Une véritable bouffée d’oxygène

Le mercredi 13 mars 2024, le Conseil des ministres a décidé d’une nouvelle tarification des examens de scanners, d’IRM (Imagerie par résonance magnétique) et d’actes d’hémodialyse dans les hôpitaux publics. En effet, à partir de fin avril, les coûts des examens de scanners passeront de 50 000 F CFA à 25 000 F CFA soit une réduction de 50% quel que soit la localisation et la technique. Pour les examens d’IRM, la tarification passe de 100 000 à 40 000 F CFA soit une réduction de 60%. A cela s’ajoutent la baisse du coût de la séance de dialyse qui passe de 15 000 à 2 500 F CFA et la suppression de la caution de 500 000 F CFA pour la prise en charge des malades souffrant de l’insuffisance rénale.

Consensus, voire plus, unanimité au sein de l’opinion nationale : cette mesure est salvatrice ! Le professeur Albert Ouédraogo, président de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR), est allé plus loin, le 14 mars dernier, lors d’une conférence publique en lien avec la commémoration de la Journée mondiale du rein, le lendemain de la décision. Pour lui, il s’agit d’une décision historique traduisant une volonté d’être à l’écoute des populations, eu égard au contexte, de gagner la bataille de la paix face aux terroristes. Si comme le chante Black So man, « le meilleur messager d’une prison est bien un prisonnier », le meilleur ambassadeur des souffrants de cette maladie, est avant tout un malade et le président de l’ABUDIR, Albert Ouédraogo, l’a si bien campé quand il affirme que « ce que le gouvernement vient de faire est hautement salutaire …, surtout quand on le met dans un contexte d’insécurité, où la priorité des priorités est l’achat des armes pour pouvoir lutter contre cette horde barbare qui attaque notre pays ».

De toute évidence, il s’agit d’un sacrifice. Pour un gouvernement attaché aux valeurs de paix, de sécurité pour sa population, cela entre en droite ligne d’une vision affichée et qui se déroule en fonction des résultats engrangés dans certains secteurs pour offrir l’égalité de chance à toutes les filles et tous les fils du pays. A coup sûr, cette volonté exprimée apporte une bouffée d’oxygène aux malades du Burkina qui retiendront donc cette date comme une victoire pour tous ceux qui sont affectés ou infectés par cette pathologie. Cette décision vient comme une dose d’espoir pour les malades. Non pas que l’Etat décrètera la gratuité, mais qu’il travaille inlassablement à rapprocher l’hôpital des malades avec les technologies adaptées. Tout récemment, l’acquisition et la mise en service des IRM et Scanners dans plusieurs hôpitaux et l’inauguration du centre de dialyse à Tenkodogo en sont la preuve. Cela donne également un espoir à tous ceux qui souffrent dans leur corps d’une quelconque maladie de voir un jour l’Etat les soulager en influant sur les coûts des soins. Ce ne sera pas de toutes les façons une première. Sur la dengue qui se manifestait, l’Etat avait pris une mesure saluée par tous pour l’effet induit, en décidant de la gratuité du dépistage. Cette décision longtemps attendue, peut-être prise dans ces proportions.

Au Burkina, la journée internationale des reins revêtira désormais un cachet tout particulier, celui de la possibilité de bien de malades qui n’osaient pas penser un seul instant à aller dans les officines de soins de s’y rendre en toute sérénité. Et pour cause, même pour les privilégiés, débourser 500 000 F CFA avant toute consultation, n’était pas gagné d’avance, a fortiori ces Burkinabè qui, au quotidien, sont à la bêche pour trouver la pitance. En amont, cette décision vient comme pour couronner une vision, celle de doter les grands centres hospitaliers de plateaux techniques de dernière génération afin de mieux faire face aux besoins des populations. En tout cas, tout semble le dire, avec la sécurité, la santé et l’agriculture, de grands pas sont en train de se dessiner. La balle est désormais dans le camp de l’administration hospitalière à qui revient la responsabilité d’entretenir ces équipements et une programmation efficiente afin que les malades puissent véritablement bénéficier de cette mesure.

Assétou BADOH

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