L’hebdomadaire conseil des ministres s’est tenu, le mercredi 15 septembre 2021 à Ouagadougou, sous la présidence du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. L’examen de l’exécution du budget de l’Etat 2021 a largement occupé les débats.
Pour l’exécution du budget de l’Etat 2021, un rapport du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement relève une bonne tenue des dépenses publiques, la préservation des principaux équilibres budgétaires financiers au premier semestre 2021. Toutefois, l’analyse des soldes et des indicateurs de performances souligne que de nombreux défis doivent être relevés pour réaliser les objectifs financiers et budgétaires au deuxième semestre. C’est le constat fait lors du conseil des ministres du mercredi 15 septembre 2021, à Ouagadougou.
« Les recettes mobilisées ont atteint 1069 milliards F CFA au 30 juin passé sur une prévision annuelle de 2131,98 milliards F, soit une réalisation de 49,4%, en nette amélioration de dix points par rapport à l’exercice budgétaire de 2020 qui était à la même période de 39,24%. On note également une hausse des recettes mobilisées de 173,69 milliards F CFA entre 2020 et 2021 », a détaillé le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement,Porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura. Quant aux dépenses, elles se sont élevées à 1346,99 milliards F CFA au premier semestre sur un objectif annuel de 2672,78 milliards F CFA.
Ce qui représente une réalisation de 50,40% contre 44,49% en 2020. Le Porte-parole du gouvernement a indiqué qu’il y a une satisfaction concernant les performances des régies des recettes. A titre d’exemple, la Direction générale des impôts a pu réaliser une performance de 54,43% pour une cible semestrielle de 50,54%, et ce, grâce aux impôts leaders que sont la TVA, l’impôt sur les sociétés et l’IUTS.
Par contre, les autres régies, à savoir la Direction générale des douanes (DGD) et la Direction générale du Trésor (DGT) sont en-deçà de leur cible. « Malgré une hausse en volume de 12,64 milliards F CFA, la DGD affiche une réalisation de 44,75% pour une cible de 45,86%. La DGT enregistre une baisse de recettes de 31,91 milliards F CFA avec la baisse du coût de la licence 4G qui passe de 45 milliards à 17 milliards F CFA », a souligné Ousséni Tamboura.
Prudence recommandée
De manière globale, l’Etat d’exécution du budget, à la date du 30 juin 2021 respecte les principaux équilibres budgétaires et financiers, mais le rapport note que les soldes budgétaires sont en baisse. Le solde global accuse un déficit de 277 milliards F CFA, l’épargne budgétaire est déficitaire de 20,37 milliards F CFA pour une prévision qui devrait être excédentaire à 24,47%. Aux dires du ministre en charge de la communication, cette situation commande une prudence dans l’exécution des finances ordinaires, notamment en matière de dépenses de personnels.
« Le Conseil, tout en félicitant, le ministre en charge des finances, a instruit la poursuite des efforts dans l’exécution du budget de l’Etat tout en invitant à un bon suivi des préoccupations majeures qui sont, entre autres, la non-transmission à temps des rapports sur la situation de l’exécution des passations des marchés, une moyenne absorption des crédits COVID-19 », a laissé entendre M. Tamboura. Il a précisé que les dépenses spécifiques pour l’atténuation des effets de la COVID-19, d’un montant de 14,16 milliards F CFA, ne sont pas suffisamment absorbées. Au 30 juin, a-t-il expliqué, ce poste de dépenses a été exécuté à hauteur de 45,35%.
Tous les ministères ont donc été invités à réengager les dépenses non-abouties et à les apurer afin d’éviter la constitution d’un stock de dette intérieure. Sur la même lancée, le conseil a examiné un avant-projet de loi de finances pour l’exécution du budget, exercice 2022. Le projet de budget de l’Etat, exercice 2022, est arrêté en recettes à 2280 milliards 970 mille 610 F CFA et en dépenses à 2830 milliards 595 mille 368 F CFA.
Selon le porte-parole du gouvernement, ce budget constate et confirme les ambitions du gouvernement de relever les défis sécuritaires et sanitaires, tout en poursuivant les efforts de développement de notre pays.
Assises nationales du 18 au 20 novembre 2021
Au titre du ministère en charge des affaires étrangères, le conseil s’est appesanti sur un rapport inhérent à un avant-projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de coopération dans le domaine de l’industrie de la défense entre le Burkina Faso et la Turquie. « Les deux pays ont signé des accords bilatéraux depuis le 13 septembre 2001, et cela dans plusieurs domaines. Considérant les accords de 2001 et considérant le contexte de sécurité difficile que vit le pays depuis 2016 et sous la houlette du président du Faso qui s’est rendu à Ankara le 11 avril 2019, les gouvernements du Burkina et de la Turquie ont signé un accord de coopération dans le domaine de l’industrie de la défense », a rappelé le ministre en charge de la communication.
L’industrie de la défense, a-t-il dit, concerne le développement, la production, les achats et l’entretien des biens et services de défense. « La ratification de cet accord permettra au Burkina Faso de mettre en place des projets de recherche et de production et d’achat dans le domaine des équipements et matériels militaires. Le conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet à l’Assemblée nationale », a confié le Porte-parole du gouvernement. Au titre du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le conseil a examiné un rapport relatif à la tenue des assises nationales et régionales sur l’éducation.
En rappel, en sa séance du 31 mars 2021, le conseil des ministres avait autorisé le département en charge de l’éducation nationale à organiser des assises régionales et nationales sur l’éducation avec pour but de jeter les bases d’une « nouvelle école démocratique, inclusive et de qualité ». Les assises régionales vont se tenir du 13 au 15 octobre 2021 et celles nationales du 18 au 20 novembre 2021.
Karim BADOLO