Epidémie de dengue au Burkina Faso: une tendance à la baisse, selon le CORUS

Le président du CORUS, Joseph Soubeiga, demande à la population de se mobiliser dans la lutte contre la dengue en détruisant les gîtes larvaires autour d’elle.

Le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) a fait le bilan de la situation de l’épidémie de dengue au Burkina Faso, le jeudi 23 novembre à Ouagadougou.

La tendance de la maladie de dengue est à la baisse. C’est ce qui ressort du bilan fait par le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS), le jeudi 23 novembre 2023. Selon le président du CORUS, Joseph Soubeiga, du 1er janvier au 19 novembre 2023, le pays a enregistré 123 804 cas suspects dont 56 637 cas probables et 570 décès. Le pic de la maladie, a-t-il précis, s’est situé entre la 39e et la 44e semaine de l’année. «

Pendant ces deux semaines, le pic a atteint 8 000 cas mais nous avons observé une baisse à la 46e semaine (du 13 au 19 novembre) avec 7 000 cas », a-t-il expliqué. Une baisse que le président du CORUS attribue au système de riposte mis en place dans les différentes régions, notamment celles du Centre et des Hauts-Bassins qui connaissent le plus grand nombre de cas. « Dans la riposte, plusieurs actions ont été menées.

Il s’agit du renforcement des capacités des prestataires sur les directives de diagnostic et de prise en charge de la dengue, la diffusion des directives et du guide de prise en charge de la dengue, la dotation en intrants (médicaments, consommables) pour la prise en charge des cas au niveau des hôpitaux, le déploiement des tentes pour augmenter la capacité d’hospitalisation dans chacune des structures suivantes (CHUYO, CMA de Pissy, CMA de Kossodo, CM de Saaba, CHR de Koudougou) », a énuméré le président.

Il a poursuivi que 145 600 tests ont été mobilisés depuis le début de l’épidémie, en plus de 84 125 tests déployés sur le terrain dont 61 475 disponibles au magasin central du ministère de la Santé et l’Hygiène publique et 28 000 tests sont en attente de livraison. A cela, il a ajouté la déclaration de la gratuité des tests dengue au niveau des structures publiques de santé (CM, CMA, CHR et CHU), l’acquisition des réactifs pour renforcer la capacité de confirmation du Laboratoire national de référence (LNR/FHV), la réquisition des Tests de diagnostic rapide (TDR) de la dengue fièvre et la mobilisation de stocks de TDR pour renforcer l’accès des populations au diagnostic.

Il a aussi cité le renforcement de la logistique pour les activités de pulvérisation dans les domiciles, les espaces publics et les zones d’accès difficile (zones marécageuses, caniveaux …) par des drones.

Les perspectives du CORUS

En perspective, le CORUS entend intensifier la lutte anti vectorielle et réaliser la Lutte anti-larvaire (LAL) avec un bio-larvicide dans les lieux stratégiques et des activités des Volontaires nationaux/Agents de santé à base communautaire (VN/ASBC) et des volontaires de la Croix-Rouge sur la lutte anti larvaire. Viendront aussi, la poursuite des sessions de briefing des prestataires sur les directives de diagnostic et de prise en charge de la dengue et l’appui à la réalisation de l’audit des décès de dengue dans les structures de santé.

Le CORUS compte aussi renforcer la communication à tous les niveaux et la surveillance épidémiologique à tous les niveaux du système de santé, mettre en œuvre le plan de surveillance des arboviroses et renforcer les équipements médicotechniques dans les hôpitaux (réanimation, dialyse…) et la capacité des laboratoires dans le diagnostic et le suivi biologique des malades. Que dire des accusations du projet Target malaria comme étant à l’origine de la dengue ?

A cette question de la presse, le Pr Abdoulaye Diabaté en charge du projet rassure. « Le moustiques à l’origine du paludisme et de la dengue sont différents et les vecteurs du paludisme ne peuvent pas transmettre la dengue car leurs gênes ne sont pas compatibles avec le virus de la dengue. Le projet Target malaria met l’accent sur la lutte contre le paludisme parce que les outils actuels utilisés ne sont plus adaptés », a-t-il clarifié.

Donald Wendpouiré NIKIEMA

tousunis.do@gmail.com

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