Les cotonculteurs membres de l’Organisation démocratique des jeunes (ODJ) ont animé une conférence de presse, le mardi 28 mai 2019 à Ouagadougou, pour informer d’un boycott de la campagne cotonnière en cas de non satisfaction de leur plateforme revendicative par le gouvernement.
Des producteurs de coton, militants de l’Organisation démocratique des jeunes (ODJ), se préparent à boycotter la campagne cotonnière qui s’annonce, si le gouvernement ne satisfait pas leur plateforme revendicative dans les meilleurs délais. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le vice-président de l’ODJ, Mahomed Traoré, au cours d’une conférence de presse, tenue le mardi 28 mai 2019 à Ouagadougou. Selon ses explications, la plateforme adoptée en mars dernier et transmise aux autorités est jusque-là restée sans suite. Elle comporte, a-t-il fait savoir, trente-quatre points de revendication, dont les plus importants sont le relèvement du prix d’achat du coton à 500 FCFA au moins et la dissolution de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB), des Unions provinciales de producteurs de contons (UPPC) et des Unions départementales de producteurs de coton (UDPC).
L’organisation exige également des audits des structures faîtières des cotonculteurs de la société des fibres textiles (SOFITEX), de Faso Coton et de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA). En sus, elle exige la mise aux arrêts et le jugement des auteurs de malversations constatées dans la gestion de ces structures. Pour M. Traoré, seule la satisfaction de ces revendications pourra conduire à la sortie de crise que traverse actuellement la filière. Mais, il a fait cas de la «mauvaise foi» du gouvernement qui, pour lui, n’est pas du genre à rassurer les producteurs.
En effet, il a affirmé que les intrants servis aux paysans durant la campagne 2017-2018 étaient de mauvaise qualité. A la suite de cette affirmation du conférencier, les journalistes ont voulu savoir si l’ODJ a mené des études sur la question avant de tirer cette conclusion. Répondant à la préoccupation des hommes de média, le vice-président de l’ODJ a fait comprendre que les champs constituent les meilleurs laboratoires.
«Depuis des années, c’est la première fois que nous avons des intrants d’une aussi mauvaise qualité comme ceux de la campagne 2017-2018», a-t-il affirmé. En outre, les journalistes ont demandé le point de vue des conférenciers sur la gouvernance actuelle des structures faîtières des producteurs. Sur ce sujet, le vice-président de l’ODJ a crié à une politisation de celles-ci. «Ce n’est pas à l’Etat de créer des structures et forcer les paysans à y adhérer.
L’initiative doit venir des paysans eux-mêmes», a dit Mahomed Traoré. Dans votre plateforme revendicative, vous exigez le relèvement du prix d’achat du coton à 500 F CFA. Est-ce que l’ODJ maitrise tous les paramètres de fixation du prix du coton pour faire une telle proposition? Répondant à cette interrogation, M. Traoré a confié que sa structure s’est appuyée sur les comptes d’exploitation des champs pour proposer ce prix. Un prix qui, selon elle, va permettre aux producteurs de vivre de leur labeur.
Arnaud Fidèle YAMEOGO
(Stagiaire)