Viim T4, la première marque burkinabè de téléphone portable

Au 5e Salon des banques et des petites et moyennes entreprises de l’UEMOA, le stand de Abas Zangré du Burkina Faso a été l’une des attractions de la foire des PME. La raison, il y expose Viim, une marque burkinabè de téléphone portable.

S’il est des Burkinabè ingénieux, Abas Zangré en fait partie. En effet, il est le concepteur du téléphone Viim (la vie en mooré), la première marque de téléphone portable conçue par des Burkinabè. La marque Viim comporte plusieurs séries : la T4, la T4 Plus, la K1. Toutes ces séries prennent deux cartes Sim, ont une place pour la carte mémoire, une radio sans fil et une torche incorporées, avec une communication très fluide et une très grande autonomie pour la batterie (3 jours pour le T4 et la T4 plus, et une semaine pour le K1), relate M. Zangré. A ces séries, s’ajoute la version Smartphone. Avec un écran rigide, le Smartphone Viim a la particularité de résister à l’eau et aux chocs ; avec une batterie de 5 mille mini ampères, pouvant faire trois jours même étant connecté 24h/24h, explique le concepteur.
Si pour le moment, le montage des téléphones Viim se fait en Chine, toute la conception des logiciels et le design est l’œuvre d’ingénieurs et de designers burkinabè. « Avec les téléphones Viim, c’est nous qui définissons les caractéristiques, qui disons ce que nous voulons que le téléphone soit, en tenant compte de nos réalités locales», explique-t-il. Par exemple, la sonnerie par défaut est l’hymne national burkinabè et le clavier est aux couleurs du drapeau national, signe de notre patriotisme, lâche fièrement l’enfant de Dapélogo.
Mis sur le marché en fin 2017, le premier portable de conception burkinabè est apprécié des usagers pour la fluidité et la clarté dans la communication. Le retour négatif est lié à la durée de la batterie, ce qui a amené l’avènement de la série K1 dont la batterie fait une semaine.
Sur le marché, Viim se vend bien, foi de Abas Zangré, même en provinces. Et pour mieux pénétrer le marché, le promoteur de la marque veut faire des sociétés de téléphonie mobile ses ambassadeurs. Déjà, il a le soutien de l’ONATEL qui lui a passé une commande de 50 mille téléphones Viim.
Abas et sa bande d’ingénieurs ne veulent pas rester en si bon chemin. « Pour nos futurs téléphones, nous sommes en train de développer des logiciels pour intégrer nos langues nationales, de sorte que l’utilisateur ait la possibilité de choisir entre le mooré, le dioula ou le fulfudé comme il a la possibilité pour le français et l’anglais », confie-t-il. Les futurs développements de la marque Viim prendront également en compte les aveugles. «Nous envisageons intégrer des logiciels audio pour permettre à l’aveugle de se retrouver. Lorsqu’il reçoit un message, qu’il puisse l’écouter ; quand il appuie une touche, qu’il l’identifie», relate l’homme à la silhouette mince. Mais le plus grand rêve, c’est de voir l’usine de montage de sa marque, puis celle de fabrication s’installer un jour au pays des Hommes intègres. Ce qui contribuera à réduire le taux de chômage et aussi de stimuler la recherche dans ce domaine. Pour y arriver, ce jeune entrepreneur a besoin du soutien des pouvoirs publics et économiques.
En attendant la conquête du marché national, celui de la région fait partie de la stratégie commerciale. Sa présence au 5e Salon des banques et des PME s’inscrit dans cette logique. L’objectif pour lui, c’est de chercher des représentants dans d’autres pays frères de l’UEMOA mais aussi des banques qui vont aussi l’accompagner avec des financements.
Les séries T4, T4 plus, et K1 s’obtiennent sur le concepteur à 7000 F CFA, et le Smartphone à 80000 F CFA l’unité.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
(Depuis Korhogo, RCI)

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