Triomphe de la transparence

Peint en rouge par certaines chancelleries et placé sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) depuis février 2021, le Burkina Faso s’est vu retiré de cette liste, vendredi 24 octobre 2025. Ce retrait n’est pas le fruit du hasard. Il résulte d’un engagement méthodique et collectif, sous l’impulsion du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. C’est l’aboutissement d’actes concrets posés par le gouvernement et les institutions de contrôle. En effet, la décision fait suite à un engagement politique de haut niveau pris par le pays pour renforcer son régime de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le Financement du terrorisme (LBC/FT).

En juin 2025, le GAFI estimait déjà que le Burkina Faso a largement achevé son plan d’actions, justifiant une évaluation sur place pour confirmer que les réformes sont mises en œuvre. Ce qui a permis d’établir le constat selon lequel le pays des Hommes intègres a procédé à des réformes clés, notamment en adoptant des mécanismes de suivi des actions de sa Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en recherchant l’entraide judiciaire et d’autres formes de coopération internationale, en renforçant les capacités des autorités de contrôle et des acteurs judiciaires et en opérationnalisant le pôle judiciaire antiterroriste et les pôles Economiques et financiers (ECOFI).

Comme l’a souligné le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, « la sortie de la liste grise est une bataille gagnée, mais il faut maintenir le cap ». C’est dire que cette reconnaissance internationale est le point de départ d’un nouveau cycle d’exigences et de vigilance portée par une gouvernance rigoureuse et des réformes courageuses.

C’est dans ce sens que la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) s’est affirmée comme un pilier central de ce dispositif. Grâce à son action renforcée, la traçabilité des flux financiers s’est nettement améliorée et les institutions financières ont gagné en crédibilité. A ces efforts s’ajoutent des mesures de régulation comme l’obligation d’identifier toutes les puces téléphoniques, un pas décisif vers la lutte contre l’anonymat dans les transactions financières. Cet assainissement du secteur de la communication et des échanges numériques vient consolider la volonté de transparence exprimée par les autorités.

Ce succès est aussi celui d’un peuple uni et résolument engagé. A travers le Fonds de soutien patriotique (FSP), les Burkinabè de l’intérieur comme de la diaspora démontrent chaque jour leur attachement à la Nation et leur confiance envers leurs dirigeants. Cette solidarité nationale est la preuve que la reconstruction du Burkina Faso repose sur la responsabilité partagée et la foi en un avenir commun.

Sur le plan sécuritaire, 72 % du territoire national ont été reconquis grâce à la détermination des Forces combattantes et la mobilisation du peuple tout entier. Cela témoigne du retour progressif de l’Etat dans ses prérogatives régaliennes et de la restauration de la confiance entre le pouvoir public et les citoyens.

La sortie de la liste grise du GAFI confirme que le Burkina Faso est sur la voie d’une gouvernance vertueuse et conforme aux standards internationaux. Mais cette victoire impose aussi une responsabilité nouvelle : celle d’une veille permanente.
Le ministre Nacanabo l’a rappelé : un nouveau plan d’actions national sera élaboré pour consolider les acquis, renforcer les capacités des acteurs et prévenir tout risque de retour sur la liste. Le gouvernement entend bâtir un système financier robuste, durable et exemplaire, garantissant la stabilité et la transparence nécessaires à l’investissement et au développement.

En attendant, le peuple burkinabè peut être fier. Fier de son gouvernement, de ses institutions et de sa capacité à tenir dignement tête à l’adversité. Fier surtout d’avoir prouvé que la souveraineté économique n’est pas une utopie, mais une construction patiente et collective. Le chemin reste certes long, mais la direction d’un Burkina Faso maître de son destin, transparent dans sa gestion, et invincible dans son unité est tracée.

Par Assetou BADOH

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