Le mouvement Le Balai citoyen a animé une conférence de presse, le jeudi 11 juin 2020 à Ouagadougou. Les échanges avec les hommes de médias ont porté sur la gouvernance sécuritaire, économique et politique du pays.
« Il est véritablement affligeant » qu’un régime post-insurrectionnel puisse s’offrir le luxe du record de dossiers sales et d’impopularité en très peu de temps. C’est l’avis du mouvement de la société civile, Le Balai citoyen qui s’est prononcé, le jeudi 11 juin 2020 à Ouagadougou, sur la gouvernance économique du pays, au cours d’une conférence de presse. Le mouvement, par la voix de son porte-parole, Eric Ismaël Kinda, a ainsi dénoncé les « délits économiques » commis par certains acteurs du régime en place. Sur la question sécuritaire, Le Balai citoyen a regretté le fait que le Burkina Faso vit une période difficile de son histoire avec « une récurrence quasi hebdomadaire » d’attaques à caractère terroriste qui mettent à mal l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et des biens, le développement économique et social ainsi que le vivre-ensemble. A entendre M. Kinda, ces attaques, en l’absence de revendications claires, ne permettent pas d’identifier les auteurs et les causes pour lesquelles les individus armés non identifiés s’en prennent au pays des Hommes intègres. « Depuis cinq ans, le phénomène terroriste a pris corps dans le pays, les FDS rencontrent des difficultés à assumer réellement leurs missions de sécurisation du territoire, des personnes et des biens. Même si le budget consacré à la défense et à la sécurité a connu un accroissement significatif, force est de reconnaître que les capacités opérationnelles de notre armée demeurent insuffisantes », a-t-il indiqué. En ce qui concerne la gouvernance politique ponctuée par des débats sur la tenue ou le report des élections couplées de novembre 2020, Le Balai citoyen est formel. Pour lui, il est important que les élections se tiennent conformément à la Constitution qui prévoit qu’elles soient organisées avant la fin du mandat du président du Faso. A écouter le porte-parole du mouvement, reporter les élections du fait de l’insécurité reviendrait à plier l’échine face à l’ennemi. Pour faciliter leur tenue à bonne date, « il faudrait la mise en place d’un dialogue national inclusif pour permettre à tous les acteurs de donner leur point de vue sur la tenue ou non de ces élections », a suggéré M. Kinda. Et pour cause, a ajouté l’adjoint du chargé de communication du mouvement, Djibril Barry, la question des élections ne saurait être du seul ressort des politiques. A la question de savoir qu’est-ce-que Le Balai citoyen préconise pour venir à bout du terrorisme, les conférenciers ont recommandé une bonne gestion des ressources allouées aux FDS, une bonne formation des volontaires pour la défense de la patrie sur le terrain et la mise à la disposition des FDS, de matériels de qualité.
Hadofini Clotilde BICABA
(Collaboratrice)