python » affiche ses ambitions et pousse par deux fois Romaric Kawané à deux fautes. A force d’insister et d’acculer son adversaire, Eloi Zerbo, dans les ultimes secondes de la première partie des deux fois 5 minutes de cette finale du championnat national, finit par mettre à terre « le Buffle ».

Il devient ainsi le roi des arènes, version 2023 et remporte le chèque d’un million F CFA mis en jeu. « C’est mon dernier championnat. Après quatre couronnes, je vais laisser la place aux plus jeunes », a laissé entendre le champion 2023. Ses derniers combats, le nouveau champion de la lutte traditionnelle entend les livrer à la SNC Bobo 2023 avant de quitter définitivement les arènes. Le vice-champion, Romaric Kawané qui ne s’en revenait pas de sa défaite, s’est contenté d’un chèque de 300 000 F CFA.

Chez les dames, c’est Emelie Tassembedo qui s’adjuge la couronne de la reine des arènes à cette 30e édition du championnat national de lutte traditionnelle. Elle est repartie avec un chèque d’un million F CFA. Dans la compétition par équipe, la province du Boulkiemdé (Koudougou), pour la première fois, s’est hissée sur la plus haute marche chez les dames, suivie respectivement du Nayala (Toma) et du Kadiogo (Ouagadougou). En récompense, les lutteuses du Boulkiemdé, en plus du trophée et l’enveloppe de la victoire de 300 000 F CFA, ont reçu 4 médailles d’or.

Le Nayala regagne sa base avec 4 médailles en argent et une enveloppe financière de 150 000 F CFA pour sa 2e place. Arrivées 3e, les filles du Kadiogo se contentent de 4 médailles en bronze et d’une enveloppe de 100 000 F CFA. Chez les hommes, la province du Nayala arrache la première place au détriment du Kadiogo et du Sanguié (Réo). Pour ce sacre en équipe, le Nayala encaisse 500 000 F CFA, 6 médailles en or et le trophée du vainqueur. Le Kadiogo reçoit 6 médailles en argent et 250 000 F CFA contre 6 médailles de bronze et 100 000 F CFA pour le 3e rang revenu à la province du Sanguié.

Jadis, un moyen de défense pratiqué dans les villages, au sein des communautés et dans les quartiers, la lutte traditionnelle s’est aujourd’hui modernisée et fait l’objet de compétition pilotée par la Fédération nationale de lutte au Burkina Faso comme dans bien d’autres pays de la sous-région. Pour mémoire, la 30e édition s’est tenue sous le signe de la résilience des acteurs de cette discipline dans un contexte d’insécurité. La fédération a pu réuni 96 lutteurs sur la même arène venus de toutes les provinces du pays.

Kamélé FAYAMA

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