Conseil national du patronat burkinabè : Idrissa Nassa prend officiellement les rênes

Idrissa Nassa a été installé dans ses fonctions de président du CNPB par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition.

Le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) a organisé la cérémonie officielle d’installation de son nouveau président et du bureau, sous le très haut patronage du capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition, chef de l’Etat, le jeudi 7 décembre 2023, à Ouagadougou.

Elu, le 24 octobre dernier, à l’issue de l’assemble générale de renouvellement des instances dirigeantes du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), l’opérateur d’affaires et patron du Groupe Coris Bank International, Idrissa Nassa, a été installé à la tête de l’institution, le jeudi 7 décembre 2023, à Ouagadougou. La cérémonie d’installation a été placée sous le très haut patronage du capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition, chef de l’Etat.

Le président du CNPB, M. Nassa, a, d’entrée de jeu, rappelé le rôle combien déterminant du secteur privé dans l’économie, la vie de la nation. Les opérateurs économiques burkinabè sont les apôtres du bien-être commun, car, malgré le contexte socio-économique pénible, le secteur privé est le premier pourvoyeur d’emplois du pays avec plus de 2 millions de salariés hors le secteur agricole, selon les données 2021 de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation du ministère chargé de l’emploi, a-t-il souligné.

Premier créateur de richesse dans notre pays, premier contributeur fiscal, il est aussi le principal mobilisateur de ressources financières pour l’effort de sécurisation du territoire national face à l’hydre terroriste. « Les chiffres du ministère de l’Economie et des Finances montrent que plus de 90% des recettes fiscales et douanières, soit près de 2 000 milliards F CFA, proviennent des activités économiques des entreprises privées », a-t-il soutenu.

Le contexte sécuritaire difficile que traverse le Burkina n’a pas eu raison de l’engagement des hommes et des femmes d’affaires à contribuer économiquement au bien-être des populations burkinabè. Dans un tel contexte, celui qui préside désormais à la destinée du patronat burkinabè dit mesurer avec profondeur et humilité la portée du choix de ses pairs sur sa personne. Il s’est engagé à être à leur service. « Je serai, non pas le patron des patrons, mais le serviteur de tous les patrons, qui sera aussi à l’écoute des travailleurs, pour qu’ensemble nous préservions et pérennisions l’entreprise et l’emploi, pour une transformation structurelle de notre économie », a-t-il laissé entendre.

Cohésion et synergie comme mode d’actions

Pour Idrissa Nassa, c’est dans la cohésion et la synergie d’actions que le nouveau visage du patronat burkinabè doit être façonné afin de lui permettre de rejoindre, sans tarder, le rang des institutions fortes dont l’Afrique a besoin, a-t-il souligné. Dans un espace économique régional intégré, il est nécessaire d’oeuvrer dans la solidarité, afin de doter les acteurs économiques d’atouts nécessaires pour affronter avec succès la concurrence continentale et internationale, dans une économie de plus en plus mondialisée.

En effet, il est désormais établi à travers le monde que les champions de l’économie constituent pour leur pays, des socles solides de résilience en période de crise et des supports indispensables pour la promotion d’un développement endogène corrélé à une transformation structurelle, a rappelé celui qui est aussi le premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. Il a évoqué cinq grands défis qui meubleront ses actions durant sa mandature.

Il s’agit avant tout de réorganiser le CNPB et de renforcer ses capacités humaines, techniques et financières pour le rendre plus performant et plus utile à ses membres et à la communauté des affaires. De le doter ensuite d’un siège moderne qui reflète la mesure de ses ambitions et qui servira de plateforme pour offrir des services de qualité à ses adhérents et aux jeunes entrepreneurs. Son troisième challenge sera question d’élargir la représentativité du patronat, car, il se doit d’être plus proche de tous les employeurs en prenant en compte les régions et tous les secteurs d’activités.

Sans oublier la nécessité de renforcer le plaidoyer économique et le dialogue social, en vue d’améliorer le climat des affaires et la prévention des conflits de travail qui handicapent le développement des entreprises. Enfin, il faudra élargir les opportunités d’affaires, notamment sur les grands projets économiques, au profit des entreprises privées en partenariat avec le gouvernement, les partenaires au développement et les organisations sœurs dans le monde. « Mon équipe et moi avons de grandes ambitions pour le patronat et le secteur privé burkinabè. Il doit exercer un leadership plus affirmé dans la vie économique nationale et le bien-être de nos populations », insisté M. Nassa.

La résilience du secteur privé saluée

Pour atteindre ses objectifs, le CNPB a l’ambition d’acquérir un site pour la construction d’un siège, de mettre en place un mécanisme devant permettre aux entreprises privées de participer au financement pérenne du fonctionnement et des activités de l’institution, avec le concours de l’Etat et en s’inspirant des expériences dans la sous-région.

Enfin, le banquier a fait savoir que les opérateurs économiques nationaux souhaitent être davantage impliqués dans les choix stratégiques et les projets structurants et endogènes de développement afin de pouvoir apporter leurs contributions pour l’optimisation des retombées pour l’économie nationale. Le « serviteur des patrons » n’a pas fait mystère de sa ferme volonté de faire du patronat le leader naturel et légitime du secteur privé et son interface avec les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et les institutions de développement.

« Dans les prochaines semaines et avec le soutien des parties prenantes, nous engagerons de larges concertations pour transformer mon programme de mandature en un plan stratégique 2023-2028 qui sera adopté par nos instances », a-t-il confié. Le capitaine Ibrahim Traoré a salué la résilience de l’ensemble des acteurs de la chaîne économique nationale face au contexte sécuritaire et humanitaire difficile.

Conformément à sa vision d’ancrer le développement du Burkina Faso sur l’endogène, le président Traoré a appelé les hommes d’affaires à investir davantage dans le renforcement des capacités productives du pays et dans les importations. Et dans de cet élan de soutenir la production nationale, il a annoncé des nouvelles de son gouvernement à partir de janvier 2024. « Ceux qui importent le riz, qu’ils se préparent à en produire.

Pour celui qui voudrait désormais importer 10 milliards F CFA de riz, nous allons l’obliger à investir 2 milliards F CFA dans un projet structurant et il en sera de même pour la plupart des produits de grande consommation, tels que le mil, le lait, etc. », a-t-il soutenu. A l’issue de l’installation du nouveau président et du bureau, le CNPB a remis deux chèques de 100 millions F CFA chacun, dont un aux veuves et orphelins des Forces de défense pour la patrie (FDS) tombées au front de la lutte contre le terrorisme et l’autre pour sa contribution au Fonds de soutien patriotique.

Mahamadi SEBOGO

Mariette TRAORE (Stagiaire)

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