Deux ans après avoir été portée sur les fonts baptismaux, la Confédération AES a posé des jalons importants pour l’asseoir sur des fondements solides afin de mieux se projeter dans l’avenir en satisfaisant les besoins fondamentaux des populations à la base. Entre la mise en place d’une armée confédérale, l’érection d’un organe législatif commun et la création d’une banque confédérale, les bases infra et superstructurelles ont été posées pour une action efficace et efficiente. Une action dont le but ultime est de réinventer un schéma de développement endogène loin du miroir aux alouettes que constituaient les programmes « prêt-à-porter » des institutions de Bretton Woods. Des programmes anti développement à l’analyse si tant est que plus d’un demi-siècle plus tard, le marasme économique est prégnant dans tous les pays du Sud qui disposent pourtant d’atouts non négligeables pour les permettre de décoller.
C’est que les instituteurs de ces programmes n’ont aucun intérêt à voir leurs élèves se développer, car, cela constitue à terme leur mort programmée. On a vu comment la France se débat pour trouver un budget hypothétique après son dégagement de l’espace AES. L’argent facile fruit de ses rapines est un lointain souvenir ce qui la ramène à sa cruelle réalité. Fraîchement porté à la tête de la Confédération, le président du Faso aura
pour mission principale d’accélérer la cadence avec comme centresd’intérêt l’intégration économique et monétaire de l’espace à travers des projets et programmes communs et la création d’une monnaie propre à l’espace. Difficile de se développer quand on est tenu par les bourses au propre comme au figuré ce qui fait de la question monétaire la mère de toutes les batailles. Une bataille qui sera rude et dure ce que Ibrahim Traoré a fort bien caricaturé en parlant « d’hiver noir. »
Il est en effet évident que l’impérialisme et ses valets relais ne se laisseront pas trucider aussi facilement, ce que les bruits de bottes en provenance de certains pays limitrophes illustrent à souhait. Du reste le général Lecointre avait déjà donné le ton en promettant de frapper le Sahel central au cœur pour réinstaurer l’imperium de la France. Un vœu pieux
a prévenu le président nigérien Abdourahamane Tiani faisant écho à ses homologues malien et burkinabè qui avaient indiqué que le Sahel est prêt pour le combat de l’émancipation véritable. Souveraineté économique et monétaire et défi sécuritaire seront donc au cœur de ce mandat qui commence avec la foi chevillée au corps quand au triomphe des justes si tant est que rien n’arrête une idée qui vient à son temps.
Boubakar SY






