La communauté d’action pour la promotion en santé sexuelle et reproductive (CAPSSR-BF) intensifie la lutte contre les violences basées sur le genre(VBG). Pour ce faire, elle a organisé une rencontre d’échange le 21 mars 2024 à Ouagadougou, au profit des membres du Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) dans le cadre des rendez-vous trimestriels dénommés « les rendez vous du REMAPSEN » .
Plus de quinze journalistes ont pris part de à une rencontre d’échange organisé par la communauté d’action pour la promotion en santé sexuelle et reproductive (CAPSSR) « sur les difficultés d’accès aux soins des survivantes de violences basées sur le genre (VBG) ». Les VBG deviennent très récurrentes surtout dans les zones à forte défi sécuritaire. La CAPSSR-BF veut par cette rencontre mettre à contribution les membres du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement dans la lutte contre les (VBG).
Selon le rapport de l’étude de février 2023 du Cluster VBG des acteurs communautaires, les données provenant de 11 régions du pays font état de 348 cas déclarés de VBG pris en charge. Et la localité de Barsalogho, à elle seule, a enregistré douze cas de viols sur un seul site en deux mois, selon une l’étude « survivantes et héroïne» réalisé par Oxfam en 2020. Les violences c’est aussi pendant les déplacements que sur les sites d’accueil.
Pour madame Habibou Kabré, juriste et consultante, la violence basée sur le genre est une négation des droits humains. « Avec la crise sécuritaire, les populations des villes et des villages subissent trop de violences, surtout sur les sites d’accueils des personnes déplacées internes » a expliqué madame Kabré. Elle affirme que, les victimes des violences basées sur le genre sont pour la plupart des femmes et des enfants.
Il existe plusieurs types violences qui nécessite une prise en charge.
« Des violences physiques, morales, psychologiques, émotionnelles. Aussi des violences liées à des pratiques coutumières ou religieuses. Il y a aussi des violences économiques et patrimoniales », a-t-elle énuméré.
Cependant il existe des difficultés liées à la prise en charge.
« Un acte commis dans le cadre d’un VBG constitue une infraction, que par principe la personne présumée coupable doit être poursuivie . Mais il arrive que les victimes de VBG renoncent à la poursuite ou refusent que la loi soit appliquée à l’accusé. Cela constitue une difficulté pour la question de la prise en charge », a expliqué Mme Kabré.
« Pour le cas de ‘’l’inceste’’, les familles refusent souvent d’apporter l’affaire devant les structures chargées des cas de VBG. Souvent d’autres au pire, accusent la victime de provoquer la situation si le présumé coupable est influent. Au niveau sanitaire, le certificat médical non seulement coute cher, mais aussi la victime ne souhaite pas que son problème soit connu de plusieurs personnes », a-t-elle ajouter. Autant de difficultés rencontrées dans la prise en charge des victimes de VBG.
Selon la présidente de la communauté d’action pour la promotion en santé sexuelle et reproductive, Mariam Nonguerma, vu que la thématique des violences basées sur le genre est très préoccupante, il était de bon ton d’organiser cette rencontre pour renforcer l’information et la communication surtout avec l’insécurité grandissante et les gens qui se sont rassemblés sur des aires bien réduites qui a accentué d’avantage les VBG.
Et c’est pour cela, dit-elle, que la CAPSSR a sollicité l’aide des MDM pour parler avec les journalistes qui sont nos relais auprès des communautés. . « Pour y parvenir, il est fondamental de développer et maintenir une synergie d’actions entre tous les intervenants de la prise en charge des cas de violences basées sur le genre et de maintenir une bonne communication », a conclu Mme Nonguerma.
Hubert BADO