Déclaration de politique générale : Les réponses de Christophe Dabiré aux députés

A l’issue de sa Déclaration de politique générale, le Premier ministre, Christophe Dabiré, s’est prêté aux questions des députés. Il a apporté des éclaircissements aux préoccupations relatives entre autres à la sécurité, à l’éducation, à la santé, à la fronde sociale et à la réconciliation.

Les six groupes parlementaires de l’Assemblée nationale ont réagi chacun selon son centre d’intérêt à la Déclaration de politique générale prononcée hier, mardi 18 février 2019, à l’hémicycle par le Premier ministre Christophe Dabiré. Le chef du gouvernement a, à l’occasion, donné des réponses aux questions posées par la représentation nationale. Les députés qui n’ont pas été avares en question ont abordé presque tous les secteurs, de la sécurité en passant par l’éducation, la santé, la grogne sociale et la réconciliation nationale.

Considérant plutôt les questions comme des « contributions » qui feront l’objet d’approfondissement lors de son deuxième passage au Parlement pour son discours sur l’état de la nation, M. Dabiré a donné quelques éclaircissements sur les cinq axes de sa politique générale : les défis sécuritaires, la reconstitution du tissu social, la gouvernance administrative, économique et sociale, le développement du capital humain et la relance économique. A cet effet, il est revenu sur le fils conducteur de sa déclaration. Pour lui, il faut s’attaquer d’abord aux défis sécuritaires.

« L’insécurité est à la base de l’effritement de la cohésion sociale. Cet effritement de la cohésion sociale conduit à toutes les revendications que nous connaissons aujourd’hui et pour résoudre toutes ces questions, il faut travailler à développer l’économie nationale » a-t-il déclaré. Convaincu que pour arriver à ces résultats, il faut nécessairement une organisation nouvelle, le chef du gouvernement a invité toutes les composantes de la société à transcender les considérations politiques et autres divergences pour travailler pour le développement du pays.

« Il est vrai que le terrorisme tire ses racines dans le terreau fertile de la pauvreté mais en réalité le terrorisme et l’insécurité émanent également de l’inorganisation », a-t-il témoigné. Dans le domaine de l’éducation et face à la fermeture des écoles dans le Sahel et dans la région de l’Est, Christophe Dabiré a indiqué que l’exécutif a conçu un plan avec les forces vives des zones concernées. A l’écouter, la stratégie sera validée le 21 février prochain avant sa mise en œuvre.

140 personnes auditionnées dans le dossier Yirgou

Restant évasif sur le contenu pour des raisons tactiques, le Premier ministre a précisé que les curricula seront réadaptés afin de permettre aux élèves de rattraper le retard accusé. Sur le train de vie de l’Etat, Christophe Dabiré a relevé qu’il ne s’agit pas de réduire uniquement les émoluments des hauts fonctionnaires de l’Etat.

« Nous devons aller loin, en rationalisant la gestion du patrimoine, du matériel, les locations des infrastructures pour dégager des ressources supplémentaires pour le financement de l’économie », a-t-il expliqué. Pour ce qui est du secteur de la santé, M. Dabiré a soutenu que son gouvernement est à pied d’œuvre pour endiguer la propagation de la méningite qui a occasionné 26 décès dans la province de Diapaga.

Les députés se sont intéressés aux questions d’ordre sécuritaire, éducatif, sanitaire et socio-économique.

Dans le domaine judiciaire, l’exécutif compte sur l’indulgence des populations et rassure qu’il travaille afin qu’elle soit rapide, car la justice est l’une « des meilleures parades contre l’incivisme et la délinquance ». « Sur les événements de Yirgou, j’affirme que le procureur du Faso est à la tâche. Près de 140 personnes sont auditionnées », a-t-il signifié. La question de la réconciliation n’a pas été esquivée par le chef du gouvernement. De son avis, la problématique est inscrite en lettres d’or dans son agenda.

C’est pourquoi, il dit avoir rencontré dès sa prise de fonction le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), le Haut conseil de dialogue social (HCDS) et le Médiateur du Faso. « Nous avons échangé longuement avec ces structures », a-t-il dit. Puis de rappeler que le HCRUN doit examiner 5065 dossiers dont certains remontent aux années 60. A propos du dossier des militaires radiés, le Premier ministre a avoué qu’il a déjà été traité par le HCRUN et que bientôt une « solution élégante » sera trouvée. Au niveau des infrastructures, M. Dabiré a fait savoir qu’il a demandé un point sur les chantiers en souffrance afin de prendre des mesures pour y remédier.

Le chef du gouvernement s’est en outre intéressé à certaines questions relatives au secteur minier, à l’environnement et à la corruption sans trop de détail, promettant d’y revenir lors de son discours sur l’Etat de la nation. Néanmoins, il a précisé que les rapports sur les faits de corruption qui parviennent à ses services sont transférés aux ministères concernés pour suite à donner.

Abdoulaye BALBONE

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