Les espaces verts, au-delà du fait qu’ils participent à l’embellissement de la ville, contribuent à l’amélioration du cadre de vie des populations sur les plans récréatif, sanitaire, éducatif, social, culturel et économique. Malheureusement, la capitale Ouagadougou souffre du manque de ces couverts végétaux parce qu’ils ont été déclassés au profit des édifices publics ou privés.
On serait tenté de dire qu’il n’existe plus d’espaces verts à Ouagadougou, tant ils ont presque tous disparu. Dans un mémoire de maîtrise soutenu par l’étudiant Alfred Jonas Tondé en 1994 sur le «Rôle, l’importance et la gestion des espaces verts dans la ville de Ouagadougou », la capitale comptait 605 espaces verts. On pourrait citer en exemples, le parc urbain Bangr-weoogo, le jardin du Haut-Commissariat, le jardin du 8-Mars, le jardin Yennenga et le jardin Naaba-Koom. Ceux-ci étaient équipés d’infrastructures diverses, à savoir des arbres, des fleurs, des bancs de soupir, de l’éclairage et certains d’entre eux étaient aménagés avec un contrat de gestion.
Même si cette période n’a pas connu une véritable politique de gestion des espaces verts, les velléités de sa mise en œuvre étaient tout de même affichées. Car, les plans de lotissement consacraient une place aux espaces verts. De nos jours, il est difficile de trouver à Ouagadougou, ces infrastructures de distraction ou de repos que sont les jardins publics, les squares, les bosquets … dignes de ce nom. Seuls quelques-uns, notamment le parc urbain Bangr-weoogo, placé sous la gestion de la commune de Ouagadougou depuis 2001, peut être encore appelé espace vert. En effet, ce site écologique a été vite adopté par la population burkinabè et les touristes étrangers. Des dizaines de milliers de visiteurs s’y rendent, chacun avec ses objectifs, mais tous pour profiter des opportunités que leur offre cette forêt urbaine. Que sont devenus nos espaces verts ? Au niveau de la commune de Ouagadougou, c’est un silence radio, malgré les multiples démarches auprès des services compétents de la mairie. La toute première réponse qui vient à l’esprit est que ces lieux ont, pour la plupart, été déclassés par les différentes mairies d’arrondissement pour construire des édifices publics et privés tels les écoles et les services.
L’urbanisation a détruit les espaces verts
En d’autres termes, l’urbanisation, à un moment donné, a contribué à la destruction de ces couverts végétaux pour être remplacés par de nouvelles infrastructures.
Ce qu’il ne faut pas perdre de vue également est que plusieurs espaces verts ont été transformés en des lieux de réjouissance tels que les maquis, bars, restaurants, espaces de célébration de mariage ou des auberges.
Pourtant l’existence de ces endroits de repos ou de distraction reste une nécessité. Non seulement, ils contribuent à la sauvegarde de l’environnement, mais ils offrent aussi une nouvelle physionomie à la ville. Ils assurent aussi l’aération de la ville en évitant une agglutination des concessions. Les espaces verts entrent dans le cadre des infrastructures de loisir et occupent de ce fait une place importante dans l’aménagement urbain. Tout homme, à un moment donné a besoin de repos, de distraction, de loisir. Par conséquent, ces coins de distraction ou de repos dans une certaine mesure, répondent à ce besoin.
Il va falloir que les autorités mettent en place une véritable politique de valorisation des espaces verts au besoin, récupérer certains et réhabiliter d’autres. Car, plus la population est importante dans une zone, plus la densité est forte et moins il y aura d’espaces verts.
Ce handicap pourrait trouver un début de solution avec le cas de la ceinture verte de Ouagadougou, si sa gestion était accompagnée d’une rigueur dans son aménagement. Certes, des campagnes de reboisement y sont organisées chaque année sur le site. Malheureusement, il fait l’objet d’occupations anarchiques. Le site est occupé par endroit par des boutiques, des garages, des édifices religieux, des tombes. A cette allure, on ne parlerait plus de ceinture verte encore moins d’espace vert. Le ministère de l’Environnement du Cadre de vie et du Changement climatique tout comme la commune de Ouagadougou sont interpellés.
Paténéma Oumar
OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com