Suspension des évaluations scolaires : le cri du cœur des délégués des lycées et collèges

Les délégués généraux des lycées et collèges de la ville de Ouagadougou étaient face à la presse pour, une fois de plus, dénoncer la prise en « otage » de l’école burkinabè par le gouvernement et les syndicats de l’éducation. C’était le jeudi 2 mai 2019, au lycée professionnel régional du Centre à Ouagadougou.

Les délégués généraux des établissements d’enseignement technique, professionnel et général de Ouagadougou sont mécontents du gouvernement et de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE). En effet, depuis le début de la crise en 2017, ces deux acteurs n’ont cessé de compromettre l’éducation nationale et par-delà l’avenir des élèves, selon le porte-parole des délégués, Aristide Ilboudo. Afin d’exprimer leur ras-le- bol et d’apporter leur soutien à la résolution du problème, les respon-sables des élèves du public et du privé ont animé une conférence de presse sur la situation de leurs études dans ce contexte de grève. Le 30 janvier dernier, une rencontre avec le ministre en charge de l’éducation nationale avait porté ses fruits et permis la reprise des cours. Cependant, les élèves ont déploré ce qu’ils ont appelé le « jeu » entre le gouvernement et les syndicats. Car, ont-ils dit, quelques mois après, ceux-ci remontent au créneau avec la suspension des évaluations et un sit-in à compter du 2 mai de 7h à 11h dans les établissements.

Au sortir de la conférence de presse, le piquet de grève des enseignants était effectif au niveau du lycée technique professionnel régional du Centre.
Pour M. Traoré Adama, enseignant au sein dudit établissement, l’assemblée générale de la CNSE, tenue le vendredi 26 avril dernier a décidé de la suspension des évaluations et un sit-in à compter du 2 mai. Les délégués ont dénoncé le fait que certains enseignants continuent les cours dans les établissements privés au détriment du public.
Sur la question, M. Traoré a dit : «tout dépend de l’engagement syndical, de la conviction et de la détermination de tout un chacun». Et aux délégués de rétorquer: « il n’y a pas deux systèmes éducatifs au Burkina Faso. Soit tout le monde a cours, soit personne n’a cours ».

C’était l’occasion pour les élèves de peindre un tableau sombre de la crise avec un taux de redoublement en hausse et le rendement scolaire en régression depuis 2017. Selon Aristide Ilboudo, seule l’union des élèves permettra une résolution rapide de la situation et d’inviter les autres établissements privés à rejoindre le mouvement pour une réponse globale. Les responsables des élèves entrevoient rencontrer les protagonistes pour mieux comprendre et envisager des actions. Néanmoins, ils ont invité les deux parties au dialogue afin de sauver ce qui reste de l’école burkinabè.

Arnaud Fidèle YAMEOGO
(Stagiaire)

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