Exploitation artisanale de l’or dans le Nakambé: la Coopération de Goulanda mise sur pied

Le nouveau bureau, fort de six membres, a la charge de faire de la coopérative de Goulanda un exemple.

Des artisans miniers de la commune de Komtoèga, dans la province du Boulgou, ont mis en place, le mardi 4 novembre 2025, à l’issue d’une assemblée générale constitutive, une société coopérative simplifiée d’exploitation minière du site de Goulanda.

La région du Nakambé a sa première coopérative d’exploi-tation minière artisanale. Appelée Coopérative de Goulanda, du nom du village où est situé le site minier, elle a été mise en place, le mardi 4 novembre 2025, à Komtoèga, dans la province du Boulgou, à
l’issue d’une assemblée générale. Le bureau est composé d’un Comité de gestion (COGES) de trois personnes, dirigé par Sahanouna Bayiré et d’un comité de surveillance également de trois membres, piloté par Salifou Bayiré.

A peine élu, le président du COGES a exprimé sa joie d’avoir eu la confiance de ses mandants. Il a dit placer son action sous le signe de la cohésion afin de gérer les difficultés qui vont se poser à la coopérative. Et pour y faire face, M. Bayiré a demandé à l’administration publique chargée des mines de l’aider à former les membres de son bureau pour mener à bien les missions à eux confiées.

Le directeur régional de l’énergie, des mines et carrières du Nakambé, Windengoundi Urbain Sam, a rappelé que le nouveau code minier, adopté en juillet 2024, fait obligation aux artisans miniers de se constituer en coopérative pour l’exploitation artisanale de l’or. Pour lui, la mise en place de cette coopérative est une étape cruciale dans la dynamique de structuration, de professionnalisation et de formalisation de l’exploitation minière artisanale dans la région du Nakambé.

Il a souligné que l’exploitation artisanale, bien qu’elle génère des revenus pour de nombreuses familles, a longtemps été confrontée à l’insécurité, au faible respect de l’environnement, aux conflits d’intérêts. C’est pourquoi, M. Sam a estimé que la création de la coopérative de Goulanda constitue une réponse concrète à ces défis. Il s’est dit convaincu que cette structure va participer à une meilleure organisation des artisans miniers autour d’un cadre légal et reconnu.

A son avis, elle va également permettre une gestion transparente et équitable des ressources du site. Mieux, il a déclaré que la coopérative va favoriser la prise en compte effective des normes environnementales et de sécurité et va ouvrir une voie pour un accès facile à des formations, des équipements adaptés et à des circuits de commercialisation formels.

Accompagner le secteur

Le directeur régional chargé des mines a salué l’engagement des artisans de Goulanda qui ont compris la nécessité de s’organiser, de s’unir et de collaborer autour d’un objectif commun. « Cette coopérative est votre outil : appropriez-la-vous, gérez-la avec rigueur et transparence, et placez l’intérêt général de ses membres au cœur de vos
actions », a-t-il lancé.

Windengoundi Urbain Sam a souhaité que la coopérative de Goulanda devienne un modèle de réussite et une source d’inspiration pour d’autres sites miniers artisanaux de la région du Nakambé et du Burkina Faso. Selon Lamissa Pierre Zougouri, de la direction générale des mines et de la géologie, l’Etat est soucieux de sa population et veut accompagner le secteur afin que celui-ci soit bénéfique à tous. Il a rappelé que la coopérative doit « idéalement » avoir 100 membres, ceux-ci pouvant être des personnes physiques ou morales.

« Dans une coopérative, les décisions se prennent de façon démocratique à travers un vote », a-t-il précisé. Après sa création et sa reconnaissance par l’autorité compétente, Pierre Zougouri a fait savoir que la coopérative peut demander une autorisation d’exploitation artisanale de l’or au ministère chargé des mines qui va octroyer une superficie ne dépassant pas 1km2. Néanmoins, il a ajouté que la même coopérative peut formuler une autre demande pour l’exploitation d’un autre ou de plusieurs sites. M. Zougouri a donc détaillé que l’organisation du secteur va permettre non seulement à l’Etat d’avoir un œil sur chaque coopérative et situer les responsabilités en cas de problème mais aussi apporter un appui technique aux coopératives pour une meilleure exploitation des sites.

La préfète, présidente de la délégation spéciale de la commune de Komtoèga, Mariama Nakouari, s’est réjouie de la mise en place de cette coopérative dans
sa commune qui, a-t-elle espéré, va permettre une meilleure organisation des sites d’orpaillage. « Cette initiative est la bienvenue parce qu’elle va être très bénéfique pour la population mais également pour la commune de Komtoèga et pour l’Etat burkinabè », a laissé entendre Mme Nakouari.

Anselme KAMBIRE

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