
Le président de la Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (CN-CES), Bassolma Bazié, a animé une conférence publique dédiée à l’organisation confédérale, le lundi 17 novembre 2025 à Gaoua. Cette conférence vise à contribuer à l’ancrage de la Confédération des Etats du Sahel (AES) et à favoriser l’appropriation de la vision portée par les trois chefs d’Etat auprès des forces vives régionales et des populations.
Après Ziniaré, Dori, Kaya, Tenkodogo, Ouahigouya, Ouagadougou, c’était au tour de Gaoua d’accueillir, le lundi 17 novembre 2025, la conférence régionale tournante de la Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (CN-CES). Dans la Cité de Bafudji, la démarche vise à instaurer un dialogue direct avec les populations, recueillir leurs préoccupations et expliquer les fondements ainsi que les ambitions de la CN-CES).
Pour situer la création de l’organisation confédérale dans son contexte, le président CN-CES, Bassolma Bazié a rappelé les multiples épisodes « d’humiliation et de violence » subies par les peuples africains au cours de l’histoire. Il a par exemple cité les assassinats de certaines figures africaines telles que Ruben Um Nyobè au Cameroun, Patrice Lumumba ou Thomas Isidore Sankara. Ces rappels, a-t-il expliqué, montrent la nécessité pour les peuples africains de renforcer leur unité, leur conscience et leur mobilisation. Selon lui, les dirigeants de la CES ont fait le choix d’assumer des risques pour reconstruire une souveraineté véritablement africaine.
Mais, ce projet, à ses dires, ne peut aboutir qu’avec l’engagement actif des populations. Bassolma Bazié a réaffirmé que la Confédération des Etats du Sahel représente un projet historique visant à bâtir une souveraineté assumée, portée par la conscience populaire et la mobilisation collective. Le rôle de la Commission nationale, a-t-il dit, est d’assurer le pont entre les décisions des chefs d’Etat et les aspirations du peuple afin d’asseoir une Confédération « solide, durable et véritablement portée par ses citoyens ». Cette commission s’articule autour de trois piliers fondamentaux.
Ce sont la défense et la sécurité, la diplomatie et le développement. Ces piliers doivent, selon M. Bazié, d’abord être consolidés avant d’envisager une évolution vers une fédération. Il a précisé qu’une fédération implique une fusion des souverainetés, tandis que la Confédération, à ce stade, permet à chaque Etat de conserver la sienne tout en mutualisant certaines compétences. « Si les trois piliers se renforcent durablement, les Etats pourront, le moment venu, envisager une diplomatie commune, une représentation unique et des politiques intégrées », foi de M. Bazié.
La philosophie de l’espace AES et l’appel à l’unité
Par ailleurs, il a présenté les huit missions stratégiques assignées à la Commission nationale, parmi lesquelles : le suivi de l’exécution des décisions des chefs d’Etat, l’élaboration d’un programme annuel d’activités, la coordination avec les commissions des autres pays, la mise en œuvre d’un plan de communication et la conduite de rencontres avec les forces vives pour favoriser l’appropriation des décisions. A cela s’ajoutent la formulation de propositions pour renforcer la Confédération, la réalisation d’études prospectives orientant un possible futur fédération et l’exécution de toute mission confiée par les chefs d’Etat.
Interpellé sur l’état d’esprit à adopter face au projet confédéral, Bassolma Bazié a clarifié la philosophie de l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Pour lui, l’AES n’est ni un repli sur soi, ni une posture hostile envers d’autres nations. « C’est un espace de conquête, de souveraineté, de liberté, de dignité et d’honneur », a-t-il déclaré. M. Bazié a souligné que l’AES n’est opposée à aucun pays, mais engagée dans la défense de sa souveraineté. Bassolma Bazié a insisté aussi sur la nécessité d’accepter les sacrifices inhérents à ce choix historique. « On ne peut pas lutter pour la souveraineté comme si l’on était sur un lit douillet sans risques.
Il y a des risques, et nous allons les assumer », a-t-il fait savoir. Pour sa part, le gouverneur de la région du Djôrô, Siaka Barro, a estimé que la rencontre était d’une grande utilité pour les acteurs locaux. Selon lui, elle a permis de renforcer la compréhension des fondements historiques du Burkina Faso et de la vision portée par les dirigeants de l’AES. Le premier responsable de la région a également souligné la vision des trois chefs d’Etat de l’AES qui entendent faire de l’espace confédéral un véritable moteur de croissance et de développement, fondé sur la valorisation des ressources propres aux Etats membres. « L’avenir de l’AES dépend de notre mobilisation collective, de notre capacité à faire bloc autour des idéaux fondateurs de cette union », a-t-il déclaré. C’est pourquoi le gouverneur Barro a invité l’ensemble des forces vives à accompagner les plus hautes autorités dans la mise en œuvre de cette vision.
Boudayinga J-M THIENON





