La Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM) en collaboration avec des associations de lutte contre le diabète a échangé avec la presse, le lundi 26 novembre 2018 à Ouagadougou. Ce face à face entre dans le cadre des activités commémoratives de la journée mondiale de lutte contre le diabète.
Le 14 novembre de chaque année, la communauté internationale commémore la journée mondiale de lutte contre le diabète. Au Burkina Faso, l’événement est célébré à travers plusieurs activités qui se tiennent du 14 novembre au 6 décembre 2018. Dans cette bataille, l’accès des populations aux bonnes informations justes et le renforcement de leurs capacités à gérer la maladie apparaissent comme une exigence fondamentale.
C’est pourquoi, la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM) a rencontré des journalistes, le lundi 26 novembre 2018 à Ouagadougou, pour échanger sur le diabète. Elle était avec les associations de lutte contre le diabète, telles Vivre avec son diabète(VASD), l’ONG santé diabète, l’Association burkinabè d’action contre le diabète (ABAD). Face à la presse, la première responsable de la DPCM, Dr Ester Dabiré, a rappelé que le diabète est une maladie chronique, non transmissible parce que non provoquée par un microbe.
Elle a ajouté qu’il est caractérisé par une élévation permanente de la glycémie et ne se guérit pas. Mais, il peut être traité et contrôlé. « Il est causé par un manque ou défaut d’utilisation d’une substance appelée insuline à l’intérieur de l’organisme», a-t-elle précisé. Selon les dires de Dr Dabiré, le diabète constitue de nos jours un problème de développement et de santé publique de portée mondiale au regard de sa fréquence en constante progression.
A titre illustratif, elle a souligné qu’en 2010, l’OMS a enregistré dans le monde, 285 millions de diabétiques, 371 millions en 2011, 382 millions en 2013, 387 millions en 2014, 415 millions en 2015, et 425 millions en 2017. « Si rien n’est fait pour inverser cette tendance, l’OMS estime que ce nombre va atteindre, 438 millions en 2030. Et 629 millions en 2040. Selon les prévisions, l’Afrique va connaître, la progression la plus fulgurante avec un nombre de diabétique estimé qui va passer de 16 millions en 2017 à 41 millions en 2045 », a-t-elle déploré. Dr Dabiré a confié que le Burkina Faso est durement frappé par cette pathologie. Dans l’annuaire statistique de 2017 du ministère de la Santé, 10 859 cas de diabètes ont été notifiés en consultations externes dans les centres de santé dont 45 cas chez les enfants de moins de 15 ans, 4 936 chez les femmes contre 5 877 au niveau des hommes. « Selon l’enquête STEPS réalisée en 2013, la prévalence du diabète dans notre pays était de 4, 9% au sein de la population de 24 à 64 ans. Dans cette tranche d’âge, elle était de 5, 2% chez les hommes et 4, 7 pour les femmes», a précisé M. Dabiré.
Diverses actions seront menées
La DPCM, a relevé qu’il existe un traitement efficace contre les facteurs de risques si le diabète est diagnostiqué précocement. Ainsi, pour sa progression, les populations doivent avoir une alimentation saine et équilibrée. « Le diabétique ne doit pas manger à satiété, quel que soit le goût de la nourriture, il doit savoir s’arrêter », a déclaré Salif Kaboré de l’ABAD. Il a indiqué que le traitement de la maladie est coûteux avec une somme moyenne mensuelle de 60 000 F CFA. C’est pourquoi, le thème de 2018 porté sur « la famille et le diabète ». Un thème qui, à entendre la directrice, rappelle que le diabète concerne chaque famille. De ce fait, une attention doit être portée sur les difficultés quotidiennes des familles et des diabétiques. « Les maladies chroniques comme le diabète imposent une discipline et un mode de vie nouveau dont la bonne compréhension et l’acceptation et l’intégration dans les habitudes sont nécessaires et indispensables pour le maintien d’un bien-être individuel, familial et social », a soutenu Dr Dabiré.
Outre la rencontre avec la presse, il est prévu des actions de sensibilisation et de dépistage gratuit sur l’étendue du territoire.
Mariam OUEDRAOGO