Une image vaut mille « maux » !

Le bruit court que la fameuse téléréalité dénommée « Bachelor » a été interdite de diffusion au Burkina Faso. Dire que c’est une bonne chose est un pléonasme qui crève les yeux de la pudeur. Comment peut-on créer une émission dans laquelle, la femme est traitée comme un appât d’hameçon de désir, jeté dans le regard vicié de l’innocence coupable ? A quoi sert un programme télévisuel qui considère la femme comme une flamme à assoupir, comme un vulgaire objet de plaisir jeté en pâture à une meute de mâles en mal de moral ? A quoi bon la traiter de femme fatale, alors qu’elle n’est en réalité qu’une banale charpente vénale vendue et achetée à vil prix ? Parfois on se demande quel est le but recherché par ses pervers promoteurs de la luxure. A quelle fin montrent-ils la femme sous l’angle de la séduction et de la consommation ?

Nos contenus médiatiques ou cinématographiques ne montrent pour la plupart du temps, la femme que dans la posture de monture à l’état de nature. En fait, ce n’est pas l’intérêt moral ou social de ces images qui préoccupe les « braconniers de femmes ». C’est l’euphorie ou la frénésie qui s’en suit qui est plus importante, c’est le buzz qui les anime. Et le buzz n’est rien d’autre que la bêtise universelle des zouaves pour zéro. Et dire qu’il y a des associations de défenses de droit des femmes qui suivent parfois le merdier sans voir la faille merdique qui rend le spectacle hérétique ! Et dire qu’il y a des ministères en charge de la femme qui regarde les femmes se réduire en de charmantes « femelles » d’un genre en extinction par bouquets satellitaires interposés. Malheureusement, devant nos télévisions, ce sont des femmes qui nous barrent la vue en cachant l’écran à l’heure de Bachelor. N’importe quoi !

Il semble qu’une image vaut mille mots, mais ne vaut-elle pas aussi mille maux ? Aujourd’hui, il y a des chaines de télévision cotées ou réputées qui ne diffusent que des artistes pervers sur leur playlist. Elles ne diffusent que des images de clip sans slip qui flippent. On montrera des « ustensiles » de femmes qui s’entrechoquent pour créer des « séismes cardiaques » aux maniaques de la chair affaiblie. Ces chaines sont connues et prisées de presque tous. Parfois, on se pressent à zapper pour épargner le neuf regard hagard du fiston profane qui s’égarent. Nos enfants regardent la nudité de leur mère à la télé ! Nos enfants apprennent à parler avec des mots de poubelles exhumés à plein écran avec les images qui collent au ramage de dommages. On apprendra à embrasser son frère ou sa sœur en regardant les télénovelas qui lassent et enlacent l’esprit des salaces petites gens. On apprendra à raccrocher au nez sa mère parce qu’on l’a déjà vu dans ces films. On claquera la porte à son père, parce qu’on l’a « Kiffé ça » à la télé dans une novelas.

On réapprendra à tomber amoureux de la femme de son propre fils ou à flirter avec la mère de sa femme, parce que, c’est déjà fait et consommé dans un des épisodes de l’exode moral vers la terre compromise. Dans ses films prisés par bon nombre de Burkinabè et d’Africains, on peut trébucher par amour et même tomber amoureux de sa sœur, faire l’amour avec elle par erreur et s’entêter à se tromper avec zèle dans le cercle vicieux de l’erreur fatale. On peut mourir de chagrin ou d’amour pour le prélat qui succombe au pied de la croix du Christ qui crie à l’abandon. Il faut vite arrêter toutes ces chaînes qui font tomber l’inconnue passante dans les bras du charmant Casanova, tombeur de femmes en série et glouton coureur de jupon au palmarès de python.

L’image de la femme se dégrade de jour en jour et d’année en année l’héritage d’intimité de nos mères s’effrite sous le vent d’une permissivité sans nom. Le phénomène est si criard et même criant que de nos jours la nudité a fini par être un banal tableau qui se laisse « mater » dans les rues écarquillées. Des artistes, même burkinabè sont touchées par le mal et des femmes « intègres » se désintègrent en morceaux sur des sonorités parfois nulles mais agréables à voir parce que riches en « ingrédients » du bas-ventre. C’est pourquoi, il y en a qui réfléchissent déjà en prison pour avoir concocté de la ratatouille qui mouille le regard, parce que un peu trop pimenté pour rincer nos yeux. Nous ne regardons plus la télévision. C’est la télévision qui regarde nos éblouissements. Nous avons détourné sa saine vision et mission sociale en lui donnant le droit de nous déverser ce que nous sommes réellement : de tristes personnages aux cerveaux éblouis par des écrans d’illusions suicidaires, culturellement, intellectuellement et socialement sans valeurs !

Clément ZONGO
clmentzongo@yaho.fr

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