Accès d’eau potable et sécurité des systèmes d’information : les députés adoptent à l’unanimité deux projets de loi

Pour le ministre en charge de l’eau, Roger Baro, le PAEP-LF va un tant soit peu atténuer les difficultés d’accès à l’eau potable.

Réunis en séance plénière, le mardi 9 juillet 2024 à Ouagadougou, les députés de l’Assemblée législative de Transition ont adopté deux projets de loi. Le premier est relatif à la ratification de l’accord de prêt pour le financement du Projet d’approvisionnement en eau potable dans les Localités fragiles (PAEP-LF) et le second porte sur la sécurité des systèmes d’information au Burkina Faso.

La fourniture de l’eau potable dans les ménages a toujours été une préoccupation des autorités de la Transition en vue d’assurer une vie saine à la population. Sur un accord de prêt entre le Burkina Faso et la Banque ouest-africaine développement (BOAD), en date du 13 octobre 2023, un montant de plus de 11 milliards F CFA a été alloué pour la mise en œuvre du Projet d’approvisionnement en eau potable dans les Localités fragiles (PAEP-LF).

Le mardi 9 juillet 2024, à Ouagadougou, les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) se sont réunis en séance plénière sous la présidence de Ousmane Bougouma à l’effet de donner leur avis portant autorisation de ratification de cet accord de prêt. A l’issue du débat général, les réponses apportées par le ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’Assainissement, Roger Baro et l’examen des articles y relatifs, les députés ont autorisé le financement pour la réalisation des travaux du projet au bénéfice des populations.

Ce projet dont l’ALT a donné quitus pour sa mise en œuvre, a expliqué le ministre en charge de l’environnement, est une réponse au programme national d’approvisionnement en eau potable et à la crise sécuritaire et humanitaire. Dans les zones d’intervention, ce projet va un tant soit peu atténuer les difficultés d’accès à l’eau potable pour au minimum 174 000 personnes réparties en 144 localités. Exceptées les régions de l’Est et du Sahel, car d’autres initiatives sont en cours de réalisation, la mise en œuvre du projet dans les 11 contrées du pays, a indiqué le ministre, va se traduire par l’exécution de plusieurs infrastructures. Parmi les composantes du projet, le volet réalisation des infrastructures occupe 91% du budget.

« C’est un projet d’investissement. Nous aurons au minimum 50 forages à gros débit, c’est-à-dire supérieur à 5m3/heure d’eau. Cela va permettre de réaliser 10 systèmes d’adduction d’eau potable, 85 mini-adductions d’eau potable et près de 95 châteaux. Ce ne seront pas des systèmes individuels, mais plutôt collectifs. L’une des innovations dans le cadre de ce projet, a relevé le ministre Baro, est le renforcement du centre des métiers de l’eau de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA).

Car, pour lui, lorsque l’on évoque la question des infrastructures en milieu rural, il va falloir prendre en compte le volet maintenance. C’est pourquoi dans ce projet, une formation sera initiée à l’endroit de quelques personnes. Le projet est également considéré comme une opportunité pour renforcer le centre de métier de l’eau de l’ONEA qui deviendra un centre d’excellence pour le renforcement des capacités des acteurs en matière de plomberie et autres métiers. D’une durée de 21 mois, à compter de janvier 2024, a soutenu le premier responsable en charge de l’eau, son département est sur le chemin de faire en sorte que la bataille de l’eau soit une réalité en termes d’accès et de disponibilité.

Protéger les données personnelles

Les députés ont adopté à l’unanimité les deux projets de lois.

Outre l’autorisation de l’accord de prêt pour le financement du PAEP-LF, les députés ont examiné les différents articles du dossier n°096, relatif au projet de loi portant sécurité des systèmes d’information au Burkina Faso. Ils ont en effet exprimé leurs préoccupations à travers des questions liées aux nouvelles avancées dans le domaine du numérique et la protection des systèmes d’information de l’Etat.

A ce titre, la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications éléctroniques, Aminata Zerbo a apporté des éclaircissements sur certains points. Elle a également pris en compte les amandements et les préoccupations des députés. A l’issue de l’adoption de la loi, la ministre a déclaré qu’elle était tant attendue. Au regard du contexte de l’évolution du numérique et la dynamique dans laquelle le gouvernement s’est engagé pour faire du numérique, un lévier de développement économique du pays, à savoir la dématérialisation des procédures administratives, des services sont
dorénavant accessibles en ligne.

Aussi, le gouvernement, a ajouté la ministre en charge de la transition digitale, a mis en ligne des données assez sensibles. « Nous nous exposons d’une certaine manière. Ces services et données sont accessibles aux usagers, mais également à des personnes malveillantes qui voudraient peut-être porté atteinte à notre pays. Elles peuvent attaquer ces services. Il est important pour nous de mettre en place tout ce qu’il faut en terme de dispostifs pour mieux sécuriser notre cyber espace, le système d’information et les actifs numériques », a-t-elle détaillé.

Cette loi adoptée est l’une des pièces maîtresses, pour elle, afin de disposer d’un cadre reglementaire permettant de mieux contrôler, surveiller le cyber espace et d’encadrer tous les exploitants des systèmes d’informations. Avec ladite loi, le département en charge de la transition digitale va pouvoir imposer l’audit périodique des systèmes d’information, mettre une protection spéciale à toutes les infrastructures critiques et encadrer l’importation et la vente d’équipements, de logiciels…« C’est une loi que nous mettons à la disposition de l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information et les autres acteurs de l’écosystème numérique pour pouvoir mieux assurer la protection de notre cyber espace »,
a-t-elle conclu.

 

Oumarou RABO

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