Avec 8 athlètes dont 3 invités à Paris pour les 33e Jeux Olympiques, la délégation burkinabè a regagné le bercail sans rien dans la besace. Cependant, force est de reconnaitre que ces ambassadeurs du Burkina se sont battus avec leurs armes, même si au final ils ne rapporteront pas, comme à Tokyo 2020, une médaille olympique.

Parti avec l’ambition de décrocher la médaille d’or aux JO de Paris, Hugues Fabrice Zango n’a pu réaliser son rêve. Les adversaires du champion du monde 2024 ont été meilleurs que lui en finale du triple saut, le vendredi 9 août dernier. Le champion du monde n’a donc pas pu faire mieux qu’il y a trois ans, lors des JO de Tokyo où il avait obtenu la médaille de bronze. Même si ses adversaires avaient réalisé de meilleures performances que lui cette saison, l’athlète s’attendait pourtant à franchir la ligne de 18 m, au regard de sa préparation. Mais à son premier essai, sur la piste encore humide du Stade de France après une averse survenue en fin de journée, Hugues Fabrice Zango ne réalisera qu’un saut de 17,43m. Une distance pas ridicule, mais en-deçà de ses capacités maximales et inférieures aux performances de ses concurrents du jour. Les trois sauts suivants du Burkinabè n’ont pas été plus concluants, alors qu’il avait cinq triples sauteurs devant lui au classement. Sa cinquième tentative a été son meilleur saut, avec 17,50 m. Mais un bond insuffisant pour lui permettre d’obtenir une place sur le podium. A 31 ans, le champion du monde en titre n’aura certainement plus l’occasion d’offrir la médaille d’or au Burkina Faso. Toutefois, il reste le meilleur triple sauteur du continent. C’est le premier Africain à avoir obtenu une médaille olympique en triple saut. Il est en outre, champion du monde en 2023, champion du monde en salle en 2024 et double champion d’Afrique, en 2018 et 2022. Il détient le record d’Afrique du triple saut avec 18,07 m depuis le 16 janvier 2021 à Aubière en France, devenant ainsi le premier homme à sauter au-delà des 18 mètres en salle.

Faycal Sawadogo éliminé aux portes de la demi-finale

Même objectif et même sentence pour Marthe Yasmine Koala. Elle, son rêve s’est brisé le 8 août lors de la finale du saut en longueur féminin disputé au stade de France. L’athlète burkinabè, lors de son premier essai, a réalisé un bond de 6,61m, puis 6,51m au second et 6,46m à sa troisième tentative. Une grosse déception se lisait sur le visage de Marthe Koala à l’issue de cet essai, puisqu’occupant à ce moment la 9e place du concours, seules les 8 premières des 12 candidates devaient poursuivre la compétition avec trois autres tentatives. Sa finale s’est ainsi arrêtée à trois essais et une performance à 6,61m, très en deçà de de son record personnel (6,94) réalisé en août dernier lors des Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Le moins que l’on puisse dire est que la marche était haute pour la native de Bobo-Dioulasso lors de cette finale du saut en longueur féminin. Le concours a été très disputé avec des concurrentes d’un niveau très élevé que sont la médaillée d’or, l’Américaine Tara Davis-Woodhall (7,10m), l’Allemande Malaika Mihambo (6,98m) et Jasmine Moore (6,96). Plutôt dans la journée du 8 août, une autre chance de médaille olympique pour le Burkina Faso s’était envolée avec le taekwondo-in Ibrahim Maïga. Dans la catégorie des -68 kg, Maïga devait tutoyer le Turc Hakan Recber. Dans ce combat, il n’y a pas eu de round d’observation.

Les deux protagonistes sont allés très vite au charbon. Dans ce duel acharné, le taekwondo-in burkinabè de 25 ans s’est battu courageusement. Il a même manqué de peu de renverser son adversaire. Mais, avant le « first » round, le Turc, apparemment plus expérimenté et sentant le danger, a monté d’un cran son niveau. Et c’est fort logiquement qu’il a dominé le Burkinabè durant cette première partie 11-4. Ibrahim Maïga a par la suite tenté le tout pour le tout pour sans parvenir à revenir au niveau de son adversaire et espérer par la suite le dépasser. Dans cette discipline, l’espoir du Burkina se reposait sur Fayçal Sawadogo dans les -80 kg. Là-bas aussi, le suspens a trainé jusqu’à la porte des demi-finales. Qualifié pour les quarts de finale après avoir mis hors course le Serbe Stefan Takov lors d’un duel intense, s’imposant par des scores serrés de 6-4 et 10-7, Fayçal a été stoppé au pied du podium par le 2e mondial, l’Américain Carl Nicholas. Non sans avoir essayé. En effet, après avoir dominé pratiquement plus de la moitié du 1er round, il a été rattrapé et battu sur le score de 7 à 5. Malheureusement, il entame mal le 2e round et est battu d’une courte tête 10-9. Ce qui a permis à son adversaire de dessiner sa victoire après 2 rounds. Tout compte fait, le Burkina Faso sort bredouille de ces 33e Olympiades de Paris, mais ses représentants n’ont pas démérité car, à ces jeux, s’y affronte la crème des sportifs du monde.

Yves OUEDRAOGO

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